L'ÎLE
DU ROI LÉZARD
Enlevés
par de redoutables hommes-lézards venus de l'Île de Feu, des jeunes gens du
village de la Baie de l'Huître sont promis à l'esclavage. C'est un sombre
avenir de famine et de mort lente qui les attend, sous la tyrannie de leur nouveau
maître, le Roi Lézard, un monstre fou et dangereux, qui règne sur un peuple de
mutants grâce à ses terribles pouvoirs de sorcier vaudou. Or, un seul homme
peut espérer arracher ces malheureux prisonniers à leur sort, et cet homme,
c'est VOUS. Mais aurez-vous assez de courage pour vous lancer dans une aussi
périlleuse mission ? Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls
accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul
déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à
combattre. Alors, Bonne chance…
L'Ile du Roi Lézard
Série
: Défis
Fantastiques n°7
Auteur : Ian Livingstone
Illustration
de la couverture : Iain McCaig
Illustrations
intérieures : Alan Langford
Titre original : Island of the Lizard King
Traduction : Fabienne
Vimereu
Année
de l’édition Anglaise : 1984
Sortie
de l'édition Française : septembre 1984
Edition
Française : Editions
Gallimard (Folio Junior)
Nombre
de paragraphes : 400
Mon
avis : Septième titre des Défis
Fantastiques et paru au milieu des années 80, L’Île du Roi Lézard il est donc l’un des plus anciens ouvrages du
genre mais également, par la force des choses, l’un des plus connus, moult fois
rééditer à chaque fois qu’un responsable éditorial essaie de relancer le genre.
Le problème, du coup, et cela est valable pour tous les premiers titres, c’est
que celui-ci est tellement connu, que l’on a tellement écrit à son sujet, et
souvent de fort belle manière que, du coup, il n’est pas évidant d’écrire ce
qu’il faudra bien appeler une énième critique, qui, j’en suis conscients,
n’apportera pas franchement grand-chose de nouveau. Mais bon, je vais tacher de
m’y atteler au mieux, en vous expliquant ce qui m’a plu, déplu, les points
positifs et négatifs, mais aussi ce qui fait que ce titre est l’un des plus
connus. Œuvre de l’infatigable Ian Livingstone, qui en était là, avec son
troisième titre d’affilé pendant que son compère Steve Jackson peaufinais
son Sorcellerie !, L’Ile du Roi Lézard est ce
que l’on peut appeler, le parfait représentant des premiers titres de la saga,
sans que cela soit un véritable reproche en soit. En effet, et avant la complexification
qui viendra par la suite – et par le biais d’autres auteurs – et qui donnera,
sur la fin de la saga, des titres exceptionnels, originaux et pourtant bien
moins connu du grand public, avant toute chose, L’Ile du Roi Lézard,
s’il est indéniablement un bon Défis Fantastique, ne peut pas
vraiment être considérer comme étant un titre incontournable ; en effet,
bien des livres jeux lui sont supérieurs, et de loin, pourtant, il figure
souvent parmi les œuvres préférés des nostalgiques du genre. Curieux ? En
fait, comme cela arrive souvent (et pas uniquement pour ce qui est des LDVELH),
ce sont les œuvres les plus anciennes, ou celles qui nous font découvrir un
genre (ou un cycle de romans, un jeu vidéo etc.) que l’on finit par préféré, ne
serais ce que par nostalgie : celle-ci glorifiant nos propres souvenirs et
puis, en plus, on a tendance à être moins dur après coup, minimisant les
défauts alors que, alors, on ne laisserait rien passer. Mais malgré tout, que
l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : L’Ile du Roi
Lézard n’est peut-être pas le plus grand des Défis
Fantastiques, mais dans son genre, il se défend plutôt pas mal. Dans la
lignée des premiers titres de la saga, cet opus du sieur Livingstone, si de par
sa structure, ne se démarque guère de ses prédécesseurs, n’en est pas moins
pourvu de quelques qualités qui ont su faire sa renommée depuis presque trois
décennies : tout d’abord, le fait de vivre une aventure en milieu ouvert,
ce qui n’était arrivé jusque-là qu’une seule et unique fois avec La
Forêt de la malédiction – La
galaxie tragique étant un cas à part – sincèrement,
c’est assez appréciable en soit et cela nous change de l’habituel et
ennuyeux : couloir/porte/monstre/trésor. Ensuite, l’intrigue en tant que
telle, si elle pourrait parfaitement faire « Série B »n’en
est pas moins plaisante et là aussi, cela nous change de partir libéré des
pécheurs devenus esclaves des mains d’hommes lézards qui le font travailler
dans des mines ; pour une fois qu’il n’y a pas un sorcier au bout.
Ensuite, le contexte des lieux où se déroule l’aventure joue beaucoup :
une ile tropicale, des crabes géants, des dinosaures, des hommes lézards, des
indigènes, quelques pirates et même – messieurs, je m’adresse à vous, deux
sublimes jeunes sauvageonnes qui auront ravis la libido des jeunes garçons que
nous fumes autrefois (oui, je m’inclus dedans) et sublimement mises en
valeur par le fort talentueux Alan Langford – et, pour finir, deux ou trois
boss charismatiques (comme le cyclope) et surtout, le plat de résistance :
le Roi Lézard, charismatique en diable, en tout cas, bien plus que ce pauvre Zambar
Bone qui avait sévit en son temps dans La
Cité des voleurs. Mais ce n’est pas tout car il ne faut
pas l’oublier : L’Ile du Roi Lézard n’est pas… attention
sonnez les trompettes… un one-true-path !!! Eh oui, il existe plusieurs
chemins possibles pour parvenir à la victoire ce qui est plus qu’appréciable –
et comme avec Livingstone, c’est rarissime, fêtons l’évènement comme il se
doit ! Pour finir, L’Île du Roi lézard, en plus de ses
nombreuses qualités, est aussi rentré dans la légende des LDVELH pour
l’un de ses protagonistes : Mungo. Celui-ci, notre fidèle compagnon
d’aventure au début de l’histoire, représentant l’archétype même du compagnon
dans les Livres dont vous êtes le héros, mais pousser à
l’extrême : en trois paragraphes environ, il est mort ! Au point que,
au bout de presque trente ans, Mungo est devenu une blague pour les amateurs du
genre qui se souviennent avec nostalgie – et le sourire aux lèvres – de sa mort« plus
rapide que l’éclair » une fois arrivé sur l’ile, et ce, dans les
pinces d’un crabe géant (ou de pirates, selon que l’on va à gauche ou à droite,
Mungo doit mourir !). Mais bon, si l’anecdote fait toujours sourire, si
l’histoire tient la route et que, avouons-le, nous avons là un Défis Fantastique plus que correct, je
dois vous mettre en garde si jamais, vous n’y auriez jamais joué et que vous
souhaiteriez, on ne sait jamais, le faire un jour : ne lancez pas de dés,
mettez-vous tout de suite 12/24/12 dans vos caractéristiques si vous voulez
allez au bout de cette Ile du Roi Lézard car si Ian
Livingstone ne nous a pas sorti, exceptionnellement, son one-true-path
habituel, pour ce qui est des combats, c’est du quasiment impossible avec des
caractéristiques basses. Ah, la, la, sacré Ian qui nous pousse à tricher !
Points
Positifs :
- Une
histoire simple, sans grande surprise mais terriblement efficace. De plus, le
dépaysement – l’aventure à lieu dans une île tropicale – est pour beaucoup pour
l’intérêt de ce livre jeu.
-
Pas mal de rencontres qui marquent les esprits : ainsi, entre les nombreux
hommes lézards, le cyclope, les deux sauvageonnes – qui auront fait chavirer
les cœurs de bien des préados dans les années 80 – la mort de Mungo et, bien
entendu, le Roi Lézard en personne, on ne s’ennui pas une seconde !
-
Incroyable, ce livre jeu n’est pas un one-true-path ! Pour un Ian Livingstone,
c’est un exploit !
-
Les illustrations d’Alan Langford.
Points
Négatifs :
-
Sincèrement, ce n’est même pas la peine de tirer les dés pour vos
caractéristiques, mettez vous tout de suite 12/24/12 sinon vous n’irez pas au
bout tellement les ennemis sont puissants et nombreux ; un peu trop même…
-
La mort de Mungo, tellement rapide et limite ridicule qu’elle a finit par
devenir l’un des plus gros clichés des LDVELH.
-
Bon, cela reste un Défis Fantastique plutôt
conventionnel de par sa structure, dans la lignée des premiers titres de la
série finalement.
Ma
note : 7,5/10
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