LES AVENTURES DE TINTIN : LE CRABE AUX PINCES D’OR
Tintin s'intéresse à la mort d'un marin, retrouvé noyé dans un port. Cette mort, dont on ne sait pas si elle est accidentelle, a un lien avec une boîte de crabe vide que Milou a trouvée en fouillant dans une poubelle. En effet, on a retrouvé dans les vêtements du marin un message écrit sur un bout de papier qui, vraisemblablement, faisait partie de l'emballage de cette boîte de conserve. Ce message comporte un mot : « Karaboudjan », qui s'avère être le nom d'un cargo. Tintin enquête sur le Karaboudjan, mais il est bientôt retenu prisonnier à bord par l'équipage... Tintin découvre par la suite que l'équipage du Karaboudjan pratique le trafic d'opium, et que les boîtes de conserve stockées sur le navire ne contiennent pas du crabe, contrairement à ce que leur emballage laisserait à penser, mais servent en fait à transporter la drogue. Il rencontre le capitaine Haddock, qui est théoriquement le maître à bord, mais qui, à cause de son penchant pour l'alcool, est délibérément enivré par son lieutenant Allan, désireux de rester seul maître à bord. Tintin apprend à Haddock stupéfait que son équipage est impliqué dans un trafic de drogue. Ce dernier s'enfuit avec lui. Tintin, Milou et Haddock se retrouvent par la suite au Maroc, où le jeune reporter s'emploie à démasquer les trafiquants et Haddock à combattre son alcoolisme…
Neuvième album des célèbres Aventures de Tintin, Le crabe aux pinces d’or, sans avoir la qualité intrinsèque d’autres tomes comme les dytiques Le secret de la Licorne/Le trésor de Rackham le rouge, Objectif Lune/On a marché sur la Lune ou même Tintin au Tibet et s’il est moins connus que le mal aimé Tintin au Congo, n’en reste pas moins, dans les aventures du plus célèbre des reporters, indispensable quant a l’univers de celui-ci ; en effet, Le crabe aux pinces d’or marque un tournant notable dans la vie de Tintin puisque c’est dans cet album qu’apparaît pour la première fois celui qui deviendra la figure paternelle par excellence, qui va suppléer Milou comme compagnon principal du reporter, j’ai nommé, l’indispensable, le colérique, le si humain, Capitaine Haddock. Car si dans les huit premiers volumes, Tintin devait se contenter de son chien comme seul et unique compagnon (les Dupontds étant juste un élément comique accessoire), avec Haddock, Hergé passe a la vitesse supérieure et trouve enfin la parfaite antithèse a son héros : car autant celui-ci est bien trop propre, trop pur, avec notre bon vieux loup de mer, nous avons droit a tout son contraire ; colérique, bagarreur, alcoolique notoire, insultant (ah les insultes du Capitaine Haddock, a elles seules, c’est une légende !),bourré de défauts, avec Haddock, Hergé peut se permettre tout ce qu’il ne peut pas faire avec Tintin, et autant celui-ci est bien trop propre pour être honnête, le Capitaine, lui, est tout bonnement humain. Car ne nous leurrons pas, nous aurions tous aimer être comme Tintin, mais au final, nous sommes tous des Capitaines Haddock qui s’ignorent (ou qui s’assument). Ainsi, rien que pour cette amitié naissante entre deux personnages que tout oppose, pour ce début de l’un des duos les plus célèbres de l’histoire de la bande dessinée, Le crabe aux pinces d’or vaut largement le détour.
Ainsi, quelque part, ce neuvième album vaut plus pour son coté historique que pour ses qualités en elles mêmes, mais ne nous leurrons pas, Le crabe aux pinces d’or n’en reste pas moins un bon Tintin, et ce, pour deux raisons : tout d’abord, et même si ca l’air idiot de le rappeler, il n’existe tout bonnement pas de mauvais Tintin, tous sont de qualité, ce qui est rare dans le milieu de la BD ; certes, après, chacun a ses préférences, mais il serait exagérer de prétendre que tel album du reporter a la houppette est nul (n’en déplaise aux pourfendeurs de Tintin au Congo ou de Tintin au pays des Soviets). Ensuite, l’histoire de ce neuvième tome des Aventures de Tintin est bonne, tout simplement. Certes, il y a mieux, mais tout de même, ce trafic d’opium caché dans des boites de conserves de crabe, ce pauvre Capitaine tellement embourbé d’alcool qu’il n’est au courant des agissements de son second, le perfide Allan qui fait là se deuxième apparition après le déjà lointain Les cigares du Pharaon, cette petite virée dans le désert marocain après des débuts plus marins, et surtout, cet humour, toujours présent que ce soit grâce a Milou et aux deux flics du pauvre que sont les Dupont/Dupond, mais surtout, grâce a, bien entendu, le Capitaine Haddock qui écrase l’album de sa présence au point de quasiment reléguer Tintin au second plan, et bien, tout cela me botte bien et fait que je garde une certaine sympathie pour ce Crabe aux pinces d’or.
Bien évidement, le lecteur attentif remarquera que les cases sur une page, destinées à augmenter le nombre de planches marque bien un petit tour de passe passe de la part d’Hergé qui nous offre là une histoire plus courte qu’a l’accoutumer, de même, il est indéniable que l’intrigue est un chouïa moins prenante que d’habitude, mais bon, au final, Le crabe aux pinces d’or, ne serais ce que pour les débuts tonitruants du Capitaine Haddock n’en reste pas moins un indispensable des Aventures de Tintin… comme tous les autres en gros.
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