mardi 12 avril 2022

DECORUM – TOME 1


DECORUM – TOME 1
 
Dans une (ou des) époque(s) indéterminée(s), l’Eglise de la Singularité, une intelligence artificielle devenue un être divin, envoie ses membres pourchasser les Mères Célestes (un obscur groupuscule sectaire) à travers l’Espace et le Temps. L’unique dessein de ces dernières semble être la création d’un œuf et de son contenu, ce qui aurait des conséquences importantes pour l’univers dans son ensemble. Ayant un besoin important d’argent, Neha Nori Sood, une jeune coursière accepte de livrer un colis contre une somme rondelette dans un secteur mal famé. Imogen Smith-Morley, une meurtrière du Syndicat Major (et plus secrètement de la Guilde de vertu) à l’aspect austère et au langage soutenu, rencontre Doman D’Vorth V le chef d’un gang afin de lui adresser le mécontentement de ses supérieurs. Lorsque l’échange s’envenime, Neha Nori Sood arrive sur place pour le dépôt de son colis, destiné à la tueuse. La valise renferme une arme létale dont elle va faire bon usage et provoquer un véritable massacre. Terrifiée par ce qu’elle vient de voir, Neha Nori Sood se voit proposer par Imogen Smith-Morley un enseignement qui ferait d’elle une tueuse redoutable et méthodique.
 

Decorum – Tome 1
Scénario : Jonathan Hickman
Dessins : Mike Huddleston
Encrage : Mike Huddleston
Couleurs : Mike Huddleston
Couverture : Mike Huddleston
Genre : Science-Fiction
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Decorum – Vol.1
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 27 juillet 2021
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 12 mars 2021
Nombre de pages : 160
 
Liste des épisodes
Decorum 1-4
 
Mon avis :
 Après Le Dernier des Dieux, œuvre d’Heroic-Fantasy des sieurs Philip Kennedy Johnson, pour ce qui est du scénario et de Riccardo Federici, pour ce qui est des dessins et dont je vous ai parlé il y a de cela quelques jours, je vous propose à présent un autre comics paru chez les éditions Urban et présenté sous un format que les puristes qualifieront de franco-belge, un certain… Decorum. Bien entendu, je ne m’attarderais guère sur le format choisis, destiné à attirer un nouveau public au genre comics même si je dois reconnaitre que celui-ci nous permet d’avoir, en main, un bel ouvrage, plus grand que d’habitude, ce qui n’est pas une mauvaise chose. Ceci étant dit, quid, donc, de ce Decorum ? Déjà, il faut souligner que celui-ci est une des dernières créations en date de Jonathan Hickman, indéniablement, un des meilleurs scénaristes actuel du genre – il suffit de relire des œuvres aussi variées que Pax RomanaManhattan ProjectsBlack Monday Murders, Nightly News ou, chez Marvel, un certain Secret Wars pour s’en convaincre ! Bref, malgré des scénarios complexes, une patte graphique spéciale qui alterne dessins, pages blanches bourrées de symboles et longs textes silybins, Hickman nous propose à chaque fois des créations originales et de grande qualité. Sur ce point, il n’y a rien à redire, Decorum, malgré son coté oh combien complexe, son début difficile auquel on ne comprend pas grand-chose tellement on est écrasés par les informations et ses deux intrigues qui se déroulent en parallèle, s’avère être une belle réussite oh combien prometteuse et, une fois passé le premier tiers de cet album, il est difficile de ne pas être intriguer et captiver par cet univers oh combien complexe. Mais la belle surprise de Decorum, c’est, indéniablement, sa partie graphique : œuvre de Mike Huddleston, celle-ci peut être qualifiée, sans exagération aucune, de superbe ! Complètement atypique, alternant entre passages tout juste crayonnés et peintures oh combien réussies, ce style graphique bouscule les habitudes des lecteurs et si elle en choquera plus d’un, les autres, eux, seront totalement conquis par la maestria du sieur Huddleston, artiste de grand talent et qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus ! Bref, vous l’avez compris, à mes yeux, ce premier volet de Decorum est une excellente surprise et, une fois parvenu à la dernière page de l’album, je n’ai eu qu’une seule envie, découvrir ce que nous réserve Hickman pour la suite et voir si Huddleston continuera a nous éblouir autant !? Mais bon, quelque part, je n’ai pas le moindre doute que ce sera le cas !
 

Points Positifs
 :
- Tout simplement superbe ! Voilà comment on peut qualifier ce premier album de la dernière création en date du sieur Jonathan Hickman. Nous proposant une histoire de science-fiction se déroulant dans un univers de folie, terriblement complexe mais oh combien bien écrit, nous proposant des protagonistes charismatiques et deux intrigues principales captivantes, ce premier volet de Decorum apparait tout de suite comme étant un des meilleurs comics de l’année !
- La partie graphique de Mike Huddleston est une des très grandes forces de Decorum. Choix atypique et audacieux qui alterne entre des passages crayonnés et d’autres nous présentant de superbes peintures, alternant entre le noir et blanc et la couleur, bousculant allègrement nos habitudes, les dessins du sieur Huddleston ne vous laisseront pas indifférent !
- Des protagonistes singuliers mais qui apparaissent, déjà, comme étant fort charismatiques, avec, bien entendu, en tête d’affiche, l’inquiétante et redoutable Imogen Smith-Morley.
- De belles références à la grande époque de Métal Hurlant : Jodorowsky, Moebius, Druillet, Caza…
- Un choix plutôt osé de la part des éditions Urban Comics qui nous propose ce comics sous un format de BD franco-belge. Du coup, nous avons droit à un fort bel ouvrage, ce qui est fort appréciable.
- Une couverture que l’on peut qualifier de superbe, tout simplement.
 
Points Négatifs :
- Comme c’est souvent le cas avec Jonathan Hickman, nous avons affaire à une œuvre qui n’est absolument pas grand public pour un sou et qui en fera fuir plus d’un, davantage habitués à des intrigues de super-slips oh combien plus simplistes et sans charme…
- Mike Huddleston n’est pas un artiste consensuel et son style, oh combien génial et audacieux aux yeux de certains, ne plaira pas aux amateurs de comics lambdas qui sont davantage adeptes d’un genre nettement plus consensuel.
- Ne nous leurrons pas, les scénarii de Hickman ne sont jamais simples et il faut reconnaitre que le premier tiers de l’album est plutôt complexe et qu’il faut un certain temps avant de, finalement, commencer à comprendre où nous amène l’auteur.
 
Ma note : 8/10

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