mardi 24 septembre 2013

INGLOURIOUS BASTERDS


INGLOURIOUS BASTERDS

Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l'exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa. Shosanna s'échappe de justesse et s'enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d'une salle de cinéma. Quelque part ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. « Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l'actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark pour tenter d'éliminer les hauts dignitaires du Troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l'entrée du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle...


Inglourious Basterds
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Musique : Jim Schultz
Production : Universal Pictures, The Weinstein Company, A Band Apart, Zehnte Babelsberg Film
Genre : Film de guerre, Uchronie
Titre en vo : Inglourious Basterds
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 19 août 2009
Durée : 153 mn

Casting :
Brad Pitt : le lieutenant Aldo Raine
Mélanie Laurent : Shosanna Dreyfus / Emmanuelle Mimieux
Christoph Waltz : le colonel SS Hans Landa
Michael Fassbender : le lieutenant Archie Hicox
Eli Roth : le sergent Donny Donowitz
Diane Kruger : Bridget Von Hammersmark
Daniel Brühl : le soldat Frederick Zoller
Til Schweiger : le sergent Hugo Stiglitz
August Diehl : le major Dieter Hellstrom
Gedeon Burkhard : le caporal Wilhelm Wicki
B.J. Novak : le soldat Smithson Utivich
Omar Doom : le soldat Omar Ulmer
Sylvester Groth : le docteur Joseph Goebbels
Julie Dreyfus : Francesca Mondino
Jacky Ido : Marcel
Mike Myers : le général Ed Fenech
Rod Taylor : Winston Churchill
Martin Wuttke : Adolf Hitler
Denis Ménochet : Perrier LaPadite
Richard Sammel : le sergent Werner Rachtman
Alexander Fehling : le sergent Wilhelm / Pola Negri
Samm Levine : le soldat Gerold Hirschberg
Paul Rust : le soldat Andy Kagan
Léa Seydoux : Charlotte LaPadite
Tina Rodriguez : Julie LaPadite
Lena Friedrich : Suzanne LaPadite
Ludger Pistor : le capitaine Wolfgang
Bo Svenson : un colonel américain dans La Fierté de la Nation
Enzo G. Castellari : un général nazi
Christian Berkel : Éric
Anne-Sophie Franck : Mathilda
André Penvern : le vieux vétérinaire français
Samuel L. Jackson : le narrateur
Harvey Keitel : l’officier américain à la radio
Hilmar Eichhorn : Emil Jannings

Mon avis : Bon, il me semble évidant qu’il n’est pas forcément nécessaire de revenir sur le synopsis d’Inglourious Basterds, quoi que, pour les quelques personnes qui, éventuellement, ne le connaitraient pas, voici un bref résumé : pendant la seconde guerre mondiale, un commando de soldats américains juifs est parachuté derrière les lignes ennemies et se met à massacrer du nazi a tout va, leur barbarie égalant allègrement celle de leurs adversaires. Ce postulat de départ, bien entendu, n’est qu’une petite partie du film puisque, ici, l’on retrouve – comme pour Kill Bill et tout un tas d’autres longs métrages plus ou moins réussis – principalement la vengeance comme motivation principale : vengeance de ces soldats juifs qui veulent casser du nazi pour venger leurs « frères » européens, vengeance d’une jeune femme qui a vu sa famille massacrée par des allemands, etc. Cela étant posé, passons vite fait sur tout ce que l’on retrouve habituellement dans les œuvres de Tarantino : hémoglobine et violence à outrance, dialogues savoureux et parfois interminables, découpage en divers chapitres, irréalisme de certaines scènes parfaitement assumé et personnages charismatiques en diable. Sur ce point, et comme attendu, Inglourious Basterds ne déroge pas à la règle et l’on se trouve, bien évidemment, en territoire familier ; sauf qu’ici, le cadre de fond est la seconde guerre mondiale. Par contre, si ce film a tellement fait parler de lui, en bien comme en mal, et justement, pas mal critiquer par certains, c’est pour son parti pris scénaristique : j’ai lu ici et là qu’il était ignoble de faire de ses batards menés par Brad Pitt des juifs, comme si un juif ne pouvait pas être violent, mais aussi, pour d’autres personnes, que l’on ne devrait pas traiter d’un sujet aussi grave avec tant de désinvolture (comme si c’était la première fois que l’on rigolait au cinéma avec un film sur le seconde guerre mondiale) et, bien entendu, pour finir, le principal nœud du problème pour beaucoup, ce final – attention spoiler pour ceux qui n’auraient pas vu ce film – où Hitler et tous les dirigeants nazis se font massacrer allègrement. Ce choix de Tarantino, nombreux furent ceux qui lui tombèrent dessus, certains allant même jusqu’à parler de révisionnisme, ce qui, de mon point de vu, est pour le moins exagéré car bon, comment dire, faire croire que tel élément ne s’est pas déroulé à un moment donné de l’Histoire, c’est une chose, modifier celle-ci littéralement dans une œuvre de fiction, comme ici – car je pense qu’à part un débile mental, et encore, tout le monde sait qu’Hitler n’est pas mort ainsi et que la seconde guerre mondiale ne s’est pas achevée de la sorte – c’en est une autre. Et justement, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, Inglourious Basterds est une fiction, en aucune façon une reconstitution historique – pour la petite histoire, un navet comme Pearl Harbor est hautement plus critiquable, historiquement parlant. D’ailleurs, si l’on veut poser un nom sur ce qu’est exactement Inglourious Basterds, alors on peut qualifier celui-ci d’Uchronie, et pas « chronique » comme il est dit par la célèbre critique du journal Le Monde. Uchronie, Uchronie, mais oui, ces fameux récits, souvent fort bien réussis d’ailleurs, et qui revisitent l’Histoire comme, pour ne citer que certains des plus célèbres, Le Maitre du haut châteauFatherlandLa part de l’autreRoma Æterna et bien d’autres encore… Accessoirement, un genre loin d’être mineur et qui a offert à la littérature de science-fiction bien des chefs d’œuvres. Alors bien sûr, si l’on part du postulat de départ qu’Inglourious Basterds est avant toute chose un divertissement qui ne faut en aucune façon prendre comme une reconstitution historique, qu’il est difficile de faire plus uchronique que son final et que le tout est l’œuvre de ce diable de Tarantino, alors, toutes les critiques précédentes s’effondrent et ne pourrait en rester qu’une seule – après tout, la plus importante – est ce que, dans le genre – ici, du Tarantino qui est quasiment un genre à lui tout seul – Inglourious Basterds est-il oui ou non un bon film ? Et bien ma foi, si après coup, je garde une préférence non négligeable pour Kill Bill que j’avais franchement adoré, je dois reconnaitre que ces sacrés batards m’ont fort allègrement surpris, et ce, grâce à des acteurs tout bonnement excellents avec, bien évidemment, un Christoph Waltz incroyable dans son rôle d’officier SS chasseur de juifs et qui brille de mille feux dans ce film avec un charisme fou, une intrigue endiablée et captivante qui ne laisse aucun temps morts et surtout, aussi étonnant, une profondeur auquel je ne m’attendais pas, et, selon moi, le coté le plus intéressant du film : le langage. Ici, celui-ci est indéniablement l’élément central de l’intrigue et, de la scène du début où le Colonel Hans Landa passe du français a l’anglais avec un paysan français (mais cela a une logique), où chaque acteur parle et joue dans sa langue d’origine (préférez donc la vo du coup) mais où et contrairement à bien des films du genre, un américain ou un britannique qui parlerait en allemand, il y a forcément un accent, ce qui entraine une scène d’anthologie, celle du bistrot dans la troisième partie et qui est magistrale de mon point de vu, sans oublier, le dialogue plutôt amusant en italien, il est clair que ce fameux langage, ou plutôt, ces langages, ces langues diverses, ces divers accents (et jusqu’à la faute d’orthographe volontaire du titre) sont les éléments principaux de cette œuvre ; oui, loin devant la violence, le final uchronique et la vengeance. Inattendu n’est-ce pas ? Bref, vous l’avez compris, j’ai plus qu’apprécier cet Inglourious Basterds et je peux le dire sans problèmes : je n’en attendais pas autant. Bien sûr, et comme je l’ai dit, je préfère toujours Kill Bill, mais cela n’enlève rien au fait qu’avec cette histoire abracadabrantesque de soldats juifs qui font la peau aux allemands et qui finissent même par zigouiller Hitler et toute sa clique, nous nous retrouvons au final avec un fort bon film. Alors bien évidemment, il faut apprécier le cinéma de Tarantino, accepter et même, connaitre toutes ses nombreuses références a tant de vieux films que l’on peut souvent qualifier de séries B – ici, les films de guerre mais le western n’est pas très loin – mais bon, dans le genre Tarantinesque, il est plus qu’évidant que nous avons là une fort belle réussite et que j’aurais passé un fort bon moment à la regarder.


Points Positifs :
- Christoph Waltz ! Eh oui, aussi incroyable que cela puisse paraitre, l’acteur autrichien est tellement bon dans ce film qu’il est, selon moi, le principal élément à mériter le détour. Il faut dire que son rôle d’officier SS ignoble lui va à ravir, surtout que le bougre, jouant de ses proies comme il manie les langues, en finit par devenir… sympathique !
- J’ai rarement vu un film où le langage occupait une place aussi importante qu’ici : forcément, Inglourious Basterds se doit d’être vu en vo car sinon, on passe complètement a coté de toutes les subtilités scénaristiques qui, du début a la fin, jouent sur les langues, les accents, etc.
- Comme souvent avec Tarantino, on a droit a un casting d’enfer, et, ma foi, dans le cas présent, si Christoph Waltz écrase tout le monde (mais le bougre est vraiment excellent) le reste mérite le détour, que ce soit Mélanie Laurent, Brad Pitt, Diane Kruger, pour ne citer que les plus flagrants.
- La scène du bar est tout bonnement magistrale au point d’en devenir un moment d’anthologie, que ce soit pour son déroulement, ses dialogues et, bien sur, la façon dont les batards sont démasqués.
Inglourious Basterds est tout sauf un film sérieux : prenez ça comme un excellent divertissement qui vous fera passer un excellent moment.
- Mine de rien, c’est peut-être le long métrage de Tarantino où je rigole le plus.

Points Négatifs :
- Malgré sa durée, plus de deux heures, j’ai toujours trouvé, au fil des multiples visionnages, ce film trop court. Curieux…
- Comme souvent avec les films de Tarantino, c’est soit on adore, soit on déteste et dans le cas de Inglourious Basterds, c’est clair que beaucoup pesteront contre le coté trop exagéré de la chose, son humour… Et alors, si en plus, ils ne savent pas ce qu’est une uchronie !

Ma note : 8,5/10

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