Pages

samedi 7 janvier 2012

THE TREE OF LIFE



THE TREE OF LIFE

Dans le Texas des années 50, Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante et généreuse. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, puis à affronter l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient perturber cet équilibre fragile…Devenu adulte, Jack se remémore son enfance et se laisse envahir par les souvenirs du passé, alors qu'il s'apprête lui-même à devenir père…

Finalement, je m’y serais décidé, finalement, j’aurais trouvé le temps, l’envie et le courage de m’y attaquer ; oui, je n’exagère pas, l’envie et le courage, bien plus que le temps finalement car avec ce genre d’œuvre, dans le fond, le principal problème, ce n’est pas forcément le fait de ne pas avoir le temps (si j’en avais eu véritablement envie, cela ne m’aurait pas posé de problème d’y consacré une partie d’une quelconque soirée de la semaine) mais la crainte, le manque d’envie, de m’attaquer à ce que l’on pourrait appeler sans exagération aucune un gros, un très gros morceau. Car c’est cela qu’est The tree of life, un monument, quasiment impossible – que l’on ait aimé ou tout bonnement détester – à critiquer, du moins, pour quelqu’un comme moi. Qu’entends par là ? Et ben, comment dire… disons tout simplement que je ne possède pas les capacités nécessaires, les connaissances et les références qui m’auraient permis de vous proposer une critique digne de ce nom. Certes, dans la plus part des cas, depuis que ce blog existe, je n’ai guère de problèmes à le faire ; je ne prétends pas par la que mes critiques soient d’un niveau époustouflant, mais bon, je m’y attèle à faire de mon mieux et à donner mon ressenti sur une œuvre. Certes, j’arrive plus à descendre un truc, selon moi, raté (il est toujours facile de dire du mal) que quelque chose que j’ai particulièrement aimé, mais dans l’ensemble, je n’ai jamais eu de gros problèmes à le faire et en tout cas, pas spécialement de grosses appréhensions. Or cette fois ci, j’en avais presque peur et je repoussais toujours au lendemain l’écriture de cette fameuse critique (du coup, de décembre 2011, on est passé à janvier 2012) tout en espérant l’impossible, c’est-à-dire, que ma femme le fasse elle-même – mais celle-ci, auteur de deux billets sur ce blog, et pourtant spécialiste de Terrence Malick ne l’aura pas, comme je m’y attendais, fait, et, du coup, il m’aura fallu prendre mon courage à deux mains et m’y atteler.

Mais pourquoi une telle appréhension devant ce film ? Après tout, quelque part, cela pourrait être comme pour n’importe qu’elle autre œuvre (qu’elle soit cinématographique ou pas), si l’on aime, on raconte grosso modo ce qui nous a plu, si l’on déteste, et ben, on s’évertue à descendre en flèche la chose ; et croyez-moi, si cette dernière année, un film fut descendu et eu droit à bien des critiques négatives, ce fut ce The tree of life. Or ici, mon impression finale fut différente, ni mauvaise ni bonne, plutôt… comment dire… perplexe, oui c’est ça, c’est le terme exacte qui, selon moi, me convient parfaitement : la perplexité totale, littérale, l’incompréhension… tout en comprenant. Oui, je sais, même ce que j’écris, finalement, ne veux pas dire grand-chose. Comme ce film ajouteront certains ? Hum, je n’en suis pas là mais ils n’auraient pas entièrement tort. Quand je vous disais que cela n’allait pas être simple…

Je ne dirais pas que The tree of life est nul, ni qu'il est grandiose. Il est évident qu'à première vue l'histoire est décousue, l'enchainement des séquences parait tout d'abord étrange et sans lien entres elles, et les scènes de nature sans lien avec le reste. Mais, selon moi, du moins est ce mon opinion voir une quelconque tentative d’explication, le spectateur a son rôle à jouer et ne doit pas se contenter de regarder mais doit aussi essayer de comprendre. Procédé finalement rare en cinéma, surtout avec un tel casting, a moins d’être un habituer du cinéma d’auteur albanais et de certains délires pseudo intellos que l’on peut trouver de temps en temps, tard le soir sur ARTE. Alors, une fois qu’on se dit qu’il faut réfléchir, il faut, comment dire, et ben, le faire, tout bonnement, et essayer d’analyser cette première partie, ou ces deux premières parties du film – l’annonce de la mort de l’un des enfants du couple avec le questionnement qui s’ensuit puis, la scène de la genèse, des débuts de la vie sur Terre avec même, en invités incongrus, quelques dinosaures – qui en aura dérouter plus d’un et en aura fait fuir beaucoup d’autres. Et donc, on peut penser que nous montrer des images de la nature, l'univers, la terre, la vie, c'est nous montrer Dieu. Puisque la mère fait une prière à Dieu et veut savoir où il est, ce qu'il est. Dieu est le monde et le monde continue de vivre, la roue continue de tourner. Et à la fin, après une très longue troisième (ou seconde, c’est selon) partie constituée de scènes de la vie quotidienne du couple et de ses trois enfants, elle comprend, accepte de laisser partir son fils. C'est du moins ce que j'ai cru comprendre, oui, ce que j’ai cru comprendre car une chose est sure, comme je vous l’ai dit, rien n'est explicite dans The tree of Life, il faut essayer de comprendre par soi-même, d’analyser chaque partie, chaque scène, chaque parole, chaque plan de caméra, mais sincèrement, et je ne m’en cache pas, ce n'est pas évident.

Ce n’est pas évidant car Terrence Malick, le grand Terrence Malick (je suis obligé de le surnommé ainsi sinon ma femme sera indignée) a tout fait pour nous compliquer la tâche et après tout, n’ayons pas peur de le dire : le début et la fin du film sont d’une difficulté extrême pour le commun des mortels (quoi que, n’allez pas croire que le gros morceau, c’est-à-dire le reste, les scènes de vie de famille, soit conventionnel, bien au contraire), et personnellement, malgré mes gouts éclectiques, mes connaissances cinématographiques et même pas forcement d’apriori pour le cinéma dit « prise de tête » (enfin, jusqu’à un certain point), je vous avoue que j’en ai sacrément bavé et que, parfois, je me demandais ce que je faisais là à regarder ce truc. Et puis, finalement, je suis allé jusqu’au bout… et je n’ai pas aimé, mais je n’ai pas détesté non plus. Je vous l’ai dit, j’étais perplexe, dubitatif et je n’ai compris qu’une seule et unique chose, surtout quand ma femme s’est lancée dans une analyse complète et détaillée du film : décidément, je suis a des années lumières d’un tel truc, c’est trop pour moi.

The tree of life est une œuvre d’art, ce n’est pas un film. Comme ma femme me l’a dit, c’est du Terrence Malick poussé à l’extrême ; l’on y retrouve bien entendu tous les thèmes chers au réalisateur, mais amplifiés, sublimés de façon indicible, au point d’en dérouter plus d’un. D’ailleurs, je ne m’en cache pas, autant j’avais franchement adoré un chef d’œuvre comme The thin red ligne (La ligne rouge), magnifique manifeste antiguerre d’une profondeur rarement atteinte, autant cela n’aura pas été le cas pour The tree of life, trop compliquer, trop extrême, trop… tout en fait. Mais au moins, malgré ma perplexité, malgré mon impression d’être un idiot incapable de comprendre un chef d’œuvre à sa juste mesure, je ne l’aurais pas détesté – contrairement à Le nouveau monde, du même réalisateur, qui sincèrement, ne volait pas bien haut. Et puis, pour les thèmes abordés – la vie, la mort, l’inéluctabilité du temps qui passe – ses acteurs tout simplement extraordinaires (bigre, Brad Pitt dans son rôle de père violent et pourtant aimant est époustouflant), certaines scènes superbes et cette façon de montrer les choses, ces moments simples de la vie quotidienne d’une famille, je ne peux que tirer bien bas mon chapeau au sieur Terrence Malick. Dommage juste que tout cela soit si compliquer, qu’il y ait cette impression que cela ait été fait pour une élite ou quelque chose dans le genre, car sinon, et sans nul doute, The tree of life aurait été un sacré chef d’œuvre !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire