jeudi 3 juin 2021

LE LIVRE DES CRÂNES


LE LIVRE DES CRÂNES

Ils sont quatre : Timothy 22 ans, riche, jouisseur, dominateur. Oliver, 21 ans, beau, athlétique, bloc lisse à la faille secrète. Ned, 21 ans, homosexuel, amoral, poète à ses heures. Eli, 20 ans, juif, introverti, philologue, découvreur du Livre des Crânes. Tous partis en quête du secret de l'immortalité : celle promise par Le Livre des Crânes. Au terme de cette quête, une épreuve initiatique terrible qui amènera chacun d'eux à contempler en face le rictus de son propre visage. Une épreuve au cours de laquelle deux d'entre eux doivent trouver la mort (l'un assassiné par un de ses compagnons, l'autre suicidé) et les deux autres survivre à jamais.


Le Livre des Crânes
Auteur : Robert Silverberg
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 1972
Edition Poche : 21 avril 2004
Titre en vo : The Book of Skulls
Pays d’origine : États-Unis
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Guy Abadia
Editeur : Livre de Poche
Nombre de pages : 352

Mon avis : Après le plutôt réussi Roma Æterna puis le sympathique mais hélas trop court Les Déportés du Cambrien, Le Livre des Crânes est le troisième roman de ce grand nom de la SF nord-américaine qu’est Robert Silverberg à avoir droit a sa critique sur ce blog. Un roman un peu particulier dans la longue bibliographie de l’auteur puisque, comme chaque personne qui aura eu l’occasion de le lire le sait bien, celui-ci est tient davantage du road-movie qu’autre chose, d’ailleurs, l’habitué de Silverberg tiquera peut-être devant le manque évidents d’éléments SF ou fantastiques – après tout, au vu de conclusion en forme d’interrogation, on peut même se demander si le peu de fantastique existant était réel !? Quoi qu’il en soit, malgré ce constat, fort étonnant pour l’auteur, il apparait nettement que Le Livre des Crânes n’en reste pas moins un fort bon ouvrage de Silverberg ; certes très différent dans ses thématiques et dans sa forme, mais tellement captivant dans son déroulement. Ainsi, dans ce roman où l’on suit, alternativement, les quatre protagonistes principaux – chapitre après chapitre, suivant le point de vu de chacun – ce qui compte, ce n’est pas tant cette fameuse vie éternelle promise a deux d’entre eux mais davantage le voyage en lui-même ainsi que l’évolution des protagonistes, une évolution psychique plus que physique, qui, indéniablement, ne laissera aucun d’entre eux indemne – dans le sens propre comme figuré. Du coup, Le Livre des Crânes s’avère être un fort bon voyage dans l’Amérique du début des années 70 où Silverberg, tel un Stephen King avant l’heure, nous fait entrer dans la psyché, les doutes et les névroses de quatre jeunes américains et de la société en générale. Une œuvre particulière, inattendue si on la compare au reste de la production de l’auteur, mais qui n’en reste pas moins fort réussie et qui, en toute sincérité, mérite amplement le détour…


Points Positifs :
- Curieusement, Le Livre des Crânes tient davantage du road-movie que de la SF mais franchement, il n’en reste pas moins fort réussie et même s’il surprendra plus d’un des habitués de Silverberg, il serrait dommage de passer à coté de cette œuvre.
- Quatre jeunes étudiants en quête de la vie éternelle : un fils a papa, un fermier, un gay et un juif. Deux doivent mourir pour que les autres accédant au Graal. Voila donc un postulat de départ pour le moins étonnant mais qui s’avère plus efficace qu’on aurait put le penser.
- Le récit où l’on suit de manière alternative les quatre protagonistes, chaque chapitre étant décrit de leur point de vu, s’avère être captivant et il est difficile de reposer cet ouvrage avant sa conclusion.
- Psychologiquement, les quatre protagonistes sont très détaillés et l’auteur a fait un bon travail sur eux.
- Une belle plongée dans l’Amérique du début des années 70.

Points Négatifs :
- Une conclusion beaucoup trop rapide et un poil frustrante.
- Epoque oblige, quelques délires psychédéliques dont on se serait bien passer…
- Les inconditionnels purs et durs de Robert Silverberg auront peut-être du mal avec cet ouvrage qui met quasiment de coté tout élément fantastique.

Ma note : 7,5/10

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