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dimanche 10 novembre 2019

DRACULA


DRACULA

1462. Les Turcs musulmans, menés par le Sultan Mohammed, avaient chassé les chrétiens de Constantinople et envahi la Roumanie. Leurs forces supérieures menaçaient toute la Chrétienté. Dans une ultime tentative héroïque, pour sauver sa patrie, un prince roumain de la région de Transylvanie, Vlad Dracula, génie militaire connu de toute l'Europe de l'Est pour ses méthodes sanguinaires, mena 7000 de ses compatriotes dans un assaut intrépide contre 30000 Turcs... Son attaque surprise scella la défaite du camp adverse. Et sa vengeance fut prompte et implacable. Point de prisonnier. En lieu et place, des centaines de combattants Turcs empalés. Pourtant, le deuil allait frapper le prince. Sur une flèche turque, un message parvint à son aimée. La mort de Dracula y était proclamée. De douleur, la princesse se jeta dans le vide et mit fin à ses jours. D'elle, il ne lui restait plus que ses souvenirs et un ultime mot, comme pour justifier l'irréparable qu'elle s'apprêtait alors à commettre : « Mon Prince est mort. Tout est perdu sans lui. Puisse Dieu nous réunir au Paradis. »...


Dracula
Scénario : Roy Thomas
Dessins : Mike Mignola
Encrage : Mike Mignola
Couleurs : Mark Chiarello
Couverture : Mike Mignola
Genre : Horreur
Editeur : Titan Comics
Titre en vo : Bram Stoker's Dracula
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 18 septembre 2018
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Delcourt
Date de parution : 11 septembre 2019
Nombre de pages : 144

Liste des épisodes
Bram Stoker's Dracula 1-4

Mon avis : Comme vous avez put peut-être le remarquer, en début de ce mois de novembre, je vous avais proposé, sur ce même blog, la critique du second volet des Chroniques de Corum, adaptation de l’œuvre du même nom du grand Michael Moorcock et qui nous permettait de découvrir le travail d’un certain Mike Mignola, quelques années avant qu’il n’atteigne le succès par le biais de son Hellboy… Bien évidement, ces Chroniques de Corum étaient avant toute chose destiné a une certaine partie du public : les fans de Moorcock, ravis de voir les aventures du dernier des Vadhaghs sur un autre format que littéraire et, forcément, ceux de Mignola qui, après avoir eu l’opportunité de découvrir une autre de ses adaptations, Le Cycle des Épées de Fritz Leiber, pouvaient a nouveau voir ce qu’avait fait leur dessinateur fétiche dans ses jeunes années… Et, comme une bonne surprise ne vient jamais seule, les éditions Delcourt poursuivent les sorties françaises de ces anciennes adaptations de Mignola puisque, aujourd’hui, c’est celle du Dracula de Coppola qui a droit aux honneurs sur Le Journal de Feanor… Bon, la chose est peut-être un peu oubliée de nos jours mais, lors de sa sortie, dans cette désormais lointaine année 1992 – ce qui ne me rajeunit nullement, bien au contraire – cette énième adaptation du roman éponyme de Bran Stocker fut, indéniablement, une fort belle réussite qui connut un succès certain. Il faut dire que, dans celle-ci, Francis Ford Coppola s’appui énormément sur l’œuvre originale, rendant un formidable hommage a celle-ci et nous proposant, ce qui reste encore aujourd’hui, comme étant la meilleure des très nombreuses adaptations de ce roman oh combien culte – après tout, en dehors de l’histoire d’amour entre Mina et Dracula, ajout de Coppola, tout le reste est assez fidèle au roman de Stocker. Bref, un film superbe qui, pour la petite histoire et comme cela est souvent le cas, encore de nos jours, eu droit a son adaptation en comics – encore et toujours ce que l’on appelle une affaire de gros sous – et, vous l’avez deviné, qui se trouvait aux crayons de cette dernière ? Mike Mignola, bien sur ! Bon, je ne vous le cache pas, ici, nous sommes encore dans la problématique habituelle de ce genre d’adaptations, c’est-à-dire que, aussi bonne soit-elle, elle n’en reste pas moins inférieure au matériel original, ici, un film qui, pour rappel, fut un beau petit chef d’œuvre comme je les aime… Qui plus est, scénaristiquement parlant, Roy Thomas fait le strict minimum, décidant de coller au synopsis du long métrage, du moins, autant qu’il peut : les connaisseurs seront donc en terrain familier, les autres, eux, seront dubitatifs devant cette BD qui semble, par moments, survoler le scénario… Mais le meilleur, bien entendu, la raison pour laquelle on s’est procurer cet album, c’est pour les dessins de Mignola bien sur, et la, ma foi, force est de constater que l’on en a pour son argent ! En effet, si dans Corum, l’artiste était encore loin de maitriser totalement son style particulier qui fit sa gloire sur Hellboy, ici, il est évidant, dès les premières pages, que Mike Mignola nous livre une prestation superbe, que son trait s’est affermi et que, ma foi, on le reconnait fort bien. Certes, il s’évertue de coller au film et nombreuses sont les scènes, les plans, qui sont retranscrit a l’identique dans cet album, cependant, vu la qualité de ces dernières, ce n’est nullement un défaut, loin de là, et si vous êtes fans de Mignola, force est de constater que vous serez tout simplement conquis par cette adaptation qui nous montre un artiste qui, après bien des années d’hésitations et d’expériences visuelles, arrivait, ici, quasiment a maturité. Alors, si vous êtes fans de Mike Mignola, n’hésitez pas une seule seconde, ce Dracula est fait pour vous, si ce n’est pas le cas, en toute sincérité, passez votre chemin et allez plutôt voir ou revoir le film de Coppola, oh combien supérieur…


Points Positifs :
- Le plaisir, pour les inconditionnels de Mike Mignola, de retrouver leur dessinateur fétiche dans une autre de ses productions pré-Hellboy surtout que, dans le cas présent, force est de constater que l’artiste nous livre une prestation pour le moins excellente et fort proche de ce qu’il fera par la suite, dans son œuvre phare.
- Les amateurs de ce superbe film qu’est le Dracula de Coppola pourront, éventuellement, apprécier cette adaptation qui retranscrit à merveille le long métrage.
- Visuellement, artistiquement parlant, cette adaptation est superbe et entre un Mignola quasiment au sommet de son art et une colorisation de qualité, il n’y a rien à redire.

Points Négatifs :
- Bon, il faut reconnaitre que ce genre d’adaptations sont limitées à une certaine frange du public : ainsi, si vous êtes fans de Mignola, il se pourrait que vous soyez suffisamment curieux pour découvrir ses anciens travaux avant qu’il ne connaisse le succès avec Hellboy. De même, si vous êtes un inconditionnel du Dracula de Coppola, cette adaptation éveillera peut-être votre curiosité ? Cependant, si vous ne rentrez dans aucun de ces cas, je pense que vous pouvez parfaitement passer votre chemin…
- Roy Thomas ne s’est guère fouler dans cette adaptation et reste très – trop – fidèle au film. Le problème, c’est qu’il ne dispose pas de la même place que dans un long métrage et que, par la force des choses, scénaristiquement parlant, certaines scènes sont survolées ou traitées a la va-vite…

Ma note : 7,5/10

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