dimanche 13 mars 2016

THEIR SATANIC MAJESTIES REQUEST


THEIR SATANIC MAJESTIES REQUEST

The Rolling Stones

1 - Sing This All Together (Jagger, Richards) 3:46
2 - Citadel (Jagger, Richards) 2:50
3 - In Another Land (Bill Wyman) 3:15
4 - 2,000 Man (Jagger, Richards) 3:07
5 - Sing This All Together (See What Happens) (Jagger, Richards) 8:33
6 - She's a Rainbow (Jagger, Richards) 4:35
7 - The Lantern (Jagger, Richards) 4:23
8 - Gomper (Jagger, Richards) 5:08
9 - 2000 Light Years from Home (Jagger, Richards) 4:45
10 - On With the Show (Jagger, Richards) 3:39


Their Satanic Majesties Request
Musicien : The Rolling Stones
Parution : 8 décembre 1967
Enregistré : 9 février – 23 octobre 1967
Durée : 44:06
Genre : Rock psychédélique, Pop psychédélique
Producteur : The Rolling Stones
Label : Decca/ABKCO

Musiciens :
Mick Jagger : chant, chœurs, percussions
Keith Richards : guitares, chœurs
Brian Jones : Mellotron, percussions, orgue, flûte, sitar, harpe à pédales, dulcimer, saxophone, theremin
Charlie Watts : batterie, percussions, tablas
Bill Wyman : basse, chant sur In Another Land, percussions, chœurs
Nicky Hopkins : orgue, piano, mellotron, clavecin
Eddie Kramer : percussions
John Paul Jones : orchestrations sur She's a Rainbow
Ronnie Lane : chœurs sur In Another Land
Steve Marriott : guitare acoustique et chœurs sur In Another Land
John Lennon : chœurs sur Sing This All Together
Paul McCartney : chœurs sur Sing This All Together
Anita Pallenberg : chœurs

Mon avis : Aussi incroyable que la chose puisse paraitre, alors que ce blog existe depuis plus de huit ans, ce ne fut que de manière occasionnelle que j’ai proposer dans celui-ci des critiques des albums des Rolling Stones – d’ailleurs, la dernière fois, ce fut en septembre 2014 avec Aftermath. Du coup, hier, l’envie m’a prit de réécouter l’un de leur disques et, histoire de ne pas faire comme tout le monde, de choisir un opus pour le moins particulier, un album complètement sous-estimé voir, souvent, haï par bon nombre de fans, je veux bien évidement parler du célèbre Their Satanic Majesties Request. Il faut dire qu’a la décharge des nombreux détracteurs de cet opus, celui-ci, dès sa sortie, en cette lointaine année 1967, fut considérée comme un véritable ovni dans la très longue discographie du groupe : mettant de coté pour la seule et unique fois tout ce qui a toujours fait le fond de commerce des racines du groupe, c’est-à-dire, le blues, Their Satanic Majesties Request, lorsqu’il paru, marqua durablement les esprits pour son anticonformisme total vis-à-vis de tout ce que les Stones avaient fait jusqu’à alors, ce virage total dans leur style musical et cette impression, plutôt fondée d’ailleurs, que Jagger et compagnie avaient plutôt suivie l’air du temps, plongeant allègrement dans ce rock psychédélique alors a la mode. Le résultat, du coup, est cet album qui sonnera de manière étrange pour le néophyte, l’emploi d’instruments aussi exotiques que les sitars, les mellotrons ou les theremins, ces chansons aux paroles singulières sans oublier une esthétique Peace and Love aux antipodes totale de ce que fut toujours le groupe. Pourtant, si Their Satanic Majesties Request fut et est encore si décrié, si beaucoup l’on toujours surnommés de petit Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, plaçant de fait les Stones en suiveurs anglais des Beatles, les choses, en fait, étaient bien plus compliquées qu’on pourrait le penser… comme souvent d’ailleurs. D’ailleurs, revenons un peu sur cette fameuse année 1967 et ce rock psychédélique alors a la mode, celle-ci, au demeurant, ne durant que quelques mois – bah oui, dès 68, les choses avaient évoluées – pour rappeler qu’a l’époque, quasiment tous les groupes y allèrent de leur ou leurs albums psychédéliques : Beatles, Stones, Kings, Pink Floyd, etc. Bref, sur ce point, nos cailloux qui roulent ne firent rien d’autre que de suivre un mouvement global et ce, pour rappel, dans une année où tout ce joli monde était le plus sérieusement persuader que la musique pouvait changer le monde. Mais plus qu’un simple effet de mode, tout cela accoucha surtout d’un mouvement créatif original comme jamais il n’y en avait eu auparavant et comme, il faut le reconnaitre, il n’y en eu par la suite : certes, dans le tas, il y eut quelques beaux ratés et certaines choses inécoutables, mais en cette année 1967, que de groupes furent créatifs, poussant les limites des processifs créatifs et de l’originalité, et sur ce point, Their Satanic Majesties Request en est, de mon point de vu, un fort bon exemple. Car bon, comment dire, si cet opus ne fut pas l’album de l’année 1967, loin de là, reconnaissons que celui-ci fut le disque où les Stones prirent le plus de risques, où, défoncés et plombés par des tas de problèmes judiciaires, ils repoussèrent le plus leur limites créatives pour nous pondre un ovni, certes, mais un excellent ovni. Car bon, malgré l’étrangeté de la galette, lorsque, des décennies plus tard, on écoute des titres comme Citadel, She's a Rainbow, The Lantern ou l’extraordinaire 2000 Light Years from Home avec ses airs de pré-Bowie, comment ne pas reconnaitre que nous avons là bel et bien de grandes chansons ?! Etranges et aux antipodes de ce faisaient puis firent les Stones ? Certes, mais cela n’enlève rien au fait qu’avec Their Satanic Majesties Request les Stones prouvèrent qu’en s’appropriant un style qui n’était pas le leur, ils pouvaient sortir d’un carcan un peu trop réducteur et offrir quelque chose de nouveau et de recherché. Bien entendu, tout cela ne plu guère aux fans hardcore et conservateurs et la suite, faire de chef d’œuvres sur chef d’œuvres jusqu’en 1972 – en gros, de Beggars Banquet a Exile on Main Street – rappela au monde que les Stones étaient alors le plus grand groupe de rock au monde, mais ce qui est sur, c’est qu’après Their Satanic Majesties Request, plus jamais nos pierres qui roulent ne furent aussi créatives et originales…


Points Positifs :
Their Satanic Majesties Request fut et restera a tout jamais comme le disque le plus discuter de la très longue discographie des Stones, cependant, malgré ce coté complètement ovni, reconnaissons que dans un genre dans lequel personne ne les attendais, le rock psychédélique, nos cinq compères s’en sortent bougrement bien.
- Citadel, She's a Rainbow, The Lantern et surtout 2000 Light Years from Home sont d’excellentes chansons et qui n’ont rien à envier a bon nombre des plus belles réussites du groupe. De plus, elles ont ce petit coté original qui leur apporte un plus indéniable.
- C’est le dernier album où Brian Jones officie totalement de bout en bout, d’ailleurs, ici, il est omniprésent jouant de multiples instruments tous plus incongrues les uns que les autres et démontrant, de fort belle manière, que les Stones auraient put être davantage qu’un simple groupe de blues.
- Si vous appréciez le rock psychédélique, alors, Their Satanic Majesties Request est bien évidement un incontournable dont vous ne pouvez pas vous passer.
- Bigre, même Bill Wyman y va de sa chanson, la plutôt sympathique In Another Land.
- Que ceux qui affirment que dans cet opus, on ne reconnait pas les Stones réécoutent donc les riffs de Citadel
- La pochette, bien sur, franchement culte. Pour l’histoire, en 33 tours, elle était en 3D.

Points Négatifs :
Their Satanic Majesties Request possède bien entendu toutes les qualités et les défauts du rock psychédélique, c’est-à-dire, qu’il est plaisant d’écouter ses mélanges des genres, cet exotisme parfois enchanteur et cet emploi judicieux d’instruments divers mais, car il y a un mais, parfois, on tombe dans le grand guignolesque avec des expérimentations nettement plus hasardeuses et autres incongruités qui sonnaient déjà ringardes a l’époque, alors, de nos jours…
- Il est clair qu’au vu de tout ce qu’on fait les Stones avant puis après ce Their Satanic Majesties Request, cet album puisse apparaitre comme déstabilisant pour bon nombre de fans du groupe.
- J’ai toujours apprécié le sitar lorsque celle-ci intervient en tant qu’instrument supplémentaire dans une chanson – par exemple, Paint It, Black dans Aftermath. Par contre, lorsque des petits musiciens anglais se prenaient pour des maitres indiens de l’instrument et déliraient pendant des plombes comme ce fut le cas avec George Harrison sur Within You Without You dans Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band ou, ici, Brian Jones sur Gomper, la pilule passe moins bien.
- Le rock psychédélique fut un genre qui ne dura guère et qui, il faut le reconnaitre, apparait souvent comme daté de nos jours.
- La pochette est culte, certes, mais elle a un coté kitch propre a l’époque qui déplaira a certains.  

Ma note : 8/10

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