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mardi 4 décembre 2018

LE CODEX MERLIN – LES ROYAUMES BRISÉS


LE CODEX MERLIN – LES ROYAUMES BRISÉS

La colline sur laquelle est bâtie Taurovinda, la forteresse d’Urtha (Haut Roi des Cornovides) prend vie : le royaume de l’Autre Monde, celui de l’Ombre des Héros, veut annexer les terres du roi. Mais cette fois, les morts sont mus par une force plus sombre et plus ancienne que le plus vieux de ces fantômes. Qui les réveille ainsi ? Merlin, qui séjourne dans la forteresse, doit répondre à cette question s’il veut sauver ce monde de l’anéantissement. Le vaisseau de Jason, Argo, est de retour, attiré là par la culpabilité attachée à son passé et un terrible secret dont seul Merlin aura la révélation. Argo et Jason détiennent la clé du mystère.


Le Codex Merlin – Les Royaumes Brisés
Auteur : Robert Holdstock
Type d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première Parution : 02 janvier 2007
Edition Poche : 07 mai 2007
Titre en vo : The Merlin Codex – The Broken Kings
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : anglais
Traduction : Thierry Arson
Editeur : Le Pré aux Clercs
Nombre de pages : 465

Mon avis : Mon plus grand regret, finalement, avec Robert Holdstock, puisque tel est le sujet du jour avec Les Royaume Brisés, troisième et dernier tome du Codex de Merlin, est que celui-ci nous ait quitté bien trop tôt – foudroyer fin 2009 par la bactérie E. Coli – et que celui-ci nous aura laisser une œuvre certes d’excellente qualité, mais qui aurait put être plus importante encore si le destin lui en avait laisser l’opportunité. Bien évidement, je ne vais pas revenir sur la façon dont je l’ai découvert, il y a quelques années – il suffit pour cela de relire mes critiques précédentes du Codex de Merlin – mais ce qui est sur, c’est que, contrairement a bon nombre de romans et d’autres cycles de la production actuelle de Fantasy, oui, mille fois oui, nous avons la une œuvre majeure du genre. Et bien évidement, comme il fallait s’en douter, une œuvre finalement assez méconnue, même parmi les amateurs. Inutile de revenir sur le synopsis de base, sur Merlin, Jason et Urtha, le cadre antique, les mélanges des genres, accessoirement parfaitement réussis, inutile également de revenir sur la qualité d’écriture et de narration de Robert Holdstock, sur le coté prenant qu’a put avoir les divers tomes de ce cycle ; tout cela, vous le retrouverez dans mes critiques de Celtika et du Graal de Fer. Non, aujourd’hui, pour ces Royaumes Brisés, ce que je voulais vous raconter, ce qui m’a le plus marquer, c’est que ce troisième tome m’aura plus fait penser a une conclusion qu’a un véritable roman. Des toutes premières lignes a la dernière, tout au long des quatre cent pages et quelques que j’ai parcouru avec plaisir, c’est surtout cela que j’ai ressenti, comme si, Holdstock avait avant tout souhaité prolonger son récit, lui donnant ainsi une fin en nous narrant le sort de ses divers protagonistes. Et pour cela, plutôt que de nous offrir Merlin & Jason III, l’auteur, tout en finesse, nous entrainait sur leur suite, amenant de nouvelles énigmes, en expliquant d’autres, statuant sur le sort des protagonistes qui nous suivaient depuis le début du cycle, nous offre un magnifique voyage, qui mènera l’Argo d’Alba jusqu’en Crète, avant de revenir a son point de départ où le destin de chacun aura lieu. Et le personnage principal de ce dernier volume, si le terme convient exactement, aura finalement été le temps. Oui, le temps omniprésent dans ce volume, où passé, présent et futur en cessent de se mélanger, au point de parfois en dérouter le lecteur, ce temps qui vient reprendre son dut, que ce soit a Jason, pour lui rappeler sa mortalité prochaine, a Médée, qui en aura trop abuser, a Niiv bien évidement, qui aura raccourci le sien en jouant avec des forces qui la dépasse, a cet étrange Façonneur qui fait son apparition dans ce volume, mais aussi et surtout a Merlin qui, a force de ne pas user ses dons, vivait, en quelque sorte, hors du temps. Ainsi, et même si Les Royaumes Brisés ne viennent pas expliquer tous les mystères, les questions que l’on pouvait se poser depuis le tout début de Celtika, il en est une bonne conclusion, qui laissera, tandis que Merlin s’apprête à reprendre son chemin, sans nul doute le lecteur orphelin d’un univers et de personnages tout bonnement époustouflants. Je pourrais chipoter sur quelques petits détails, comme quelques petits raccourcis un peu faciles, quelques oublis en court de route et des contradictions tout de mêmes assez embêtantes avec les volumes précédant (et ce, même si Robert Holdstock en a conscience puisqu’il nous met en garde contre celles-ci en préambule de son ouvrage), cependant, tout cela est accessoire et ne gâche pas trop le plaisir, indéniable lui, de la lecture. J’avais peut être espérer que ce dernier tome du Codex Merlin soit différent, peut être un peu plus conventionnel finalement – plus héroïque ? Mais, finalement, et même si je lui ai préféré les deux volumes précédant, Les Royaumes Brisés, de part son tempo, finalement assez lent et sobre, comme le court d’une rivière, son coté long, très long épilogue où le temps rattrape, les uns après les autres, tous les protagonistes, est une excellente conclusion a ce superbe cycle qu’est le Codex de Merlin. Et son final, tout bonnement somptueux et triste à la fois, ou des centaines de cygnes occupent l’horizon, tellement féerique en soit, me marquera, je le pense, pendant encore très longtemps…


Points Positifs :
- Une excellente conclusion a ce qui fut l’un des cycles de Fantasy les plus originaux et singuliers de ces dernières années. Certes, Le Codex Merlin est peut-être une œuvre élitiste, complexe, pas évidente d’accès, mais de par sa poésie, son habile mélange de mythes très divers, ses protagonistes hauts en couleurs et pour son ambiance, le jeu en vaut largement la chandelle !
- L’ambiance, finalement assez mélancolique, qui se dégage de ce troisième volet du Codex Merlin, sans oublier, bien entendu, son rapport oh combien important au temps : passé, présent et futur ne cessant de se mélanger dans ce dernier tome.
- Sans nul doute le Merlin le plus original et le plus intéressant qu’il m’a été donné de découvrir dans une œuvre de Fantasy.
- Le talent d’écriture de Robert Holdstock, sans oublier, bien entendu, son immense érudition.
- Le final où, suite au décès de Niiv, nous avons droit a une scène tellement féerique et triste…
- Daidalos, le Dédalle des légendes grecques, protagoniste haut en couleur et franchement réussi !

Points Négatifs :
- Quelques incohérences vis-à-vis des volumes précédents nuisent un peu à l’ensemble. Et même si l’auteur s’en explique, c’est un peu dommage.
- L’impression, par moments, de lire une longue conclusion plutôt qu’un véritable roman.
- Jason est malheureusement beaucoup moins présent dans cet ultime volet, il en va de même de la plupart des Argonautes.
- Quelques protagonistes sont un peu oubliés en court de route.

Ma note : 7,5/10

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