LE FLEUVE DE L’ÉTERNITÉ : LE NOIR DESSEIN
Long de trente millions de kilomètres, le Fleuve de l'éternité serpente sur une planète qui semble avoir été spécialement conçue pour accueillir les quarante milliards d'humains - célèbres ou obscurs - tous ressuscités aujourd'hui. Qui les a fait revivre et dans quel dessein ? Des esprits curieux s'interrogent, notamment Ulysse, Mark Twain, Cyrano de Bergerac... Apparaît alors à quelques-uns des ressuscités un mystérieux inconnu. Selon lui, la clé de l'énigme se trouve dans une tour géante, au pôle Nord. C'est là que les maîtres de la planète préparent leur effrayant projet... Décidés, intrépides, les hommes partent à l'assaut de la tour, remontant le fleuve sans fin. Parviendront-ils à empêcher la mise en oeuvre du noir dessein ?
Attention ! Que tous ceux qui, dans le Bateau fabuleux, avaient été surpris par la multiplication des intrigues et l’arrivée massive de nouveaux protagonistes venus remplacés les anciens se préparent car une fois de plus, Farmer complexifie son intrigue et c’est donc à une véritable avalanche de nouvelles tètes et d’histoires secondaires liées à celles ci que le lecteur fera face. Au point que, bien souvent, la trame narrative s’écarte du fil principal pour se perdre, parfois, dans des sujets un peu trop éloignés du départ, ce qui, indéniablement, pourrait en rebuter certains, attirés par le postulat de base du cycle, mais qui, a force de voir de nouveaux personnages faire leur apparition et reléguer dans un quasi anonymat les anciens, pourraient commencer à avoir un certain sentiment de lassitude. Surtout que, pour ce qui est des réponses aux questions posées depuis les toutes premières lignes du début de la saga, il faut avouer que ce troisième tome n’apporte guère d’éclaircissements (mais pour cela, il faut attendre le final, forcement) ; au contraire, si certaines petites avancées dans la résolutions de quelques énigmes mineures ont lieux, de nouveaux mystères font leurs apparitions (comme par exemple le fait que les résurrections n’aient plus lieux) et l’on ressort au final avec davantage de questions que de solutions à ces diverses énigmes. Bref, vous l’aurez compris, le Noir dessein, troisième tome du Fleuve de l’éternité, est un petit pavé qui complexifie l’intrigue de façon peu commune entre ces nouveaux personnages, le retour des anciens, les rebondissements littéralement inattendus qui laissent pantois le lecteur, et de nombreuses digressions et de longs passages qui n’ont parfois pas grand-chose à voir avec l’histoire principal.
Alors, est ce que tout cela signifierait que le Noir dessein marque un coup d’arrêt dans la qualité intréseque de la saga ? Franchement, à mes yeux, ce n’est pas mon avis. Certes, je conçois que de nombreux lecteurs pourront trouver lassant toutes ces multiplications de protagonistes a n’en plus finir et d’histoires secondaires, surtout que, du coup, l’on n’avance pas des masses dans l’intrigue principal. Cependant, passé un petit tant d’adaptation dans le tome deux, où Clemens remplaçait Burton comme tète d’affiche, ce fut donc le tout naturellement du monde que je ne fut pas surpris de voir arriver de nouveaux personnages principaux, et ce, en grand nombre d’ailleurs (a ce propos, de mémoire, j’ai rarement lu une œuvre comportant autant de ce que l’on pourrait qualifier de « héros », ou de protagonistes principaux, si l’on préfère ce terme a l’autre, plus manichéen). Et qui dit nouvelles tètes, dit forcement nouvelles intrigues, nouveaux buts, nouvelles idées pour essayer de parvenir a cette fameuse et mystérieuse Tour Noire (désormais, c’est par la voie des airs, par le biais d’un dirigeable que certains vont se lancer dans ce voyage digne des Argonautes). Et c’est là qu’a mon avis, s’opère une sélection parmi les lecteurs de la saga : soit l’on accepte cela et l’on accroche, soit l’on commence à trouver que l’on tourne un peu trop en rond et l’on commence à trouver toute la chose fort lassante, ce qui est dommage mais fort possible… Personnellement, donc, je fais parti de la première catégorie et donc, forcement, mon avis sur la saga n’a pas changé d’un iota au bout de trois tomes : l’œuvre est culte !
Alors, comme dans ma précédente critique du tome précédant, tout n’est pas parfait et l’on retrouve certaines imperfections déjà entraperçues auparavant dans ce Noir Dessein : quelques lapsus de l’auteur, certains événements trop vites expédiés alors qu’ils méritaient que l’on s’y attarde davantage alors que, contrairement, d’autres sont un peu longs. Mais tout ceci n’entache en rien l’excellente qualité du cycle, que l’on peut qualifier sans exagération de chef d’œuvre absolu dans la production de Farmer. D’ailleurs, ce qui me gène le plus dans tout ceci est d’un tout autre ordre et est plus lié a l’égocentrisme habituel du peuple américain qui ont un peu trop l’habitude de ne voir que par leur trop courte Histoire personnelle, un peu comme si le reste du monde était négligeable. Alors certes, des personnages comme Burton ou Cyrano de Bergerac (qui prend ici toute son ampleur, enfin !) sont là, mais parmi les protagonistes principaux, combien de citoyens américains ou nord américains ? Clemens, Jack London, Firebass, un cow boy, un trappeur, Frigate et bien autres sont un peu trop omniprésents, a mon goût, alors que, en étant objectif une minute, l’on se rend compte que la très longue Histoire de l’Humanité aurait put nous proposer une flopé de protagonistes autrement plus intéressants qu’un homme des bois canadien ou qu’un acteur de western du début du siècle. Ce petit défaut, propre à bon nombres d’œuvres nord américaines n’enlève rien à la qualité du cycle de Farmer, mais me laisse, néanmoins, un petit goût amer…
Enfin, malgré ces quelques petits défauts sans grande conséquences, le lecteur pourra se rattraper en se passionnant pour une intrigue, certes de plus en plus complexe mais toujours aussi bonne, et sera heureux d’apprendre que Burton et ses compagnons seront de retour et que Clemens et les siens, désormais séparés, seront toujours présents. Entre eux et les petits nouveaux, bien nombreux, l’équilibre n’est pas toujours respecté mais pour ce qui est des rebondissements et des moments de bravoure, soyez rassurez car ils seront légions. De plus, que le lecteur se prépare à sortir son mouchoir car de premiers drames vont faire leurs apparitions (alors que désormais, apparemment, nul ne peut plus renaître à la vie ?!). Alors, entre intrigues multiples mais qui s’emboîtent finalement diablement bien, des coups de théâtres en tout genres, des trahisons, des rencontres assez « chaudes » et une intrigue qui monte, certes lentement mais sûrement, le lecteur ne restera pas insensible au charme de cette saga, qui voit, avec ce troisième tome, l’annonce d’alléchantes et futures révélations tant attendues. Et pour ceux qui aiment les moments épiques, qu’ils relisent donc l’arriver du dirigeable à la Tour Noire et les événements qui s’ensuivent, ou bien, l’action commando de Cyrano dans le navire du Prince Jean : deux points d’orgue d’un tome riche, complexe et qui fait honneur à la série et qui ne donne qu’une seule et unique envie, de s’attaquer le plus rapidement possible à la suite, afin que les mystères du Monde du fleuve nous soient enfin dévoilés…
Long de trente millions de kilomètres, le Fleuve de l'éternité serpente sur une planète qui semble avoir été spécialement conçue pour accueillir les quarante milliards d'humains - célèbres ou obscurs - tous ressuscités aujourd'hui. Qui les a fait revivre et dans quel dessein ? Des esprits curieux s'interrogent, notamment Ulysse, Mark Twain, Cyrano de Bergerac... Apparaît alors à quelques-uns des ressuscités un mystérieux inconnu. Selon lui, la clé de l'énigme se trouve dans une tour géante, au pôle Nord. C'est là que les maîtres de la planète préparent leur effrayant projet... Décidés, intrépides, les hommes partent à l'assaut de la tour, remontant le fleuve sans fin. Parviendront-ils à empêcher la mise en oeuvre du noir dessein ?
Attention ! Que tous ceux qui, dans le Bateau fabuleux, avaient été surpris par la multiplication des intrigues et l’arrivée massive de nouveaux protagonistes venus remplacés les anciens se préparent car une fois de plus, Farmer complexifie son intrigue et c’est donc à une véritable avalanche de nouvelles tètes et d’histoires secondaires liées à celles ci que le lecteur fera face. Au point que, bien souvent, la trame narrative s’écarte du fil principal pour se perdre, parfois, dans des sujets un peu trop éloignés du départ, ce qui, indéniablement, pourrait en rebuter certains, attirés par le postulat de base du cycle, mais qui, a force de voir de nouveaux personnages faire leur apparition et reléguer dans un quasi anonymat les anciens, pourraient commencer à avoir un certain sentiment de lassitude. Surtout que, pour ce qui est des réponses aux questions posées depuis les toutes premières lignes du début de la saga, il faut avouer que ce troisième tome n’apporte guère d’éclaircissements (mais pour cela, il faut attendre le final, forcement) ; au contraire, si certaines petites avancées dans la résolutions de quelques énigmes mineures ont lieux, de nouveaux mystères font leurs apparitions (comme par exemple le fait que les résurrections n’aient plus lieux) et l’on ressort au final avec davantage de questions que de solutions à ces diverses énigmes. Bref, vous l’aurez compris, le Noir dessein, troisième tome du Fleuve de l’éternité, est un petit pavé qui complexifie l’intrigue de façon peu commune entre ces nouveaux personnages, le retour des anciens, les rebondissements littéralement inattendus qui laissent pantois le lecteur, et de nombreuses digressions et de longs passages qui n’ont parfois pas grand-chose à voir avec l’histoire principal.
Alors, est ce que tout cela signifierait que le Noir dessein marque un coup d’arrêt dans la qualité intréseque de la saga ? Franchement, à mes yeux, ce n’est pas mon avis. Certes, je conçois que de nombreux lecteurs pourront trouver lassant toutes ces multiplications de protagonistes a n’en plus finir et d’histoires secondaires, surtout que, du coup, l’on n’avance pas des masses dans l’intrigue principal. Cependant, passé un petit tant d’adaptation dans le tome deux, où Clemens remplaçait Burton comme tète d’affiche, ce fut donc le tout naturellement du monde que je ne fut pas surpris de voir arriver de nouveaux personnages principaux, et ce, en grand nombre d’ailleurs (a ce propos, de mémoire, j’ai rarement lu une œuvre comportant autant de ce que l’on pourrait qualifier de « héros », ou de protagonistes principaux, si l’on préfère ce terme a l’autre, plus manichéen). Et qui dit nouvelles tètes, dit forcement nouvelles intrigues, nouveaux buts, nouvelles idées pour essayer de parvenir a cette fameuse et mystérieuse Tour Noire (désormais, c’est par la voie des airs, par le biais d’un dirigeable que certains vont se lancer dans ce voyage digne des Argonautes). Et c’est là qu’a mon avis, s’opère une sélection parmi les lecteurs de la saga : soit l’on accepte cela et l’on accroche, soit l’on commence à trouver que l’on tourne un peu trop en rond et l’on commence à trouver toute la chose fort lassante, ce qui est dommage mais fort possible… Personnellement, donc, je fais parti de la première catégorie et donc, forcement, mon avis sur la saga n’a pas changé d’un iota au bout de trois tomes : l’œuvre est culte !
Alors, comme dans ma précédente critique du tome précédant, tout n’est pas parfait et l’on retrouve certaines imperfections déjà entraperçues auparavant dans ce Noir Dessein : quelques lapsus de l’auteur, certains événements trop vites expédiés alors qu’ils méritaient que l’on s’y attarde davantage alors que, contrairement, d’autres sont un peu longs. Mais tout ceci n’entache en rien l’excellente qualité du cycle, que l’on peut qualifier sans exagération de chef d’œuvre absolu dans la production de Farmer. D’ailleurs, ce qui me gène le plus dans tout ceci est d’un tout autre ordre et est plus lié a l’égocentrisme habituel du peuple américain qui ont un peu trop l’habitude de ne voir que par leur trop courte Histoire personnelle, un peu comme si le reste du monde était négligeable. Alors certes, des personnages comme Burton ou Cyrano de Bergerac (qui prend ici toute son ampleur, enfin !) sont là, mais parmi les protagonistes principaux, combien de citoyens américains ou nord américains ? Clemens, Jack London, Firebass, un cow boy, un trappeur, Frigate et bien autres sont un peu trop omniprésents, a mon goût, alors que, en étant objectif une minute, l’on se rend compte que la très longue Histoire de l’Humanité aurait put nous proposer une flopé de protagonistes autrement plus intéressants qu’un homme des bois canadien ou qu’un acteur de western du début du siècle. Ce petit défaut, propre à bon nombres d’œuvres nord américaines n’enlève rien à la qualité du cycle de Farmer, mais me laisse, néanmoins, un petit goût amer…
Enfin, malgré ces quelques petits défauts sans grande conséquences, le lecteur pourra se rattraper en se passionnant pour une intrigue, certes de plus en plus complexe mais toujours aussi bonne, et sera heureux d’apprendre que Burton et ses compagnons seront de retour et que Clemens et les siens, désormais séparés, seront toujours présents. Entre eux et les petits nouveaux, bien nombreux, l’équilibre n’est pas toujours respecté mais pour ce qui est des rebondissements et des moments de bravoure, soyez rassurez car ils seront légions. De plus, que le lecteur se prépare à sortir son mouchoir car de premiers drames vont faire leurs apparitions (alors que désormais, apparemment, nul ne peut plus renaître à la vie ?!). Alors, entre intrigues multiples mais qui s’emboîtent finalement diablement bien, des coups de théâtres en tout genres, des trahisons, des rencontres assez « chaudes » et une intrigue qui monte, certes lentement mais sûrement, le lecteur ne restera pas insensible au charme de cette saga, qui voit, avec ce troisième tome, l’annonce d’alléchantes et futures révélations tant attendues. Et pour ceux qui aiment les moments épiques, qu’ils relisent donc l’arriver du dirigeable à la Tour Noire et les événements qui s’ensuivent, ou bien, l’action commando de Cyrano dans le navire du Prince Jean : deux points d’orgue d’un tome riche, complexe et qui fait honneur à la série et qui ne donne qu’une seule et unique envie, de s’attaquer le plus rapidement possible à la suite, afin que les mystères du Monde du fleuve nous soient enfin dévoilés…
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