LA
LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES – CENTURY 1969
Sussex,
1969. Dans une villa cossue, un couple gay s'adonne aux joies du sexe et de la
drogue dans une piscine d'intérieur, version LSD, joints et champignons
hallucinogènes. L'un des deux est Basil Thomas, star de la pop anglaise.
Seulement voilà, le malheureux se noie, des sorciers vêtus d'une robe noire
voulant visiblement sa mort. Londres, 1969. Miss Murray, Jack, Allan et toute
la fine équipe de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires a eu vent de
l'affaire. Haddo est mort mais il semblerait que ses adeptes aient repris son
œuvre. Direction les brumes psychédéliques du Swinging London désormais.
Londres en 1969 ressemble à un lupanar lumineux et fleuri où sexe débridé et
orgie rythment la vie très peace and love des hippies des 60's. On y boit, on
s'enfile des drogues, du LSD de préférence, et on baise à en perdre la tête et
son âme. La fièvre consumériste s'est emparée de Londoners toujours plus
bohèmes, toujours plus bourgeois. Inquiétées par l'expression d'une magie
similaire à celle rencontrée en 1910, Mina et son équipe de héros immortels
vont donc débarquer dans ce Londres enfiévré, déjouant les complots de la mafia
locale, débusquant les escrocs, pour empêcher la Terre de sombrer dans le chaos
voulu par les sectes occultistes. En jeu, l'équilibre du monde. Une mission :
protéger l'humanité de ses démons et sauver son âme.
La ligue des Gentlemen Extraordinaires – Century 1969
Scénario : Alan Moore
Dessins
: Kevin O'Neill
Encrage : Kevin
O'Neill
Couleurs : Ben
Dimagmaliw
Couverture : Kevin
O'Neill
Genre : Super-héros,
Fantastique, Etrange
Editeur
: DC Comics
Titre en vo
: The League of
Extraordinary Gentlemen – Century 1969
Pays
d’origine : Angleterre, Etats-Unis
Parution
: 9
août 2011
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Delcourt
Date
de parution : 19 octobre 2011
Nombre
de pages : 80
Liste
des épisodes
La ligue des
Gentlemen Extraordinaires – Century 1969
Mon
avis : Après vous avoir parler de Century
1910, pas plus tard qu’hier, premier volet de l’une des suites de cet
excellent comics d’Alan Moore qu’est La
Ligue des Gentlemen Extraordinaires, il est grand temps d’aborder le
ces de Century 1969, deuxième tome de
cette mini-série pour le moins particulière. Particulière car ici, Moore se
plait à nous narrer la suite des aventures des certains membres de la Ligue, au
nombre restreint de trois – Mina Murray, Alain Quatermain et Orlando – des immortels
tout au long du vingtième siècle jusqu’à nos jours, et ce, comme vous l’avez
compris, sur trois dates clés : 1910, donc, 1969 qui nous préoccupe
aujourd’hui et, pour finir, 2009 qui conclura cette œuvre. Une Ligue
restreinte, donc, beaucoup trop désormais puisque dans le premier volume, ils
étaient un chouïa plus nombreux, et qui, au fil des décennies, on
principalement a faire a un certain occultiste qui recherche la fin du monde,
un dénommé Haddo, némésis du groupe. Bon, certes, tout cela n’est pas mauvais,
j’en conviens, cependant, quand je repense aux débuts de la Ligue, avec Nemo,
Mr Hyde et compagnie, force est de constater que, qualitativement parlant, ce n’est
pas aussi passionnant. Fort heureusement, on rester néanmoins en terrain
familier puisque, malgré tout, cet univers a la fois proche et différent du
notre reste plutôt captivant : Moore se plait une fois de plus a
multiplier les hommages a la culture populaire et comme en plus, l’année
abordée, 1969, est plutôt riche, principalement du coté de la musique, les
amateurs de cette période seront aux anges… qui a dit Mick Jagger dans une
version totalement délicieuse ?! Bref, au final, Century 1969 est un comics qui ravira les fans d’Alan Moore et de
sa saga mais qui risque fort de déstabiliser le néophyte : intéressant
pour le développement de l’intrigue et riche en moult références culturelles,
cet album, véritable compilation du Swinging London plaira aux amateurs de
cette période. Par contre, les autres, eux, risquent de passer leur chemin
devant la complexité de la chose et une lecture pas toujours évidente – mine de
rien, faut se les farcir les références – mais bon, quelque part, c’est un peu
souvent le cas avec les œuvres d’Alan Moore…
Points
Positifs :
- La
curiosité pour ne pas dire le plaisir de retrouver la suite des aventures des
membres survivants de la Ligue, ici au nombre de trois membres, et ce, dans une
nouvelle époque, 1969. Bien entendu, le fan de cette œuvre ne peut qu’être au
rendez vous.
-
Qui dit 1969 dit, bien entendu, une culture populaire d’une richesse incroyable :
que ce soit au niveau de la musique, bien entendu – ah, la version des Stones
et ce Jagger totalement déjanté – mais aussi des arts, des mœurs, les drogues,
etc. Et comme Alan Moore se plait à nous asséner moult références dans ces
scénarios, ici, il y a de quoi faire !
-
Comme souvent avec Moore, l’intrigue est bien plus profonde qu’on pourrait le
penser de prime abord : ainsi, la thématique de l’immortalité et de la façon
dont les divers protagonistes l’abordent, en l’assumant ou pas, est plutôt intéressante
et bien écrite.
-
Certes, le style de Kevin O'Neill, plutôt anguleux, ne plait pas a tout le
monde, mais celui-ci colle si bien a cette œuvre que c’est toujours un plaisir
de parcourir ces pages.
-
La façon dont Alan Moore parodie les Stones et plus particulièrement Mick
Jagger est un vrai régal ! De la même manière, franchement excellent le
concert de Hyde Park – dans la réalité, en hommage a la mort de Brian Jones.
-
Le trip de Mina en plein concert : pas simple a abordé mais par moments
magistral.
Points
Négatifs :
-
Il y a toujours, mine de rien, un sacré problème de casting selon moi :
non pas que le trio Mina, Quatermain et Orlando soit inintéressant, loin de là,
mais quand je le compare a celui de l’œuvre originale, franchement, il n’y a
pas photo… et puis, trois membres, ce n’est pas beaucoup, non !?
-
Certes, les scénarios de Moore sont souvent complexes mais dans Century, il y a des moments où ce n’est
franchement pas évidant, surtout pour le néophyte. Quand aux références, fort
nombreuses, si elles sont plaisantes, il est très facile de s’y perdre par
moments.
-
Comme l’époque où est censé se déroulé l’intrigue, on nage par moments dans un
tel trip psychédélique que tout cela risque d’en rebuter plus d’un.
Ma
note : 7,5/10
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