lundi 4 décembre 2017

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – MASQUARADE


LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – MASQUARADE

Agnès Crettine a décidé de fuir le pays de Lancre pour enfin assouvir sa passion : l’opéra. Une belle voix, des rondeurs parfaites pour la scène, Agnès arrive à Ankh-Morpork pleine d’enthousiasme. Sauf que l’opéra est sens dessus dessous depuis que des meurtres ont été commis en coulisse… Tandis que Nounou Ogg et Mémé Ciredutemps viennent rendre visite à leur petite protégée car on leur a offert des billets. Et les deux fameuses sorcières doivent également rencontrer Biqueberger, l’éditeur de leur immense best-seller, Les Plaisirs de la chère, des recettes de cuisine aphrodisiaques torrides… Alors que le fantôme sévit, déjouant la vigilance défaillante du Guet, Agnès mène l’enquête…


Les Annales du Disque-Monde – Masquarade
Auteur : Terry Pratchett
Type d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première Parution : 11 mars 1995
Edition Française : 20 décembre 2010
Titre en vo : Maskerade
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 384

Mon avis : Avant d’aller plus loin, je tenais à vous préciser que je suis un quasi néophyte en matière d’opéra, mais bon, après tout, je ne pense pas être le seul dans ce cas là. Mes connaissances se limitaient, jusque là, à (ne rigolez pas) la Castafiore dans Tintin, la scène culte de Final Fantasy 6 avec Celes et, en dehors de quelques airs connus de tous, quelques minutes sur ARTE, lorsque les programmes des autres chaînes sont encore pires (ce qui arrive souvent). Bref, pas grand-chose. Du coup, ce fut donc avec une certaine curiosité que je m’attaquais à la lecture du dix-huitième tome des Annales du Disque-Monde, me demandant comment Terry Pratchett allait s’en sortir (mais bon, quand on réussit à écrire un livre sur le rock dans un univers médiéval fantastique, voir Accros du Roc, pourquoi ne pas faire de même avec l’opéra ?). Masquarade, puisque tel est le titre de cet ouvrage, nous permet donc de retrouver les sorcières de Lancre qui se retrouvent bien embêtées puisque, depuis le mariage de la jeune Magrat Goussedail, elles ne sont plus que deux, et, comme chacun sait depuis Macbeth, les sorcières vont forcement par trois. Certes, une remplaçante existe, Agnès Crettine, déjà entraperçue dans Nobliaux et Sorcières, cependant, celle-ci, s’en est allé rejoindre la grande ville d’Ankh-Morpork afin de se lancer dans sa grande passion (et accessoirement, échapper à sa vie tristounette), l’opéra. Forcement, l’on se doute bien que Mémé Ciredutemps et l’inimitable Nounou Ogg ne l’entendent pas ainsi, et qu’elles vont se lancer sur ses traces… Si le synopsis de base n’est pas d’une originalité extraordinaire, la suite est d’un tout autre niveau et se classe tout de suite dans les toutes meilleures productions de l’auteur britannique. En effet, celui-ci nous entraîne dans une histoire à la fois captivante et hilarante où l’atmosphère ubuesque de l’opéra est parfaitement retranscrite. En effet, tout en faisant avancer l’ouvrage grâce à deux intrigues parallèles, les péripéties de nos sorcières à Ankh-Morpork (et comment convaincront elles Agnès/Perdita de les rejoindre) et le mystère qui plane sur l’opéra et des crimes qui y seraient commis par un étrange fantôme, Terry Pratchett nous entraîne dans un maelstrom où se mêlent tous les clichés sur l’opéra et sur toutes les contradictions qui lui sont liés. Et la dessus, on passe incontestablement de très bons moments, où l’on se surprend à rigoler franchement tout en se demandant qui peut bien être ce fameux fantôme, tant les suspects et les fausses pistes sont légions. Et le final, à lui tout seul, vaut bon nombre d’ouvrages complets tant il est réussit : en effet, l’on y retrouve toute la folie de l’opéra dans toute sa gloire, son coté grandiloquent et absurde, ce qui le rend tout bonnement inoubliable. D’ailleurs, il est curieux de constater, après coup, que le véritable personnage principal de cet ouvrage n’en sois pas vraiment un, puisque l’opéra est tellement mis en avant, que même nos charismatiques sorcières, malgré touts leurs talents, apparaissent bien fades à ces cotés. Alors si Terry Pratchett à déjà, objectivement, fait mieux, Masquarade est une incontestable réussite, hilarant au possible et qui retranscrit si bien l’atmosphère de l’opéra que l’on n’a qu’une seule envie lorsque l’on achève la dernière page : filler sur ARTE et en voir un vrai (tout en rigolant). Et l’on sent que celui-ci s’ait fait plaisir à l’écrire, tant il est captivant, comme quoi, même au bout de tant d’années, les Annales n’ont rien perdues de leur charmes ni de leurs intérêt, se bonifiant presque avec le temps.


Points Positifs :
- Après le rock et le cinéma, Terry Pratchett s’attaque a l’opéra et, sincèrement, c’est une véritable réussite tant l’auteur retranscrit a merveille toute la folie et le coté grandiloquent de ce dernier. Pompeux, incompréhensible, bourré d’incohérences, l’opéra n’en reste pas moins génial et lire ce Masquarade donne vraiment envie de découvrir le genre !
- Le final, complètement loufoque et écrit à la manière d’un opéra. Accessoirement, peut-être l’une des meilleures fins qu’il m’a été donné de lire dans un tome des Annales.
- Une fois de plus, Terry Pratchett fait preuve d’une grande connaissance de son sujet et, sur ce point, les références à l’opéra – entre autres – sont fort nombreuses.
- Entre l’opéra et ceux qui y travaillent et nos sorcières, les occasions de rigoler sont fort nombreuses et on passe un très bon moment avec ce Masquarade.
- La confirmation, une fois de plus, que les romans du Disque-Monde mettant en scène les sorcières de Lancre font parti des meilleurs !

Points Négatifs :
- Une fois de plus, je pense qu’il faut posséder un certain bagage culturel pour apprécier à sa juste valeur un ouvrage comme Masquarade, sinon, on passe tout bonnement a coté de tout un tas de références et on ne peut saisir toute la subtilité de cette œuvre.
- Une Mémé Ciredutemps un poil trop puissante…

Ma note : 8,5/10

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