samedi 20 février 2016

HERE COME THE WARM JETS


HERE COME THE WARM JETS

Brian Eno

1 - Needles In The Camel's Eye (Eno, Manzanera) 3:10
2 - The Paw Paw Negro Blowtorch (Brian Eno) 3:05
3 - Baby's On Fire (Brian Eno) 5:18
4 - Cindy Tells Me (Eno, Manzanera) 3:25
5 - Driving Me Backwards (Brian Eno) 5:11
6 - On Some Faraway Beach (Eno, Manzanera) 4:36
7 - Blank Frank (Eno, Fripp) 3:35
8 - Dead Finks Don't Talk (Brian Eno) 4:20
9 - Some Of Them Are Old (Brian Eno) 5:11
10 - Here Come The Warm Jets (Brian Eno) 4:02


Here Come the Warm Jets
Musicien : Brian Eno
Parution : 11 janvier 1974
Enregistré : septembre 1973
Durée : 42:01
Genre : Glam Rock, Art Rock
Producteur : Brian Eno
Label : Island

Musiciens :
Brian Eno : chant, synthétiseur, guitare, claviers, traitements, instrumentation
Chris Spedding : guitare (1, 2)
Phil Manzanera : guitare (1, 2, 4)
Simon King : percussions (1, 3, 5-7, 10)
Bill MacCormick : basse (1, 7)
Marty Simon : percussions (2-4)
Busta Jones : basse (2, 4, 6, 8)
Robert Fripp : guitare (3, 5, 7)
Paul Rudolph : guitare (3, 10), basse (3, 5, 10)
John Wetton : basse (3, 5)
Nick Judd : claviers (4, 8)
Andy Mackay : claviers (6, 9), saxophone (9)
Sweetfeed : chœurs (6, 7)
Nick Kool & the Koolaids : claviers (7)
Paul Thompson : percussions (8)
Lloyd Watson : guitare slide (9)
Chris Thomas : basse (2)

Mon avis : Maquiller comme une vieille pute et affriolé de tenues toutes plus extravagantes les unes que les autres, le sieur Brian Peter George St. John le Baptiste de la Salle Eno, dit, tout simplement, Brian Eno, avait tendance à voler un peu trop la vedette a l’ombrageux Bryan Ferry lors des concerts de Roxy Music, ce dernier finissant par l’obliger a jouer dans l’ombre histoire que, justement, il ne lui en fasse plus. Du coup, la cohabitation étant devenue impossible, après For Your Pleasure, Brian Eno prit ses cliques, ses claques et ses tenues qui auraient fait saliver le premier travelo venu afin de se lancer dans une carrière solo qui paraissait alors pour le moins improbable. Pourtant, pour ce premier coup d’essai, Eno ne fut pas seul puisque, pour commencer, en dehors de Ferry bien sur, on retrouve l’intégralité du casting de Roxy Music – ce qui est la preuve que le problème ne venait pas de lui – Robert Fripp, l’ami de King Crimson, monument du rock alternatif britannique, ainsi que, pour finir, toute une flopée de talentueux musiciens de studios. Bref, avec tous ces gens là, les choses étaient fort bien engagées mais le plus surprenant, c’est que Brian Eno, malgré cette accumulation de talents hors-pairs, n’en réussit pas moins le pari d’imposer son univers coloré et pour le moins déjanté, et ce, alors qu’il était sans nul doute le musicien le moins doué du lot. Mais fort d’un indéniable capital sympathie et d’un talent expérimental certain, Eno réussit à créer non seulement une fort belle alchimie musicale mais, et surtout, un excellent premier album. Car oui, si, plus tard, Another Green World ou Before and After Science seront d’un tout autre niveau, il est indéniable que Here Come the Warm Jets est un bon, très bon album : certes, le qualifier de Glam serait réducteur, comme de toute façons, ceux de Roxy Music étaient au-delà d’un simple genre, non, ici, l’expérimentation, dans le bon sens du terme, est au paroxysme et, surtout, au service des chansons. De l’Art-Rock dans le sens le plus noble du terme avec des titres aussi marquants que Baby's On Fire avec son solo légendaire de Robert Fripp, de belles ballades improbables comme Cindy Tells Me et quelques belles pépites comme Driving Me Backwards, Blank Frank, Needles In The Camel's Eye ou Some Of Them Are Old, pour ne citer que quelques exemples. Here Come the Warm Jets est donc une belle réussite, un coup d’essai qui est un essai marqué, et, bien entendu, l’annonce de bien d’autres merveilles a venir, que ce soit en solo ou en collaborations pour l’une des figures du paysage musical parmi les plus improbables et les plus marquantes de ces quatre dernières décennies…


Points Positifs :
- Pour son premier album en solo, Brian Eno réussit un coup de maitre en livrant un fort bel opus, cohérant dans sa folie, avec son univers musical bien à lui et où le maitre mot, l’expérimentation, est au service des chansons et nullement un défaut.
- Un casting cinq étoiles entoure Brian Eno pour ce premier album et ça s’entend : tous les Roxy Music (moins Bryan Ferry), Robert Fripp et la crème des musiciens de studios de l’époque comme Chris Spedding ou Chris Thomas.
- Glam-Rock, Art-Rock, expérimental, tous les qualitatifs sont justes pour cet opus qui sonne par moments comme un véritable ovni mais qui n’en est pas moins de qualité.
- On le soupçonnait déjà dans les deux premiers albums de Roxy Music mais la voix de Brian Eno est loin d’être désagréable, bien au contraire.
- Si  Baby's On Fire est bien entendu le titre le plus marquant de Here Come the Warm Jets, le reste est loin d’être inintéressant, loin de là – d’ailleurs, il serait plutôt réducteur d’affirmer une telle chose, surtout quand je pense a une chanson comme Driving Me Backwards.

Points Négatifs :
- Here Come the Warm Jets est un album qui, comme beaucoup d’autres du même genre, est loin d’être accessible a tout le monde : pour la folie de l’ensemble, pour certains bidouillages qui sonnent désormais un peu datés, mais aussi et surtout parce que l’Art-Rock, si l’on doit cataloguer les choses, n’est pas à mettre dans les oreilles de tout le monde. Après, on accroche ou non, mais si on aime, alors là…
- Bien entendu, par la suite, Brian Eno nous offrira des albums supérieurs et mieux structurés, Here Come the Warm Jets étant un peu trop déjanté par moments.
- Avec le temps, certaines pochettes deviennent cultes mais bon, je n’ai jamais été fan de celle-ci.

Ma note : 8/10

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