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vendredi 23 novembre 2018

LE CODEX MERLIN – LE GRAAL DE FER


LE CODEX MERLIN – LE GRAAL DE FER

Merlin est de retour à Alba – l'Angleterre – où il est accueilli par de nouvelles menaces. La forteresse de Taurovinda a été prise par les troupes du Pays Fantôme. Urtha, Haut roi des Cornovides, est bien décidé à reconquérir sa place forte. La guerre contre le Pays Fantôme semble inévitable. Merlin est hanté par la certitude que Jason, s'il a survécu à sa blessure, reviendra à Alba pour y chercher son second fils, Kinos, caché par Médée. Mais qui peut dire quel rôle jouera Médée dans ces différentes quêtes qui, toutes, impliquent Merlin, son amour de jeunesse ?


Le Codex Merlin – Le Graal de Fer
Auteur : Robert Holdstock
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 05 août 2002
Edition Poche : 14 septembre 2006
Titre en vo : The Merlin Codex – The Iron Grail
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : anglais
Traduction : Thierry Arson
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 471

Mon avis : Si, parfois, certains romans qui nous avaient emballés lors d’une première lecture s’avèrent finalement plus conventionnels et moins intéressants par la suite, le contraire est aussi vrai, ce qui m’amène a dire qu’il faut toujours – sauf dans les cas les plus désespérés – donner une seconde chance aux œuvres, quelles qu’elles soient. Et force est de constater, que même s’il m’a fallut plusieurs années pour changer d’avis au sujet du Graal de Fer, ce roman le méritait amplement. Bien évidement, ce deuxième volume du Codex de Merlin possédait, à la base, quelques atouts non négligeables : que ce soit son intrigue, toujours aussi bonne, ses protagonistes, anciens comme nouveaux, l’écriture, forcement, de Robert Holdstock, toujours détaillée, passionnante, mais aussi l’érudition de celui-ci, qui est tout bonnement phénoménale – l’on voit tout de suite que le bonhomme connaissait très bien son sujet et tout au long du récit, quel plaisir d’en apprendre autant sur cet univers celtique finalement peu connu du grand public. Et l’on touche là l’un des nœuds du problème du Graal de Fer : bien évidement, tout le monde connaît les celtes, tout le monde a déjà entendu de la musique celtique – et certains en sont fans – mais le peuple celtique en tant que tel, ses coutumes, sa façon de vivre, de penser, ses légendes, ses dieux, quid de tout cela ? Très peu ou presque. D’ailleurs, je ne m’en cache pas le moins du monde, même si je suis un féru d’histoire, même si j’adore les légendes, qu’est ce que je connais mal le monde celtique dans son ensemble, un peu comme si – comme tant d’autres – j’en étais resté a la vision toute romaine de ces peuples, des barbares. Du coup, c’est peut être cela qui m’avait le plus déplut lors de ma première lecture : dans Celtika, l’univers grec était encore très présent et comme je suis un féru et connaisseur des mythes et du monde grec mais aussi, comme le fait de lier Merlin a Jason m’avait enthousiasmer au possible, j’avais immédiatement accrocher au récit, prenant les a cotés celtes, pourtant très présents, comme la cerise sur le gâteau, avec son coté que je qualifierait d’exotique, mais aussi, comme un moyen d’en apprendre plus sur un sujet méconnus a mes yeux. Or, bien évidement, dans Le Graal de Fer, Jason – et avec lui l’univers grec – est beaucoup moins présent, voir absent, et, du coup, pénétrer aussi profondément dans ce monde celtique, avec ses légendes et ses coutumes, m’avait moins intéressé, d’où, probablement, une déception vis-à-vis de ce tome que je ne pouvais m’empêcher de comparer a son prédécesseur. Mais, comme je vous l’ai dit, mon opinion a considérablement évoluée lors de cette seconde lecture et je peux affirmer, sans exagérer, que Le Graal de Fer est un très bon roman. Pour cela, il aura fallut que je sache prendre mon temps, que je puisse apprécier chaque page, chaque paragraphe, chaque ligne de ce que nous a écrit Robert Holdstock, de s’imprégner d’un récit toujours aussi bien écrit, et, accessoirement, presque aussi captivant que son prédécesseur. Certes, cette fois ci, s’en est finis de la longue quête d’Argo qui mena nos protagonistes des terres finlandaises jusqu'à la Grèce en passant par Alba (la Grande Bretagne), le Danube etc. puisque la quasi intégralité du récit se déroule sur les terres du Roi Urtha, que nous avions laissé en fort mauvaise posture (comme d’autres protagonistes par ailleurs) a la fin de Celtika. De plus, le surnaturel est cette fois ci beaucoup plus présent dans Le Graal de Fer, et c’est un formidable voyage dans les légendes celtes que nous offre l’auteur : entre cet étrange Pays de l’Ombre des Héros, où se meuvent les morts et ceux a naître (et parmi lesquels se trouve un certain Pendragon), ces dieux méconnus, ces coutumes étranges, Robert Holdstock nous apprend beaucoup, par le biais de son récit, sur un peuple – ou plutôt sur un agglomérat de peuples – finalement méconnus, et c’est forcement un plaisir que je ne pourrais nier. Cependant, je ne vous en dirais pas plus, pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, tout au plus, je me contenterais de citer quelques moments marquants, comme la rencontre de Merlin et des Trois de sinistre présages, la prise de la forteresse de Taurovinda, la rencontre avec Médée et, bien évidement, la dernière partie – hélas trop courte selon moi – où, à bord de l’Argo, Merlin, Jason et les autres explorent d’étranges iles dans ce fameux Pays de l’Ombre des Héros. Indéniablement, Le Graal de Fer, après cette relecture, m’apparaît comme un superbe roman, une suite dans la lignée de son prédécesseur (que je continue néanmoins a préféré) bien qu’assez différent par les lieux, bien évidement, mais aussi par le rythme tandis que de nouveaux personnages prennent de l’importance. Certes, l’on pourra déplorer certains raccourcis faciles ainsi que quelques passages qui auraient mérité un autre traitement, mais dans l’ensemble, il est difficile de ne pas accrocher a cette œuvre du regretté Robert Holdstock qui nous prouve une fois de plus son indéniable talent. Et, bien évidement, ce deuxième tome vient aussi démontrer et confirmer que Le Codex de Merlin est un superbe cycle qui mérite amplement le détour de part la qualité de l’écriture, ses personnages hauts en couleurs, son subtil et réussit mélange des genres mais également pour son non conformisme qui ose sortir des sentiers battus. Dommage hélas que la plus part des gens soient justement soient bien trop conventionnels pour l’apprécier a sa juste valeur.


Points Positifs :
- Une très bonne suite a l’excellent Celtika et qui mérite largement le cout de s’accrocher, tant les différences de lieux et d’ambiance sont nombreuses au début. Mais une fois ce passage effectué, c’est un véritable régal, pour le lecteur, de retrouver cet univers si original et ces protagonistes si charismatiques que sont Merlin, Jason, Urtha et les autres.
- Si le coté celtique était déjà présent dans Celtika, il était contrebalancé par les légendes grecques qui  avaient autant d’importance, or, dans Le Graal de Fer, exit ces dernières et place, donc, aux peuples et légendes celtes, bien moins connues, il faut le reconnaitre, mais si cela peut déstabiliser le lecteur, au début, assez rapidement, il ne pourra qu’apprécier cette ambiance celtique tout en apprenant tout un tas de choses sur ce peuple que grecs et romains qualifiaient, a l’époque, de barbares…
- L’onirisme qui transparait dans ce roman et qui est omniprésent tout au long de ses pages : ainsi, entre ce bien singulier Pays de l’Ombre des Héros, ces morts et ceux à venir qui s’en prennent aux contrées des vivants et le fils de Jason, ce fameux Petit Rêveur, il se dégage du Graal de Fer une ambiance particulière mais oh combien envoutante.
- Le talent d’écriture de Robert Holdstock, sans oublier, bien entendu, son immense érudition.

Points Négatifs :
- Quel dommage que la quête des Argonautes dans le Pays de l’Ombre des Héros, dans le dernier quart de l’ouvrage, n’ai pas durée plus longtemps ; il y avait vraiment matière a ce que cette dernière soit plus longue.
- Robert Holdstock nous présente un monde celtique terriblement crédible, ce qui, au passage, en déstabilisera plus d’un, plus habitué a un certain pseudo-celticisme de carnaval… Bref, il faut s’accrocher et faire fit de ce que l’on pensait croire sur ce peuple celte si l’on souhaite apprécier à sa juste valeur ce Graal de Fer.
- Encore une fois, il est difficile de se retrouver parmi tous ces protagonistes secondaires, surtout que, comme dans le premier volet, certains noms ne sont pas évidents…
- Un style complexe, a mille lieux des canons habituels du genre, ce qui fait que tout cela n’est décidément pas fait pour le grand public. Dommage…

Ma note : 7,5/10

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