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dimanche 6 janvier 2019

LA FORÊT DES MYTHAGOS – LE PASSE-BROUSSAILLE


LA FORÊT DES MYTHAGOS – LE PASSE-BROUSSAILLE

Le corps d'Alex Bradley est retrouvé sans vie à l'orée de la forêt de Ryhope. Disparu quelques mois plus tôt, le jeune garçon avait jadis reçu les confidences de James Keeton, dont la fille Tallis avait disparu dans sa quête de Lavondyss, le centre mythique de Ryhope. Mais Alex est-il bien mort ? Parce qu'il refuse l'évidence, son père va à son tour pénétrer le bois mystérieux ; un périple qui le conduira au cœur des rêves – et des cauchemars – de l'humanité... Retour dans la forêt de Ryhope, ce mystérieux labyrinthe végétal de la vieille Angleterre capable de donner corps aux créations de l'inconscient collectif, aux héros et peuplades des mythes et légendes, à ce que le professeur Huxley, un des premiers explorateurs de la forêt, appelait les Mythagos...


La Forêt des Mythagos – Le Passe-Broussaille
Auteur : Robert Holdstock
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 20 septembre 1993
Edition Poche : 05 novembre 2004
Titre en vo : Mythago Wood – The Hollowing
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : anglais
Traduction : William Desmond
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 512

Mon avis : Totalement conquis par les deux premiers volumes de La Forêt des Mythagos, œuvre du sieur Robert Holdstock, ce fut avec un enthousiasme certain que je me suis lancé dans la lecture de ce troisième tome de la saga, Le Passe-Broussailles. Bien évidement, après la lecture des deux premiers tomes, tous deux de style assez différents, en particulier dans la narration, principalement, je m’étais dit que cette suite comporterait des différences habituelles, de nouveaux protagonistes, une nouvelle intrigue avec, en toile de fond, toujours cette étrange et merveilleuse Forêt de Ryhope, mais ce que ce je ne m’attendais pas, c’est d’être déçu. Et pourtant, ce fut ce qui arriva, ce, a ma grande surprise. Alors, certes, le terme décevoir est peut être exagérer quand je parle de ce Passe-Broussailles, après tout, le roman en lui-même n’est pas exempt de qualités, par ailleurs forts nombreuses, certaines déjà présentes dans les volumes précédents : tout d’abord, bien entendu, la Forêt de Ryhope, toujours aussi mystérieuse, où l’auteur nous entraine dans de nouveaux lieux, nous fait connaître de nouvelles facettes de celle-ci et, plutôt que de répondre aux énigmes laissées en suspens a son sujet et aux nombreuses questions que l’on pouvait fort logiquement se poser, il complexifie encore plus tout cela, ce qui fait que le peu de certitudes que l’on pouvait avoir volent un peu en éclat. Personnellement, j’ai trouvé cela pas mal. Ensuite, j’ai apprécié les protagonistes de cette nouvelle histoire. Que ce soit Richard Bradley, désespéré d’avoir perdu son fils et qui fait tout pour le retrouver, tellement humain qu’il en devient attachant, l’étrange femme qu’il rencontre, d’origine indienne, et sur qui plane bien des mystères, en particulier sur les origines de sa tribu, le géant breton au grand cœur, grande gueule devant l’éternel et bon vivant, mais aussi un certain Jason, a mille lieux de celui de la mythologie grecque mais qui – pour avoir lu le Codex Merlin – préfigure celui que Holdstock développera ultérieurement, force est de constater que ceux-ci sont hauts en couleurs. De même, j’ai particulièrement apprécié le fait – déjà entrevu dans le premier tome – que le Bois de Ryhope ne soit pas le seul à être magique, qu’en d’autres lieux, de part le monde, il existe d’anciens vestiges de cette forêt primordiale où vivent encore les légendes de bien des peuples – ce qui nous renvoi, forcement, du coté de la Bretagne… Malheureusement, malgré tous ces points positifs, j’ai moins accroché lors de ce troisième tome que lors des précédents. Est-ce parce que les deux premiers étaient tout bonnement exceptionnels et que, du coup, Le Passe-Broussaille étant juste bon, cela s’est ressenti dans mon appréciation finale ? Peut être un peu après tout, cela n’est pas impossible surtout que je me dis que ce n’est tout de même pas facile de passer après un monument comme Lavondyss. Ensuite, tout n’est pas clair dans cette histoire et il subsiste bien trop de zones d’ombre pour que je puisse ne pas en faire cas : ainsi, ces fameux chercheurs sont bien au courant des mystères entourant le Bois de Ryhope et plus particulièrement des recherches d’Huxley, des décennies plus tôt, mais comment, par quel moyen ont-ils put en savoir autant sur un homme présenté comme très discret ? Assez curieux tout de même selon moi. Pour finir, l’intrigue principale, la fameuse recherche d’Alex Bradley m’aura moins passionner que celles des deux premiers tomes, non pas qu’elle soit inintéressante en soit, surtout qu’il y a de très bons passages, mais franchement, quand je repense a la rivalité des deux frères pour conquérir l’amour de cette sublime princesse celte qui avait déjà fait perdre la tête a leurs père dans La Forêt des Mythagos ou au destin de Tallis dans Lavondyss, et ben, il n’y a pas photo pour moi. Du coup, pour toutes ces raisons, j’aurais moins accroché à ce troisième tome. Bien évidement, il faut savoir relativiser mes propos, après tout Le Passe-Broussailles reste un très bon roman qui ne dénote absolument pas vis-à-vis du reste du cycle. Possédant de bonnes idées, de forts bons passages et des personnages assez attachants, il m’aura tout de même laisser un bon souvenir, cependant, il souffre indéniablement de la comparaison avec ses prédécesseurs qui eux, avaient mis la barre tellement haut que, du coup, ce troisième tome apparaît forcement comme inférieur. Bien évidement, tout cela reste une affaire de gouts et tous n’auront pas le même avis que le mien, mais ce qui est sur, c’est que, de mon point de vu personnel, rien n’a changer quand a mon avis sur cette Forêt des Mythagos et que la valeur de ce cycle n’est absolument pas remise en cause. Reste à savoir si la conclusion de celui-ci sera à la hauteur ?


Points Positifs :
- L’intrigue en elle-même est bonne et cette quête d’un père qui recherche son fils qu’il croyait mort est plutôt réussi. Plus accessible que Lavondyss, chef d’œuvre de la saga mais absolument pas destiné au grand public, Le Passe-Broussaille est un bon compromis pour ceux qui apprécient Holdstock sans vouloir trop se prendre la tête.
- Le plaisir de retourner, une nouvelle fois, dans l’enchanteresse et dangereuse Forêt de Ryhope, surtout que, dans ce roman, on en apprend un peu plus sur les mystères qui entourent celle-ci, ses habitants, etc.
- Deux mythes, principalement, son mis en avant dans cet ouvrage : celui de Gauvin et du Chevalier Vert, mais aussi celui de Jason et des Argonautes.
- Quelques très bons passages, tout de même, dans ce roman, ainsi que quelques bonnes idées qui raviront les amateurs de la saga.

Points Négatifs :
- Au petit jeu des comparaisons, il apparait nettement que Le Passe-Broussaille est inférieur aux deux premiers volumes de la saga. Certes, il est plus accessible que Lavondyss qui en aura dérouté plus d’un, cependant, si ce dernier était un chef d’œuvre incontestable, ce troisième volume manque cruellement du coté génial qui était la marque de ce cycle déroutant jusque là.
- Un final un peu expéditif et auquel on ne comprend pas forcément tout.
- Quelques incohérences par moments : ainsi, comment ces scientifiques en savent-ils autant au sujet d’Huxley, surtout pour ce qui est de ces prétendues photos de lui ? Il subsiste beaucoup trop de zones d’ombres là-dessus.

Ma note : 7,5/10

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