PROMETHEUS
Dans
un passé lointain, un vaisseau extraterrestre arrive sur Terre. Un être
humanoïde y est déposé et s'y sacrifie en absorbant un liquide noir sous
l'effet duquel son corps se désintègre, répandant son ADN dans un cours d'eau. En
2089, les archéologues Elizabeth Shaw et son compagnon Charlie Holloway
découvrent une peinture préhistorique en Écosse, représentant un humanoïde
pointant vers six étoiles, peinture quasi-identique à des représentations
picturales découvertes chez d'autres civilisations du monde. Très vite, une
expédition scientifique est organisée par la compagnie Weyland, qui envoie
dix-sept membres à bord du vaisseau Prometheus jusqu'à une lune lointaine
appelée LV-223, censée être l'endroit indiqué sur les images. Le voyage dure
deux ans pendant lesquels l'androïde David surveille le vaisseau alors que
l'équipage est en biostase. À l'approche de la destination, David réveille le
reste de l'équipage. Shaw et Holloway leur expliquent le but du voyage :
explorer une planète probablement peuplée d'extraterrestres qu'ils nomment les « Ingénieurs », qui seraient
responsables de la création de l'humanité. Le vaisseau se pose près d'un
immense dôme artificiel, et plusieurs membres de l'équipage explorent
l'intérieur du bâtiment. Ils y trouvent le corps décapité d'un Ingénieur, mort
deux mille ans plus tôt et une grande salle parsemée d'urnes, que domine une
statue monumentale représentant une tête d'humanoïde, et des fresques étranges.
Finalement,
je vais m’y atteler ! A quoi ? Mais à cette fichue critique de ce qui
restera sans aucun doute comme le film qui aura fait couler le plus d’encre
(hum, cette expression est-elle encore valable de nos jours où règne en maitre
le clavier, j’en doute ?), je veux bien évidement parler du tant attendu,
et souvent si décrié, Prometheus de l’inimitable
Ridley Scott. Bon, déjà, il m’aura fallu
du temps pour le faire, quoi que, en y réfléchissant bien, pas tant que ça
puisque je l’ai vu au cinéma il y a tout juste un peu plus d’une semaine –
cependant, avec les élections et deux nuits blanches, j’avais l’impression que
c’était il y a un mois. Probablement est-ce le fait qu’en temps normal, je suis
plus rapide pour vous proposer mes critiques et que j’ai même eu le temps de
vous proposer celles de deux films vus ultérieurement, cependant, un billet sur
Prometheus, cela se prépare, cela ne
se prend pas à la légère car, que l’on ait aimé ou pas ce film – et il y aurait
tellement de choses à dire à son sujet que de toutes façons, je sais pertinemment
par avance que j’en oublierait la moitié
- celui-ci fait partie de ces œuvres marquantes qui se doivent d’avoir
le traitement qu’elles méritent. Mais bon, les élections sont passées, aujourd’hui,
je ne travaille pas et il n’est que onze du matin, donc, j’ai le temps qu’il me
faut pour vous proposer, du moins je l’espère, quelque chose de potable. Enfin,
quoi qu’il en soit, trêve de bavardages et attaquons ce fameux Prometheus !
Dans
l’histoire du septième art, et plus particulièrement dans celle du cinéma de science-fiction,
nul ne doute que, parmi les plus grands films du genre, Alien tient le haut de l’affiche avec quelques autres ; bien
évidement, quand je parle d’Alien, je
m’en tiens au tout premier, celui de Ridley Scott, véritable petit bijou d’horreur,
intemporel, un chef d’œuvre souvent imité, rarement égalé, et surtout pas par
ses nombreuses suites, celles-ci étant à chaque fois plus décevantes les unes
que les autres. Et donc, le sieur Ridley Scott, probablement ulcéré par le
succès d’un autre film qui fit énormément parlé de lui, il n’y a pas si
longtemps, un certain Avatar,
que tout amateur de SF qui se respecte a dut regarder (après, pour ce qui d’avoir
apprécié la chose, c’est une autre affaire, cela va de soi) lors de sortie en
2009, œuvre de son grand rival, James Cameron, déjà coupable en son temps d’avoir
donné une suite à Alien – le second
de la saga, Aliens – se décida donc
de revenir à un genre qui fit donc sa gloire il y a trois décennies et plus
particulièrement, a Alien, n’ont pas
en lui donnant une énième suite qui n’aurait rien apporter à la chose, mais une
préquelle, comme le cinéma en est souvent friand, afin de plonger le fan de
base dans les origines d’une saga entrée depuis longtemps dans la culture
populaire. Ce choix, judicieux au possible – car nous autres, fans, sommes toujours
attirés par ce genre d’artifices – n’en était pas moins à double tranchant :
en effet, faire de Prometheus une
préquelle d’Alien était une espèce d’assurance
tout risque sur son succès à venir ; entre les vieux de la vieille nostalgiques
et les plus jeunes avides d’effets spéciaux et de 3D, la rentabilité de l’œuvre
était assurée. Cependant, et ce n’est pas que dans le cinéma que cela arrive,
lorsque l’on touche, ne serais ce qu’un peu à une œuvre culte, il faut s’attendre
à une avalanche de mécontentement venu de ses mêmes vieux fans nostalgiques qui
n’en sont pas moins exigeants et qui, après trois décennies, moult films,
possèdent chacun leur propre opinion et vision du mythe Alien. Forcément, tout ce qui n’irait pas dans leur sens, dans leur
vision de la chose ne pourrait être que considéré comme étant un horrible
blasphème tout bon pour le bucher. Et ce qui devait arriver arriva…
L’on
peut ou ne pas aimer Avatar, mais au
moins, avec ce film, non seulement, le sieur Cameron a su créer un nouvel
univers, ce qui est toujours louable, mais en plus, cela lui a permis d’éviter
la levée de bouclier qui s’est abattue sur Prometheus.
Car oui, effectivement, et je pèse mes mots, rarement film, ces dernières
années, fut aussi critiquer que celui-ci, et quelque part, cela me fit penser à
ce qui arriva avec le premier « nouveau »
Star Wars, descendu en flèche
(souvent a raison, j’entends bien) par les fans de base, dont certains tout
bonnement intégristes. Enormément attendu depuis des années, cette préquelle d’Alien, quelque part, était destinée au
sort qui fut le siens : et comme il fallait s’y attendre, les plus
virulents furent les fans de la première heure, ulcérés que Prometheus, n’aille pas dans le sens de
leur propre vision du mythe – comme il doit en exister presque autant que de
fans, c’était perdu d’avance. Or, du coup, comment être totalement objectif
face à ce film ? Franchement, ce n’est pas évidant puisque moi-même,
faisant partie de la génération précédente, celle d’Alien donc, je n’étais pas totalement neutre. Pourtant, et je pense
que le fait que cela fait un bail que je n’ai pas vu ce film y soit pour
quelque chose, j’ai su faire la part des choses, et essayer de me concentrer
sur l’œuvre en elle-même – est-ce un bon film ou pas, voilà la seule et unique
question valable selon moi, le reste, je le laisse aux spécialistes – plutôt que
de perdre mon temps en stériles querelles de clocher sur les invraisemblances
entre les deux films. D’ailleurs, je me demande après coup comment Prometheus aurait été perçu sans ce lien
si pesant sur ses épaules ? Mais cela, on ne le saura jamais.
Mais
alors, bon film ou pas ? Car après tout, c’est ce qui compte ; et
bien, et au grand déplaisir de beaucoups et même si je dois en faire hurler
plus d’un, j’ai trouvé que finalement, il ne s’en sortait pas si mal que ça.
Oh, bien évidemment, Prometheus n’est
pas un grand film et je pense même, qu’avec du recul et un autre visionnage, il
ne pourra pas le devenir – quoi que je peux parfaitement me tromper –
cependant, je ne l’ai pas trouvé aussi mauvais que bon nombres de critiques, professionnels
ou pas, on put dire depuis quelques semaines. Certes, en regardant cette œuvre,
on a parfois l’impression que la technique prend trop souvent le pas sur le
scénario, qu’on a avant toute chose orienté le film vers deux choses : en
faire prendre plein la vue aux spectateurs – décors grandioses en veut-tu en voilà,
3D omniprésente, effets spéciaux derniers cris etc. – mais aussi, faire plaisir
aux fans d’Alien (tout en leur déplaisant,
oui je sais, c’est compliqué mais les gens sont compliqués par nature) en parsemant
les deux heures et quelques que dure le film d’hommages, de clins d’œil, de
liens et moult références qui alourdissent souvent l’intrigue. Pourtant, et
sans être géniale en soit, celle-ci n’est pas dénuée d’intérêt et j’ai
particulièrement apprécié le fait – souvent utilisé mais j’aime ces vieilles
théories – que l’on retrouve ici la vieille légende des anciens astronautes, de
cette humanité crée par des êtres venus d’ailleurs, un peu par hasard
finalement (et dans quel but, telle est la question !), ce côté mystique
omniprésent, cette quête des origines et de ce qu’est la vie dans l’univers ;
que des sujets qui me passionnent et que j’ai donc vu d’un très bon œil. De
même, certains on regretter les personnages, souvent stéréotypés, et même si c’est
le cas – pourquoi le nier – personnellement, j’ai accroché avec certains d’entre
eux et plus particulièrement avec les deux principaux à mes yeux, Noomi Rapace,
ex-Millénium
(le vrai, pas le remake inutile made in US), toujours aussi excellente et ici
dans un rôle de scientifique et de femme forte dans la tradition d’une certaine
Ripley, joué en son temps par Sigourney Weaver, mais aussi et surtout, celui
qui restera à mes yeux comme la grande révélation de ce film : le
germanique Michael Fassbender, excellentissime dans son rôle d’androïde et qui
me fit penser à un certain Bowie dans L’Homme
qui venait d’ailleurs – comme par hasard, il se nomme David dans le film ;
simple hasard ? Hum… Et si l’on ajoute à cela le fait que, même
omniprésente, la 3D n’en est pas moins assez bien utilisée, et que les décors
en mettent peut être plein la vue mais n’en restent pas moins magnifiques, que
certaines scènes sont suffisamment marquantes et valent le coup et que la fin,
ouverte, qui laisse un peu le spectateur sur sa faim avec tout un tas de
questions non résolues, est assez bien faite, et vous comprendrez pourquoi je
ne peux pas me joindre à la horde qui crie au loup devant cette œuvre.
Pourtant,
j’en conviens, tout n’est pas parfait dans ce Prometheus : en effet, autant par certains côtés, il n’y rien à
redire, autant par d’autres, cela frôle parfois allégrement la série-B (celles-ci
ayant tout de même l’excuse du petit budget) en particulier dans certaines
scènes, parfois limites voir très limites – le sacrifice final avec le sourire
aux lèvres, tout un tas de membres d’équipage que l’on ne voit jamais (pourquoi
être si nombreux alors ?), l’autre qui se transforme en une espèce de
Zombie on ne sait pas bien pourquoi, Charlize Theron qui franchement, se fait
écrasée parce qu’elle le veut bien, le géologue tellement stéréotypé qu’il en
devient tout bonnement ridicule etc. – et qui viennent gâcher l’ensemble. Et
puis, car on ne peut pas y échapper, il y a la comparaison avec Alien, qu’on le veuille ou non, qui
vient phagocyter l’ensemble et qui me fait regretter qu’il y ait un lien entre
les deux œuvres. Ces éléments, finalement, auront fait que je ne peux
décidément pas considérer ce Prometheus
comme un grand film… mais un bon film, oui, sans problèmes, qui se regarde plutôt
bien selon moi, avec ses défauts et ses qualités, qui ne sera pas le truc de l’année,
mais encore moins la bouse intersidérale considérée par beaucoups. Après, se
pose la question d’une éventuelle suite : la fin ouverte la laisse
présager, aura-t-elle lieu, aurons-nous droit à un nouveau film qui viendra
éclairer notre lanterne suite aux nombreuses énigmes qui jalonnent ce film ?
Personnellement, j’aimerais bien qu’il y ait une suite ; j’espère juste qu’il
ne faudra pas attendre trois décennies pour cela !
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