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dimanche 2 décembre 2018

LES SENTINELLES – SEPTEMBRE 1914 – LA MARNE


LES SENTINELLES – SEPTEMBRE 1914 – LA MARNE

Le Lieutenant Féraud a été transformé à son insu en machine de guerre appelée Taillefer, un soldat doté d'un exosquelette métallique tirant son énergie de la révolutionnaire pile au radium qu'il a inventée. Aujourd’hui, il est chargé de retrouver un appareil photo perdu lorsque l'avion de reconnaissance qui le transportait a été abattu par les allemands au dessus de Château-Thierry. Si les derniers télex envoyés par le pilote disent vrai, les clichés pourraient démontrer que les troupes allemandes se sont séparées au sud de Paris, offrant la possibilité d'une contre-offensive française. Tiraillé par ses convictions pacifistes, Féraud se laisse convaincre par Gallieni que ces clichés seraient décisifs pour que le maréchal Joffre lance cette contre-offensive forcément victorieuse. L’objectif est d’arriver à une fin rapide de la guerre, donc finalement d’épargner des vies humaines dans les deux camps. Taillefer part donc vers Château-Thierry à la tête d'une section démoralisée par les difficultés de la guerre. Il est épaulé par l'adjudant Djibouti, combattant aguerri, et sous l'étroite surveillance du colonel Mirreau qui voit en Taillefer autant une chance de victoire qu'un moyen idéal pour obtenir des crédits de recherche supplémentaires…


Les Sentinelles – Septembre 1914 – La Marne
Scénario : Xavier Dorison
Dessins : Enrique Breccia
Couleurs : Enrique Breccia
Couverture : Enrique Breccia
Editeur : Delcourt
Genre : Guerre, Fantastique, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 20 mai 2009
Nombre de pages : 48

Mon avis : Après nous avoir narré les origines de Taillefer dans le premier volume des Sentinelles, avec l’invention de la pile au radium, le début du premier conflit mondial, la terrible blessure de Gabriel Féraud et son choix de devenir la nouvelle Sentinelle, Xavier Dorison nous entraine cette fois-ci, quelques semaines plus tard à peine, alors que l’armée française est en pleine déconfiture et qu’un nouveau spectre de Sedan semble s’annoncer (gouvernement courageusement en exil a Bordeaux, civils en fuite sur les routes, armée en perdition), tout juste avant la fameuse Bataille de la Marne (oui, celle avec les taxis), formidable contre-attaque de la dernière chance qui fit basculer l’issue du conflit, et, accessoirement, le prolonger pendant des années, ce qui, après coup et en sachant tout ce qui en découla (y compris le second conflit mondial) me fait penser qu’il aurait peut être mieux fallut une courte défaite qu’une longue victoire avec toutes les horreurs a venir… Mais laissons là mes interrogations qui accessoirement pourraient faire un bon synopsis pour une Uchronie pour nous intéresser au deuxième volume des Sentinelles, intitulé Septembre 1914 –La Marne. Tout d’abord, tout le bien que j’ai put dire lors de la critique du premier volume est valable pour celui-ci, j’éviterais donc au maximum de me répéter, me contentant pour ceux qui ne l’auraient pas lu, de vous inviter à la découvrir sur ce même blog. Ceci étant dit, je dois avouer que c’est donc avec plaisir que j’ai découvert la suite des aventures de notre super héros national, ce fameux Taillefer, dans ce qui est sa première mission, toujours accompagné du rude et brutal Djibouti, mais qui, comme tout gros nounours qui se respecte, commence a dévoiler ses sentiments et ses doutes. Bien évidement, tous ceux qui auront apprécié le premier tome des Sentinelles n’avaient qu’une hâte, que l’action a proprement parler débute, et cette fois ci, contrairement au premier volume où l’on s’attardait plus sur les protagonistes et où la guerre n’était présente que sur quelques pages, cette fois ci, combats, faits d’armes, explosions, sang et morts seront présents quasiment de bout en bout. Et les horreurs du conflit, déjà présentes précédemment, de se retrouver sublimées jusqu'à l’indicible. Car Taillefer et Djibouti, accompagnés de quelques soldats qui, dans la grande tradition de Star Trek, servent de chaire a canon, vont en connaître des dures et des pas mures, au point d’y perdre pas mal de certitudes, voir de disjoncter devant tant d’horreur et de baisser les bras, mais aussi, surtout dans le cas de Gabriel Féraud, de comprendre que même s’il n’est pas le soit disant surhomme que l’on prétend, que même s’il ne peut pas gagner la Guerre a lui tout seul et encore moins sauver tout le monde, il n’en a pas moins un rôle a jouer auprès de ses compagnons d’armes, celui de symbole. Un peu comme Captain America bien plus meneur et galvanisateur au sein des autres super héros, ceux-ci étant quasiment tous bien plus puissants que lui. Ainsi, il aura fallut connaître bien des horreurs dans cette mission, voir bien des camarades mourir, supporter des horreurs sans nom pour que Gabriel Féraud, bien hésitant dans les premières pages de ce deuxième tome, devienne enfin Taillefer, celui qui mènera les siens a la victoire. Septembre 1914 – La Marne est donc un excellent deuxième tome, tout aussi indispensable que son prédécesseur et qui, malgré le fait que l’action, de prime abord, semble prendre le pas sur le reste, est bien plus profond que l’on pourrait le penser. Xavier Dorison nous offre donc là une très bonne suite a sa série qui se maintient donc a un très bon niveau, quand aux dessins d’Enrique Brescia, ils sont toujours aussi bons même si je dois mettre en garde les âmes plus sensibles, celui-ci ne cache rien des horreurs de la guerre, bien souvent occultées par ailleurs. Seul petit bémol dans le scénario qui m’a chiffonner : a un moment donné, la compagne de Djibouti, la Mata Hari de service, dit a son complice qu’ils doivent tout faire pour empêcher la mission de nos Sentinelles d’aboutir, or, ensuite, il ne se passe rien. Hum, belle coquille que celle là, mais bon, cela ne m’empêche pas de continuer d’affirmer bien haut que nous sommes là devant une excellente série. Seul question, et de taille : le troisième tome sera-t-il toujours aussi bon ?


Points Positifs :
- Le plaisir de retrouver la suite d’une série au postulat de départ original et qui avait démarré de fort belle manière ; qui plus est, après la mise en place de l’univers, des protagonistes et des enjeux, ce second volume nous entraine au cœur même de l’action et, pour cette première mission de nos héros, on ne s’ennui pas une seconde !
- Taillefer et Djibouti gagnent en consistance et sont loin d’être des coquilles vides, surtout que, malgré leurs exploits, ils doutent pas mal face aux événements.
- Toujours cet habile mélange entre réalité historique et imaginaire, Xavier Dorison maitrisant fort bien son sujet, comme, bien entendu, son travail de recherche assez conséquent.
- Les dessins d’Henrique Breccia, toujours assez plaisants et qui collent parfaitement bien à l’ambiance.

Points Négatifs :
- Un scénario peut-être un peu léger et convenu par moments, ce qui empêche Les Sentinelles d’atteindre l’excellence – mais bon, n’est pas La Brigade Chimérique qui veut…
- Quelques coquilles et oublis dans le scénario. Rien de gravissime, certes, mais bon…
- Henrique Breccia est un dessinateur correct, mais il lui manque tout de même une certaine folie, un petit je ne sais quoi qui aurait apporté une touche plus marquante aux Sentinelles, l’ensemble restant trop conventionnel.

Ma note : 7,5/10

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