vendredi 3 décembre 2010

THORGAL – LA MAGICIENNE TRAHIE


THORGAL – LA MAGICIENNE TRAHIE
(Suivi de) PRESQUE LE PARADIS

Thorgal est condamné à mourir pour avoir aimé et été aimé par la fille de Gandalf-Le-Fou, roi des vikings du nord cruel et sans pitié, Aaricia. Ce dernier l'attache lui même à l'anneau des sacrifiés pendant que la mer monte. Pour éviter la mort, Thorgal accepte le marché d'une femme mystérieuse, venue de nulle part accompagnée d'un loup. Elle lui propose un étrange marché : une année de sa vie en esclave soumis contre sa liberté. Sa première mission consiste à ramener les anneaux de Freyr gardés par un nain et un géant...


Thorgal – La Magicienne trahie
Scénario : Jean Van Hamme
Dessins : Grzegorz Rosinski
Couleurs : Grzegorz Rosinski
Couverture : Grzegorz Rosinski
Editeur : Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy, Science-Fiction
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : janvier 1980
Nombre de pages : 46

Mon avis : Cela faisait quelques d’années que j’hésitais a me lancer dans Thorgal ; a la fois attirer par l’ambiance, le contenu et la qualité de cette œuvre, j’avais un peu peur de devoir me taper l’acquisition d’une trentaine de volumes par la suite. Mais bon, après moult hésitations et un énième feuilletage en magasin, je me suis décidé hier et me suis enfin procurer le premier volume de la saga, paru en 1980 déjà, et intitulé La magicienne trahie. A celui-ci, les auteurs ajoutèrent à l’album un court récit du héros nordique, plus récent, Presque le Paradis. Mais commençons par le début, et donc, par les débuts de la saga… Indéniablement, ce qui choque les yeux tout d’abord lorsque l’on découvre le premier volume de la saga Thorgal en 2010, c’est les dessins ; « ah, c’est de la bonne vieille BD a papa ca ! », comme on n’en fait plus. Et si je m’attendais, avant coup, a un truc ressemblant par le style a Rahan (allez donc savoir pourquoi ?), j’eu la surprise, en voyant les planches de cet album, de constater que celui-ci lorgnait plus du coté des comics américains de la même époque. Certes, par la suite, le style évoluera et l’on retrouvera plus un coté « franco-belge », comme on peut le voir dans le second récit Presque le Paradis, plus tardif (mais je ne sais pas de quand il date, enfin, je n’ai pas cherché non plus), mais pour ce qui est des débuts de Thorgal, indéniablement, c’est le cas. Alors bien évidement, ce style fait « vieillot » et accuse franchement son âge de nos jours, mais bon, si vous passez outre ce dernier, dites vous au moins que Grzegorz Rosinski livrera des planches sublimes par la suite. Mais bon, outre les dessins, il y a le plat principal, l’univers de Thorgal, et la, si depuis la parution de ce premier tome, on en a vu et revu et s’il a perdu de son originalité, je dois reconnaître que celui-ci m’a enthousiasmé d’emblé : se déroulant dans un moyen-âge imaginaire, l’action se situe dans le grand nord, chez les vikings et cela nous permet de sortir du carcan si lassant a force où semble enfermer la Fantasy depuis Tolkien, celle avec des elfes et des gobelins, des dragons et des ogres, des chevaliers, des magiciens et tout plein de bons sentiments. Dans Thorgal, place au grand nord, à la neige, aux légendes où l’on côtoie Odin, les Valkyries et Siegfried, place a un autre univers, moins utiliser par les auteurs, ce qui nous apporte un changement salvateur et agréable. Et encore, ce n’est qu’un début puisque la suite de la saga ira beaucoup plus loin et lorgnera même du coté du fantastique pur et dur (et oui, il m’arrivait de feuilleter Thorgal de temps en temps), mais pour le moment, nous n’en sommes pas la. Ainsi, ce premier album nous présente les personnages, Thorgal, si différent de ses semblables et dont on devine qu’un mystère rode sur ses origines, aux prises avec le chef des vikings, Gandalf-Le-Fou (tient, il est plus magicien celui-là ?) qui décide de se débarrasser de lui. Sauver par Slive, la fameuse Magicienne trahie, notre héros doit donc accomplir une quête afin d’assouvir sa vengeance, et là, on a droit a des combats fulgurants, des trahisons, des objets magiques et des révélations, dans la ligne droite de ce que l’on trouve d’habitude dans le petit monde de l’Heroic Fantasy. Il est clair que dit comme cela, La Magicienne trahie n’a pas l’air d’être un récit vachement original, mais bon, c’est le premier volume d’une très longue saga, qui s’apprécie sur sa globalité (et qui accessoirement, n’est pas achevée !) et que, vu que cette BD date d’il y a trente ans, il faut savoir relativiser nos impressions et nos comparaisons avec d’autres œuvres bien plus récentes. Quoi qu’il en soit, et malgré des dessins franchement vieillots, j’ai apprécié ce premier récit et quelque part, c’est ce qui compte. Dans l’édition que je possède, il y a une histoire courte, Presque le Paradis, qui se lit comme une aventure indépendante de notre brave et ténébreux viking ; et là, en toute sincérité, j’ai encore plus accroché que pour l’autre : bon, déjà, question dessins, c’est le niveau supérieur, mais ce n’est pas la raison principale de mon enthousiasme puisque le scénario, où Thorgal se retrouve dans une espèce de lieu fermé, où le temps s’écoule différemment selon les dires de ses habitantes, et où le lecteur ne cesse de s’interroger, ne sachant plus qui croire, ce, jusqu’au superbe coup de théâtre final est un petit bijoux qui mérite le détour. Bref, vous l’avez compris, Thorgal à trouver un nouvel admirateur, c'est-à-dire, moi-même. Bien évidement, il faudra attendre que je lise un nombre plus conséquent d’albums, que je voie un peu où tout cela va mener pour que je me fasse une opinion plus précise de l’œuvre, cependant, pour un premier tome, je trouve que cette Magicienne trahie est d’assez bonne facture et laisse présager des lendemains enchanteurs.


Points Positifs :
- Les débuts de l’une des bande dessinées franco belges les plus marquantes des trois dernières décennies : originale pour son concept qui mêle habillement Heroic Fantasy et SF dans un univers de vikings – avec, bien entendu, tout ce qui tourne autour de ces derniers comme les dieux, les créatures mythiques, etc. – Thorgal se démarque nettement de la concurrence, souvent trop conventionnelle.
- Un premier tome qui permet de faire la connaissance des protagonistes, de l’univers et où on comprend que les origines de Thorgal sont un peu mystérieuses…
- Le second récit qui complète ce premier tome, Presque le Paradis, est bien plus réussi : plus récent, avec un  Grzegorz Rosinski qui livre une prestation superbe, on prend un plaisir certain à la lecture, surtout pour le final, un peu prévisible mais réussi.

Points Négatifs :
- Il est clair que les dessins de La Magicienne trahie sont plus que vieillots : Rosinski fera bien mieux par la suite (d’ailleurs, on le constate tout de suite dans Presque le Paradis) mais là, ce n’est pas du tout ça… et puis, on dirait du comics de l’époque, c’est-à-dire, franchement bof de nos jours.
- Même scénaristiquement, la série montera en puissance au fil des tomes mais bon, on dira qu’ici, c’est un tome de présentation des personnages et de l’univers…

Ma note : 7/10

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