LA
LÉGENDE DE HAWKMOON – LE DIEU FOU
Le
Comte Airain a perdu le désir de vivre. Sa fille, la douce Yisselda, a été
enlevée, puis livrée au Dieu Fou. Dorian Hawkmoon, le fiancé de la belle,
guerroie au loin contre les Granbretons. C'est pourtant lui qui, sur le chemin
du retour, rencontre les adorateurs du Dieu Fou. Ces gladiateurs nus, luisants
et drogués se reconnaissent à leur rire sauvage, pareil à celui de tous les
damnés de l'enfer. Ils sont comme une baleine en furie, leur plaisir n'est pas
de voler mais de détruire. C'est à l'Amulette Rouge que le Dieu Fou doit sa
puissance et sa folie : il l'a dérobée à un serviteur du Bâton Runique et n'a
pas le droit de la porter. Par-delà les navires de la mort, par-delà les
guerrières en kilt, Hawkmoon atteint un château noir où le Dieu Fou, seul et
désespéré (ses suivantes se sont entre-tuées pour satisfaire sa perversité),
libère Yisselda; et c'est elle qui, avec un hurlement de bête, se jette sur son
sauveur. Devra-t-il la tuer ? Devra-t-il mourir ?
La Légende de Hawkmoon – Le Dieu fou
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première
Parution : 15 juin 1968
Edition
Française : 01 septembre 2007
Titre en
vo : The
Mad God’s Amulet
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Jean-Luc
Fromental
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 256
Mon
avis : Second volet de La Légende de Hawkmoon, Le Dieu fou, ne possède pas de grandes
différences avec son prédécesseur, Le
Joyau Noir : l’action débute là où on l’avait laissée à la fin du
premier volume et, d’entrée de jeu, on retrouve le Duc de Köln et Oladhan, son
fidèle compagnon des montagnes bulgares (il faut bien que le Champion Eternel
ait son compagnon), décidés à revenir le plus rapidement possible en Kamarg,
maintenant que notre héros est libéré de la menace que le Joyau Noir faisait
peser sur lui. D’ailleurs, une fois de plus, et j’estime bon de le signaler, il
n’y a aucun temps mort : l’action dans ce cycle est primordiale et l’on n’a
guère le temps de s’attarder sur les états d’âmes des protagonistes, voir même
les discussions entre ceux-ci, réduites qu’elles sont au stricte minimum.
D’ailleurs, sur ce point, on sent bien que l’auteur s’est contenté d’écrire un
récit d’aventure pure, où les rebondissements se succèdent à une vitesse folle
et où Moorcock ne s’attarde jamais sur tel passage qui aurait probablement
mérité d’être un peu plus développé. C’est souvent dommage d’ailleurs et nous
avons là, indéniablement, le principal défaut de cette œuvre qui aurait sans
nul doute méritée un autre traitement tant son univers, post-apocalyptique,
rempli d’anachronismes bien trouvés, son empire maléfique tout bonnement génial
et ses personnages hauts en couleurs, sont plutôt réussis. D’ailleurs, puisque
l’on y est, comment ne pas revenir sur ces protagonistes secondaires qui
écrasent, de part leur charisme, quasiment tout le reste, y compris le héros,
le sympathique Dorian Hawkmoon, que j’aime bien mais qui est tout de même,
reconnaissons le, à des années lumières d’Elric !? Et justement, dans ce
volume, un nouveau personnage secondaire fait son apparition, le antihéros par
excellence, je veux bien évidement parler du charismatique Huillam d'Averc,
d’abord adversaire puis allié, au fil des événements du Duc de Köln, qui, par
son cynisme, sa prestance et son ambiguïté en devient rapidement sympathique au
point que, personnellement, je l’ai préféré à Hawkmoon, un peu trop fade pour
le moment. Enfin, dans Le Dieu fou et
sans qu’il n’ai le temps de souffler, le lecteur traversera, avec ses héros,
toute l’Europe, rencontrera une ancienne race porteuse d’antiques reliques
scientifiques, partira au secours d’Yisselda disparue depuis des mois, aura à
faire aux mercenaires fous d’un soit disant Dieu porteur d’une amulette rouge
dont Hawkmoon devra s’emparer, fera face une fois de plus aux Granbretons qui,
après avoir conquis quasiment tout le continent, ont lancer toutes leurs forces
contre la Kamarg qui est bien prête de tomber et qu’il faudra sauver à tout
prix, tandis que, il devient de plus en plus flagrant que les faits et gestes
des divers protagonistes ne semblent pas être le fait de leurs décisions ou du
hasard, mais bel et bien du destin. Tout cela en deux cents pages environ, ce
qui, il faut le reconnaitre, est bien trop peu, ce qui fait que, même si
certains passages sont plutôt épiques, même si l’ensemble se lit plutôt bien,
il est clair que si Moorcock s’était davantage investi dans ce cycle, nul doute
que la qualité de l’ensemble aurait été oh combien supérieure…
Points
Positifs :
-
Ceux qui auront apprécié les débuts de La
Légende de Hawkmoon retrouveront avec plaisir une ambiance et un style d’écriture
nerveux, qui ne se perd pas en discussions et en descriptions, privilégiant l’aventure
et qui va droit au but ; un peu trop même, par moments…
-
L’arrivée de Huillam d'Averc, noble français qui œuvrait pour les Granbretons
et qui va devenir un allié de Hawkmoon. Il faut dire que de par son cynisme et
ses manières, ainsi que de par son ambigüité, celui-ci se pose immédiatement en
tant que personnage le plus charismatique de la saga ; bien davantage que
notre sympathique Duc de Köln, au demeurant…
-
En tant que divertissement pur sans prise de tête, il est clair que Le Dieu fou vous tiendra en haleine du
début à la fin.
Points
Négatifs :
-
Quel dommage que Moorcock ne soit pas davantage investi dans l’écriture de ce
cycle, car bon, comment dire, avec cet univers original, les Granbretons et
quelques protagonistes hauts en couleurs, il y avait de quoi faire beaucoup
mieux…
-
Quasiment aucune description, des dialogues souvent réduits à leur strict
minimum, une multitude d’événements qui se succèdent sans que l’on ait le temps
de souffler. On sent le travail vite fait pas forcément bien fait, ce qui est
fort dommage d’ailleurs.
-
Certes, il faut prendre tout cela pour une parodie de Fantasy, mais bon, il
arrive tellement de choses a nos héros qu’au bout d’un moment, on n’y croit
plus…
-
Du coup, Moorcock a écrit tout cela tellement vite que l’on n’échappe pas a
quelques incohérences et autres coquilles, ici et là.
- Une couverture franchement bof !
Ma
note : 6,5/10
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