THE
KILLING
Alors
que Sarah Lund s'apprête à quitter le service de police de Copenhague pour
s'installer à Stockholm où elle suit son fiancé, une jeune fille de 19 ans,
Nanna Birk Larsen, est retrouvée morte, elle aurait été violée et assassinée. Avec
l'aide de son remplaçant, Jan Meyer, Sarah recherche le meurtrier. L'affaire se
complique lorsque le principal candidat à l'élection du maire de Copenhague se
retrouve mêlé à l'affaire.
Je
le reconnais, je ne parle que trop rarement de séries sur ce blog, probablement
en raison du fait que, au jour d’aujourd’hui, la plus part de celles-ci ne me
passionnent guère. Pourtant, je ne nie pas que de temps en temps, certaines
sortent du lot à mes yeux, et que j’arrive, d’une façon ou d’une autre, à y
trouver mon compte ; ce n’est certes pas comme ce put l’etre autrefois,
lorsque, bien plus jeune, je dévorais séries sur séries, mais même ainsi, tout
n’est pas inintéressant de nos jours : les bonnes séries existent
toujours, disons que, pour ce qui est de mes gouts personnels, je trouve qu’elles
se font plutôt rares, malheureusement. C’est donc avec cet état d’esprit que,
il y a quelques semaines, je suis un peu tombé complètement par hasard sur une
série danoise, intitulé sous nos latitudes : The Killing.
Après
coup, je ne remercierais jamais suffisamment ARTE pour cette rediffusion (apparemment, la chaine franco-allemande
avait déjà diffusée cette série auparavant) de The Killing en pleine période estivale, car une fois de plus, celle
qui est ma chaine préféré – n’en déplaise aux décérébrés de TF1 et aux bobos de Canal + – a sut me ravir en me faisant découvrir une série tout
bonnement excellente, originale et que je considère, après avoir assister au
dernier épisode, vendredi soir dernier, comme l’une des meilleures qu’il m’ai
été donné de voir ces dernières années. Forbrydelsen,
le titre original, est donc une série danoise composée de 20 épisodes qui se
déroulent sur vingt jours – le temps nécessaire pour résoudre l’énigme d’un
crime pour le moins abominable : le viol et le meurtre d’une jeune femme, Nanna
Birk Larsen. Bien évidemment, dit comme cela, le néophyte qui ne connait pas The Killing (du moins la première saison
puisqu’une seconde, composée de dix épisodes, existe également et l’on
tournerait, apparemment, une troisième saison) pourrait se demander en quoi
cette série est originale, et, quelque part, je ne saurais lui donner tort
puisque, premièrement, ce ne sont pas les séries policières qui manquent
(malheureusement pourrais-je ajouter, selon moi, il y en a beaucoup trop) et,
qui plus est, des séries sensées se dérouler sur une période de temps donné, ce
n’est pas nouveau. Pourtant, ici, en partant d’un postulat de base assez commun
composé d’un crime, d’un duo d’inspecteurs, de divers suspects et de moult
rebondissements au cours de l’enquête, The
Killing réussis le tour de force de, quasiment, rénover le genre, tout d’abord,
en allant beaucoup plus loin que la concurrence pour ce qui est du suspens et
des fausses pistes qui sont légions, mais aussi, en modifiants nos habitudes –
ici, c’est la femme flic, Sarah Lund, qui apparait comme névrosée, solitaire et
prête a tous les sacrifices pour son enquête tandis que son coéquipier homme,
lui, a une vie de famille, possède des sentiments et voit tout cela d’un air
plus détacher – et en, grande force de la série, a n’en pas douter, s’intéresser
à des personnages souvent dans l’ombre dans ce genre d’œuvres : les
survivants d’un crime. En effet, dans The
Killing, grande est la place accordée à la famille de la victime et, en
parallèle de l’enquête, l’on suit également cette famille, obligée de survivre,
de s’occuper de l’enterrement, d’avoir des discussions banales, de penser à
leurs autres enfants, de s’occuper de leur futur déménagement tout en subissant
les très nombreux errements d’une enquête qui les rendra quasiment fous de
désespoir. Sur ce point, personnellement, c’est quasiment du jamais vu à mes
yeux, et je peux vous garantir que cela m’a fortement marqué.
Bien
évidemment, et avant toute chose, il y a l’enquête qui prime sur tout le reste
dans The Killing, car bon, comment
dire, ce qui intéresse surtout le spectateur, c’est de connaitre le fin mot de
l’histoire, bref, découvrir une bonne fois pour toutes qui est l’assassin de l’infortunée
Nanna Birk Larsen ? Et, sincèrement, sur ce point, la série fait très fort !
En effet, à chaque épisode, et pour rappel, il y en vingt en tout, on a quasiment
un suspect différent que tout, je dis bien tout, semble bel et bien accusé ;
certes, pour ce qui est de certains, ils peuvent revenir à plusieurs reprises
mais il est tout de même notable de signaler l’une des grandes forces de cette
série : à force de nous présenter des coupables potentiels, à force d’alterner
les fausses pistes et de jouer de la sorte sur les rebondissements de l’enquête,
on n’en finit presque par suspecter tout le monde ! Personnellement, en
dehors de Sarah Lund, de la mère et des deux gamins, j’ai douté de tous les
autres protagonistes de l’histoire, à un moment ou un autre. Bien évidemment,
pour certains, je me disais bien que cela ne pouvait pas etre eux, que c’était
encore trop tôt dans la série, par contre, pour d’autres, c’était moins évidant
surtout que, j’en étais parfois venu à échafauder des hypothèses vraiment
tordues. Mon seul fait de gloire, le coupable, dont je tairais le nom pour ne
pas gâcher la surprise pour ceux qui n’auraient jamais vu cette série, fut l’un
des premiers personnages que j’ai suspecter, mais bon, ais-ce vraiment un fait
de gloire quand, à côté de ça, on a suspecter tant d’innocents ? Permettez-moi
d’en douter.
Indéniablement,
cette première saison de The Killing
m’aura fortement marqué : de par son intrigue, son coté paranoïaque en
diable où tout le monde est un suspect potentiel, pour le coté intimiste
également montré à l’écran, souvent douloureux, cette série ne peut laisser indifférent.
Et si l’on ajoute à cela ce petit plus qu’on ne peut pas lui enlever : son
ambiance typiquement nordique, inimitable même si les américains, comme ce fut
le cas pour Millénium, se sont empressés
de nous pondre un remake. Ici, pas de stéréotypes US, pas de flics sur d’eux,
de criminels mesquins et démoniaques, de grands sentiments, de scènes d’actions
tout azimut ou de moments d’humour – vous imaginez Sarah Lund poussé la chansonnette ?
Non mais sérieusement – mais tout juste une série sombre, parfois désespérée, bien
plus crédible que ses congénères d’outre-Atlantique, où les fils commettent des
erreurs de jugement et sont à mille lieux des super héros made in USA. Une
série plus humaine, qui montre sans détour les travers (surtout) et les qualités
(parfois) de chacun de ses protagonistes, policiers, politiques, médias,
famille et proches de la victime, et qui, sans nul doute, vaut largement bien
des séries du même genre autrement plus connues mais qui, pourtant, n’apportent
strictement rien au genre.
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