dimanche 5 septembre 2010

L’HISTOIRE SECRÈTE – L’ÂGE DU VERSEAU


L’HISTOIRE SECRÈTE – L’ÂGE DU VERSEAU

Le 4 avril 1968, le révérend Martin Luther King est assassiné sur le balcon de son motel de Memphis, d'une balle gravée de mystérieux symboles. Habité depuis des années par une mystérieuse âme sombre, le producteur Howard Hugues supervise ce meurtre depuis sa voiture et désigne un coupable à ses sbires, parmi une liste de petits délinquants : James Earl. Au même moment, à San Francisco, l'archonte Reka endosse le rôle de gourou pour la petite bande de hippies parmi lesquels elle vit. Après avoir ingéré une dose démentielle d'acides, elle réussit son voyage quantique et mystique : elle se retrouve spirituellement téléportée dans un des infinis mondes parallèles du « multivers ». Elle émerge dans les ruines du temple de Kor, en 1919, et croise un soldat prénommé Itzak. Son expérience s'arrête là, faute d'énergie. De retour parmi ses hippies, elle a alors une idée lumineuse pour procurer l'énergie nécessaire à un plus long voyage vers Kor, qui semble être un nœud névralgique de l'Histoire. Elle propose d'organiser un gigantesque rassemblement de hippies, une vaste procession de plaisir qui devrait théoriquement lui conférer beaucoup de puissance. Sex, Drug and Rock’n roll : ce sera le concert de Woodstock...


L'Histoire Secrète – L'Âge du Verseau
Editeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 septembre 2010
Nombre de pages : 54

Mon avis : Après une attente pour le moins longuette, le dernier tome, La fin de Camelot, datant de mai dernier, ce fut avec un certain plaisir, mais aussi une certaine crainte que je me suis procuré le tout dernier tome en date de L’Histoire Secrète, L'âge du Verseau. Crainte car bon, comment dire, la première fois que j’ai vu la couverture de cet album, avec Jimmy Hendrix, j’ai eu peur que Jean-Pierre Pécau n’en fasse un agent des Archontes, ce qui, de mon point de vu, aurait été pour le moins absurde. Fort heureusement, il n’en fut rien, comme quoi, il arrive encore au scénariste d’avoir des moments de lucidité ! Mais pour ce qui est de e volume en lui-même, en toute franchise, et sans exagération, je pense, après lecture, que nous avons là l’exemple type du bon tome de cette déjà longue, mais pas si ancienne que ca, saga qu’est L’Histoire Secrète. Ni meilleur, ni pire, que la moyenne, ce dix-neuvième volume comblera d’aise les amateurs du cycle et laissera froid ceux qui n’y ont jamais accroché. Mais pour ce qui est de ceux-ci, s’ils n’ont jamais accroché a L’Histoire Secrète, cela m’étonnerais qu’ils n’aient pas abandonné la partie depuis longtemps. A moins d’être limite maso, cela va de soit. Cependant, sans être totalement extraordinaire, L’Âge du Verseau n’en est pas moins un bon tome, sans réelle surprise, certes, puisque au fil des années, le lecteur est plus que familier avec l’univers du cycle et le modus operandi des auteurs, mais il m’a fait passer un bon moment, et ce fut donc avec plaisir que je me suis replonger dans la suite de la saga. Alors, peut être que le fait qu’il y ait eu un peu plus d’attente que d’habitude entre l’avant dernier volume et celui-ci y ait jouer pour quelque chose mais même sans cela, je pense que je l’aurais apprécier a sa juste valeur. Car des qualités, L’Âge du Verseau n’en manque pas : inutile de revenir sur les dessins, je le fais a chaque fois et si vous êtes fans de Kordey, ceux-ci vous combleront, surtout que cette fois ci, il livre peut-être sa meilleure prestation sur la série. Ensuite, le scénario de Pécau, là, une fois de plus, celui-ci tant a vouloir expliquer le moindre événement de l’histoire de l’humanité par, soit l’intervention des Archontes, soit par le jeu que se livre les diverses forces en présence. Et bien entendu, nous sommes gâtés, presque jusqu'à l’indigestion : l’assassinat de Martin Luther King, le Printemps de Prague, le LSD, le Summer of Love, Woodstock (il ne manquait plus qu’Hendrix agent des Archontes), les liens entre la mafia russe et le Kremlin et on a même droit aux univers parallèles et, après un petit clin d’œil a un certain Indiana Jones, effet de mode oblige, le calendrier des mayas et la fin du monde pour décembre 2012 ! Alors certes, je reconnais que c’est parfois gros a avaler et que cela peut en agacer plus d’un, mais personnellement, ayant accepté la chose depuis belle lurette, et prenant la chose au second degré, disons que cela ne me gène plus vraiment et que, parfois, je trouve certaines idées bien trouvées. Pas toutes, loin de la, mais quand même. Alors, si vous êtes comme moi un mordu des péripéties des Archontes, si vous êtes un incorrigible amateur des « histoires cachés » et des manipulations ou sociétés secrètes en tout genre, si voir la sensuelle Reka au beau milieu des hippies ne vous effraie pas et si vous savez être indulgent envers les délires parfois gros comme une maison du père Pécau, n’hésitez pas une seconde, ce dix neuvième volume de L’Histoire Secrète est fait pour vous. Mais bon, d’un autre coté, si vous avez lu tous les tomes jusqu'à maintenant, c’est que, quelque part, vous êtes légèrement fans sur les bords…


Points Positifs :
- Un album qui renoue avec ce que l’on a put avoir de meilleur depuis que cette longue saga existe : un synopsis plus tassé, tout un tas de bonnes idées et de références parfois étonnantes mais bien choisies ; bref, pour le fan de cette série (oui, il en existe encore), c’est par moments un véritable régal que de lire cet Âge du Verseau.
- Un Jean-Pierre Pécau au sommet de sa forme et qui nous abreuve de références historiques a toutes les pages tout en les liant a son jeu entre Familles. Parfois, ça a du mal a passé, ici, ce n’est pas le cas et même ce qui parait le plus absurde passe plutôt bien.
- Je pense ne pas me tromper en affirmant que rarement Igor Kordey à livrer une aussi bonne prestation sur cette série, peut-être même celle-ci est la meilleure depuis les débuts.
- Rendons a César ce qui lui appartient et donc, a Len O'Grady qui y est pour beaucoup pour ce qui est de la mise en valeur des dessins de Kordey : quelle colorisation superbe !
- Scénaristiquement, il s’en passe des choses et entre la disparition, après nous avoir accompagné depuis si longtemps – Notre-Dame des Ténèbres – de Curtis, et la surprise de découvrir un Itzak, porté disparu depuis la fin de la guerre – Le Crépuscule des Dieux – encore en vie et a Kor, nous sommes gâtés.

Points Négatifs :
- Je pense que le problème avec cette série, c’est principalement son inconstance et, du coup, la méfiance qui s’installe pour les fans qui ne savent jamais a quoi s’en tenir, un mauvais tome pouvant succéder a un autre, plutôt bon. Ici, L’Âge du Verseau est l’un des meilleurs de la série, mais bon, rien ne nous dit que le prochain ne soit nul !?
- C’est quand même par moments fortement exagéré toutes ces références et manipulations historiques ; pour Pécau, tout, absolument tout, est lié aux Ivoires et aux Familles, mais si certaines choses passent, pour d’autres, c’est un peu plus dur à avaler…
- Petit bémol : tout au long de l’album, on nous bassine avec l’été de l’amour et, a en croire ce que l’on lit, celui-ci aurait eu lieu lors du festival géant de Woodstock. Grave erreur messieurs ! Le Summer of Love, c’était en 1967, quant au festival qui en fut son point d’orgue, ce fut celui de Monterey. Qu’on se le dise. Monsieur Pécau, vous nous avez habitués à mieux !

Ma note : 7,5/10

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