LE
FLÉAU
Il
a suffi que l'ordinateur d'un laboratoire ultrasecret de l'armée américaine
fasse une erreur d'une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en
marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l'Amérique et, de New York à
Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination
de 99,4 %.Dans ce monde d'apocalypse émerge alors une poignée de survivants
hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle
que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent
huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette
terre dévastée rôde l'Homme sans visage, l'Homme Noir aux étranges pouvoirs,
Randall Flagg. L'incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à
régner sur ce monde nouveau. C'est la fin des Temps, et le dernier combat entre
le Bien et le Mal peut commencer.
Il
y a de cela un mois, je publiais sur ce blog la critique de ce qui est, à mes
yeux, le chef d’œuvre de Stephen King, ce véritable monument d’horreur qu’est Ça, un roman
que j’avais lu pour la toute première fois à la fin de mon adolescence, il y a
de cela deux décennies environ, et que, vingt ans plus tard, avait garder toute
son intensité au point que je le considère encore – et malgré toutes mes
nombreuses lectures faites au cours de ma vie – comme l’un des meilleurs
bouquins qu’il m’ait été donné de lire jusqu’à maintenant. Et donc, le fait de
relire Ça m’avait donné envie de me
replonger dans l’œuvre d’un écrivain que j’appréciais fortement étant plus
jeune, et que j’avais franchement mis de côté depuis quasiment vingt ans, et
pour cela, deux choix se présentaient devant moi : soit relire certaines œuvres
que je possédais déjà comme Simetière,
Charlie ou Carrie, soit m’attaquer à d’autres titres du maitre,
particulièrement ceux reconnus par la critique et les fans comme étant les
meilleurs de King : Le long cycle de La
Tour Sombre et donc, Le Fléau
dont je vais vous parler aujourd’hui. Car même si à la base, j’étais parti pour
me lancer dans La Tour Sombre (deux
volumes achetés déjà), la longueur de celle-ci fit pencher la balance pour ce
fameux Fléau, une œuvre dont j’avais
entendu énormément de bien à son sujet, une œuvre que je connaissais bien
évidement depuis longtemps, du moins, pour ce qui était de sa trame générale,
cette fameuse super grippe qui, s’échappant d’un laboratoire secret de l’armée
américaine, allait ravager l’espèce humaine, l’annihilant quasiment totalement…
Bref, un synopsis de départ plus qu’alléchant et qui promettait énormément. Mais
le résultat final allait-il etre à la hauteur de mes espérances, c’est ce que
je vais vous expliquer ci-dessous :
Après
coup, il apparait que Le Fléau peut
parfaitement se diviser en deux parties distinctes et qui, de mon point de vu,
n’ont pas le même intérêt, même s’il faut tout de même relativiser mes propos
comme vous le verrez plus tard. Tout d’abord, le meilleur du récit selon moi,
là où Stephen King s’en sort le mieux, c’est avec le déclenchement de cette
fameuse super grippe et la propagation de cette pandémie qui, pour rappel, est
mortelle à 99,4% : bref, une fin du monde comme on les aime, cette fois ci
par le biais d’un virus, qui plus est, fabriqué par la main de l’homme, ici, le
gouvernement américain dans un contexte de Guerre Froide – pour rappel, Le Fléau fut écrit à la toute fin des
années 70, à l’époque de l’URSS, et même si la version que j’ai lu est celle de
la fin des années 80 (King republia le roman dans sa version d’origine), à
cette époque, le bloc soviétique était toujours d’actualité. Et donc, cette
première et très longue partie de l’œuvre est tout bonnement exceptionnelle en
soit, et même si certains pourront trouver que tout cela est d’une longueur peu
commune, que King aurait pu faire l’impasse sur bien des événements décris dans
ces pages (ne connaissant pas la première édition du Fléau, je ne pourrais pas faire les comparaisons), personnellement,
j’étais tellement captiver par le récit que cela ne m’a en aucune façon gêner.
D’ailleurs, j’irais même plus loin : à mes yeux, la partie la plus
intéressante du roman, la plus réussie, celle qui m’aura le plus marquer, c’est
cette lente description de l’avancée de la Super Grippe et de la fin d’une
civilisation, avec, comme il fallait s’y attendre, le ressenti de très nombreux
protagonistes, survivants malgré eux d’un monde qui s’effondre a une vitesse
folle autour d’eux. Ajoutons à cela une description à faire froid dans le dos
(mais tellement plausible) des manipulations d’un gouvernement américain qui
préfère mentir jusqu’au bout et qui, voyant sa fin, décide de ne pas tomber
seul, les ravages non dissimulés de la maladie – comme d’habitude chez King, personne
n’est à l’abris et les descriptions sont souvent horribles – et vous
comprendrez les raisons qui ont fait que j’ai tout bonnement accrocher à cette
première partie.
Pourtant,
je serais légèrement moins ditirambiques pour ce qui est de la suite. Certes, les
premiers pas de la communauté à Boulder sont plutôt bien réussis et une fois de
plus, il est fort intéressant de voir comment King nous présente la
reconstruction d’une communauté humaine avec tous les aléas et les problèmes
qui se posent, surtout lorsque celle-ci commence à prendre de plus en plus d’importance. Par
contre, je n’en dirais pas autant de ce qui est l’un des autres points majeurs
de cette œuvre, je veux bien évidement parler de l’opposition entre la représentante
du bien, Mère Abigaël, une vieille noire de 108 ans qui possède indéniablement
des dons de prophétie, et son penchant maléfique, le charismatique Randall
Flagg, qui lui aussi, et à sa manière, a réuni autour de lui sa propre
communauté. Car si en fait, l’opposition entre les deux communautés, les deux façons
de pensée, pouvaient etre intéressantes en soit – surtout que, comme le dit l’un
des protagonistes, le vieux sociologue, Glen Bateman, les affrontements entre communautés
survivantes seront un passage obliger, la fameuse nature humaine – le fait que
Stephen King y ait mêlé mysticisme, magie et religion (un peu trop à mon gout) gâche
un peu l’ensemble ; et le récit post-apocalyptique du départ de se
transformer en Seigneur des Anneaux
moderne où Las Vegas serait le Mordor et Randall Flagg, Sauron. Alors certes,
ce choix scénaristique aura certainement plu à bon nombre de lecteurs – du moins,
c’est ce qu’il m’a semblé en lisant les diverses critiques de l’œuvre – mais personnellement,
et même si j’ai apprécié Mère Abigaël et Randall Flagg (tous deux plutôt intéressants
en soit et fort charismatiques), la fin du roman, trop fantastique à mon gout,
sera venu gâcher mon appréciation finale.
Alors
du coup, et alors que tout cela était très bien parti, au final, j’aurais été
finalement un peu déçu par Le Fléau,
du moins, pour ce qui est du dernier tiers du roman, trop fantastique à mon
gout. Alors bien sûr, et ceux qui me connaissent le savent bien, j’aime le
fantastique, la science-fiction, la Fantasy, sauf qu’ici, à la base, nous
avions un formidable récit post-apocalyptique qui aurait quasiment put se suffire
a lui-même, sans qu’on lui ajoute une touche de fantastique et ce côté de lutte
éternelle entre le bien et le mal, surtout que, comme on le voit a un moment
donné du récit, finalement, si l’on prend les gens individuellement, il n’y a
guère de différences entre les habitants des deux communautés ; sauf que
King ne s’attarde guère sur le sujet et préfère expédié tout le monde au diable
dans un final pour le moins explosif et meurtrier… Ce qui me fait penser à un
autre défaut, toujours selon moi, du roman : le fait qu’ici, les morts des
personnages, et elles sont nombreuses, ne sont pas toujours à la hauteur de nos
espérances voir de l’importance de certains. Oui, dommage là aussi surtout
quand je repense à certains d’entre eux. Bref, quelques défauts pour le moins
majeurs à mes yeux mais qui, malgré tout, ne me font pas oublier toutes les qualités
qu’il y a par ailleurs dans ce roman, surtout dans la première moitié de celui-ci,
quasiment un modèle du genre, mais ces défauts, donc, auront fait que, pour
moi, au lieu d’etre un chef d’œuvre, Le
Fléau n’est qu’un fort bon roman, enfin, c’est déjà pas mal…
2 commentaires:
Moi aussi c'est la partie épidémie et puis le voyage des différents protagonistes qui m'a le plus intéressé. La suite n'est qu'une "banale" histoire de Bien contre le Mal, dans un sens très manichéen.
Dommage car c'était partit pour être un très bon roman, mais bon, la seconde partie, bof bof...
Et en plus, comme par hasard, ce sont mes personnages préférés qui y passent, mais là, ce n'est pas une surprise, j'ai l'habitude de porter la poisse aux protagonistes que j'aime bien...
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