jeudi 1 mars 2018

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – LE RÉGIMENT MONSTRUEUX


LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – LE RÉGIMENT MONSTRUEUX

Pour retrouver son frère disparu dans la tourmente des conflits frontaliers, Margot se déguise en garçon. Se couper les cheveux et porter un pantalon : facile. Péter et roter en public, marcher comme un primate, ça demande plus d’entraînement. Pour le reste… une paire de chaussettes roulées fera l’affaire. Voici désormais le deuxième classe Barette, enrôlé dans l’armée de la duchesse de Borogravie. Et la guerre fait rage. Car il y a toujours une guerre en chantier. Margot s’y retrouve plongée en compagnie d’une escouade de nouvelles recrues sans formation. Au cœur des rangs ennemis, il leur faudra déployer toutes les ressources du Régiment monstrueux.


Les Annales du Disque-Monde – Le Régiment monstrueux
Auteur : Terry Pratchett
Type d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première Parution : 01 octobre 2003
Edition Française : 09 février 2012
Titre en vo : Monstrous Regiment
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 528

Mon avis : J’ai eu l’opportunité, a maintes occasions, de lire bon nombre de critiques au sujet des divers volumes composant cet excellent cycle de Fantasy que sont Les Annales du Disque-Monde et l’une des choses qui revenait, bien souvent, c’est que certains lecteurs se plaignaient que, dans les derniers tomes de la saga, faute d’humour, les romans de Pratchett étaient moins bons. Alors certes, l’on ne peut nier qu’effectivement, l’humour potache des tous premiers volumes n’est plus au rendez vous et que, plus l’on avance dans la saga, moins l’humour est au rendez vous – ce qui ne signifie nullement qu’il est absent, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais franchement, est-ce un mal ? Car après l’excellent Ronde de Nuit, dont je vous ai parlé il y a quelques jours a peine, comment ne pas m’extasier, que dire, m’enthousiasmer pour ce nouveau volume des Annales, Le Régiment monstrueux !? En effet, après le voyage dans le temps et la révolution, Terry Pratchett, ici, s’attaque a deux thématiques de toute première importance et qui, une fois de plus, sont encore d’actualité de nos jours : la guerre et la place de la femme de la société. Deux, que dis-je, en lisant entre les lignes, je dirais même trois avec la religion et le poids de la tradition a l’encontre de la gente féminine. Eh oui, dans Le Régiment monstrueux, Pratchett, en nous narrant les aventures d’une jeune femme qui, afin de retrouver son frère, décide de s’engager dans l’armée et de devenir soldat en se faisant passer pour un homme, Pratchett, donc, nous livre comme a son habitude une formidable satyre sociale comme il en avait le secret. Car sous couvert de l’humour – je vous avais bien dit que celui-ci n’était pas totalement absent – de certaines situations ubuesques et de protagonistes hauts en couleur, l’auteur nous livre un formidable plaidoyer pour les femmes dans la société tout en pointant du doigt la manière dont celle-ci la relègue : par la tradition, la religion, les habitudes, la manière dont elles sont considérées par les hommes mais aussi, ne l’oublions pas, par d’autres femmes. Bref, lire Le Régiment monstrueux, c’est mieux que de lire un traité sur le féminisme, surtout que, en plus, dans ce roman, la guerre occupe également une place de choix et en parcourant ces pages, comment ne pas penser aux guerres napoléoniennes, a ces pays qui ne se sentent vivre qu’en attaquant leurs voisins, a l’absurdité des conflits, aux rapports entre officiers et simples soldats mais aussi a la puissance des médias – ce qui, au passage, nous permet de retrouver certains des protagonistes de La Vérité, autre très bon tome des Annales et, accessoirement, récent lui aussi. Bref, vous l’avez compris, j’ai été complètement conquis par Le Régiment monstrueux, sans nul doute un des ouvrages les plus intelligents écrits par Pratchett. Le meilleur du lot ? Sincèrement, il n’en est pas loin…


Points Positifs :
- Sans nul doute le plus intelligent des volumes des Annales du Disque-Monde, un Pratchett au sommet de son art narratif et qui, en maniant l’humour et le second degré, nous livre une formidable satyre sociale sur la condition féminine et l’absurdité de la guerre.
- La place de la femme au sein de la société est, bien entendu, au cœur de cet ouvrage. Mais le plus intéressant est que si Le Régiment monstrueux se déroule dans un univers de Fantasy de type moyenâgeux, Pratchett pointe du doigt la condition féminine de nos sociétés actuelles et la manière dont les femmes sont vues par la religion, la tradition, les hommes mais aussi par les autres femmes – peut-être leur pires ennemies, quand on y pense bien.
- Autre grande thématique de cet ouvrage : la guerre bien évidement ! L’absurdité de celle-ci transparait totalement dans les pages du roman mais aussi la vie des soldats en campagne, les rapports entre hommes de troupes et officiers, la place des sergents, etc.
- La Borogravie ne vous fait pas penser a certains pays qui ne cessent d’être en conflit avec ses voisins, qui ne doit sa survit qu’avec une propagande guerrière ?
- Le rôle des médias dans les conflits et leur importance quand a la vision que peut avoir la communauté internationale de tel ou tel pays.
- Une foule de protagonistes hauts en couleur et qui vous réserveront tous de sacrées surprises au fil des pages. Il faut dire que, au bout d’un moment, on cherche les hommes – mais j’en ai trop dit !
- Des seconds rôles de choix comme Vimaire ou Angua mais aussi le plaisir de retrouver quelques têtes connues que l’on avait fait connaissance dans La Vérité.

Points Négatifs :
- Il y a pas mal de protagonistes dans notre sympathique régiment sauf que, entre les vrais noms des protagonistes, leurs faux noms et les surnoms, il est parfois facile de s’y perdre…

Ma note : 9/10

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