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mardi 15 janvier 2019

LA FORÊT DES MYTHAGOS – LA PORTE D’IVOIRE


LA FORÊT DES MYTHAGOS – LA PORTE D’IVOIRE

George Huxley avait passé presque toute son existence à étudier l'antique et mystérieuse forêt de Ryhope, avant de s'y perdre à jamais, envoûté par le chant des Mythagos. Puis son fils Steven, aidé de l'aviateur Harry Keeton, avait tenté à son tour de percer les secrets de ce bois fabuleux, qui lui avait volé son père puis Christian, son frère aîné. Telle est la légende de La forêt des Mythagos. Mais qu'en fut-il du destin de Christian, lui qui avait pénétré Ryhope pour retrouver sa Guiwenneth, le mythago d'une antique chasseresse celtique ? Que découvrit-il au cœur de ces lieux fantastiques et dangereux, où chacun doit faire face à ses propres rêves - et ses propres démons ?


La Forêt des Mythagos – La Porte d’Ivoire
Auteur : Robert Holdstock
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 17 mai 1997
Edition Poche : 05 novembre 2004
Titre en vo : Mythago Wood – Gate of Ivory, Gate of Horn
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : anglais
Traduction : Patrick Marcel
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 576

Mon avis : A la base, je le reconnais, je n’étais pas forcement contre le fait que dans cet avant dernier tome de La Forêt des Mythagos, œuvre géniale du sieur Robert Holdstock, l’intrigue soit consacrée a l’autre frère Huxley, l’impitoyable Christian. Ainsi, même si j’étais un peu dubitatif quand a cela – je ne suis pas vraiment fan des préquelles – j’ai néanmoins débuté la lecture de cette énième aventure se déroulant dans le bois de Ryhope de façon optimiste. Pourtant, dès le départ, je m’étais tromper : imaginant que l’on suivrait les péripéties de Christian après le retour de son frère dans la demeure familiale (et donc, après la mort de la belle Guiwenneth, enfin, de sa propre version de celle-ci) et que, du coup, on découvrirait comment celui-ci était devenu le meurtrier implacable qui avait donner bien du fil a retorde a Steven dans le premier roman de la saga, telle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant qu’en fait, le récit de La Porte d’Ivoire nous narrerait une aventure totalement inédite et, accessoirement, inconnue, de Christian, avant même que son frère ne rentre de son exil en France a l’issu du conflit mondial de 39/45. Du coup, le problème qui c’est alors posé a moi, c’est qu’a la base, toutes ces péripéties (et elles sont nombreuses) n’existaient absolument pas lors de la parution, bien des années auparavant, du premier tome de La Forêt des Mythagos et que, du coup, tout cela me semble un peu trop tiré par les cheveux, ce qui a nuit a mon intérêt lors de la lecture du récit. Bien sur, l’on me rétorquera que Christian aurait put cacher tous ces événements a son frère et que tout cela peut se tenir ; je suis plus ou moins d’accord avec cela mais bon, tout en reconnaissant que, dans le fond, ce récit de La Porte d’Ivoire est tout de même assez bon en soit, mon plaisir en a tout de même été gâcher, ce, au vu des incohérences narratives vis-à-vis du premier volume de la saga. Et puis, devoir se taper encore une énième version de Guiwenneth, ca commence à faire beaucoup ! Ainsi, entre une sur pour le père, deux apparemment pour Christian plus celle de Steven, décidément, les Huxley ne peuvent pas se passer de la rousse celtique incendiaire… Enfin bon, quoi qu’il en soit, La Porte d’Ivoire nous propose tout de même un bon récit, l’intrigue est pas mal, les protagonistes également de même que les nouvelles idées proposées et quelques révélations sur la mort de l’épouse de George Huxley mais aussi et surtout, sur les responsabilités de celui-ci, mais aussi, qui sait, ses erreurs, dans pas mal d’événements a venir. A cela, entre l’ajout de nouveaux mythes assez intéressants et une certaine mélancolie qui se dégage tout au long du récit, au final, il me semble que, malgré mes réticences sur certains points, La Porte d’Ivoire mérite que l’on s’y attarde… Mais ce n’est pas tout puisque dans l’édition Folio, un second texte vient conclure définitivement le cycle : La Femme des Neiges. Ici, Robert Holdstock nous entraine encore plus loin dans le passé du clan Huxley puisque cette fois ci, le protagoniste principal est le père, du temps où ses fils étaient tout jeunes. Le récit est intéressant, se lit plutôt bien mais il est tout de même curieux, surtout après s’être taper le papa Huxley limite sadique sur les bords juste avant, d’avoir ici une version presque édulcorée vis-à-vis de ce que l’on sait de lui. Bien évidement, il changea par la suite, et en mal, mais bon, cette différence de caractère me perturba grandement lors la lecture. Mais là où cela pouvait s’expliquer d’un point de vu narratif, je n’en dirais pas autant de son épouse, qui en sait beaucoup sur les travaux de son mari dans ce texte, chose qui, il me semble, n’était pas vraiment le cas jusque la. Bon, bien entendu, le tout dernier paragraphe pourrait nous éclaircir sur ce point mais bon, j’ai trouvé cela curieux pour ne pas dire un peu trop tirer par les cheveux… Du coup, ce quatrième tome de La Forêt des Mythagos apparait comme étant nettement inférieur a ses prédécesseurs, même si les deux textes qui le composent, La Porte d’Ivoire et La Femme des Neiges, bien que de qualité et d’intérêt inégal selon moi, possèdent suffisamment de qualités pour ravir les amoureux du cycle. Forcement, on est bien loin du souffle épique du tout premier tome, de même, nous sommes à milles lieux de l’excellence d’un Lavondyss, cependant, dans un tout autre genre, j’ai parfois retrouver, par moments, certaines situations, personnages etc. qui sentaient bon les senteurs des premiers volumes du cycle. Attendons maintenant de voir ce que donnera Avilion, ultime incursion de Robert Holdstock dans son œuvre majeure, en espérant, pour ma part, retrouver un peu de ce souffle épique que j’avais ressentit lors des débuts de ce cycle de Fantasy décidément pas comme les autres…


Points Positifs :
- L’intrigue de La Porte d’Ivoire est suffisamment réussie pour ne pas dire captivante par moments : Holdstock nous propose de nouveaux mythes, tout un tas de protagonistes plutôt charismatiques et l’on prend un plaisir certain a suivre la quête de Christian et de ses compagnons au cœur de la Forêt de Ryhope.
- Revenir sur une partie du passé de Christian, personnage oh combien important du premier tome de la saga, ce, en tant qu’opposant principal de son frère Steven, était un pari assez risqué, or, dans l’ensemble, l’auteur s’en sort bien même si je pense qu’il y avait moyen de faire mieux.
- Le plaisir habituel de retrouver ce fameux Bois de Ryhope, surtout que le talent narratif d’Holdstock sait toujours aussi bien nous émerveiller.
- La mélancolie qui transparait tout au long de La Porte d’Ivoire.

Points Négatifs :
- Si l’intrigue de cette préquelle est assez plaisante a lire, force est de constater que tout cela est en contradiction avec les événements du premier tome de la saga : il faut dire que lancer Christian dans une quête aussi importante et longue avant même le retour de son frère, ce n’est pas très logique. De même, combien de versions de Guiwenneth a-t-il connu – pour rappel, la sienne était morte tuée par le Capuchard.
- Je pense que Robert Holdstock aurait mieux fait de nous proposer le récit de la transformation de Christian en brute assoiffée de sang et totalement obnubilée par Guiwenneth.
- Un nombre trop important se versions de Guiwenneth, au bout d’un moment, on finit par s’y perdre !
- La longue nouvelle, La Femme des Neiges, que l’on trouve dans cette édition, est nettement inférieure au reste de la saga, surtout que celle-ci nous propose une version du père Huxley aux antipodes de celle que l’on connaissait jusque là – d’ailleurs, elle ne semble franchement pas crédible…

Ma note : 7/10

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