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mardi 16 octobre 2018

MALHORNE – LES EAUX D’ARATTA


MALHORNE – LES EAUX D’ARATTA

Il s’appelait Malhorne. Il avait vécu plusieurs vies à travers l’histoire et s’était décidé à les révéler au monde pour essayer de déchiffrer sa propre énigme… avant de mettre fin à ses jours. Pourtant, il n’a pas disparu. Il s’est réincarné dans une petite fille, que l’ethnologue Franklin, Tara et les compagnons de Malhorne ont soustraite aux griffes de Denis Craig et de sa Fondation Prométhée. Ils sont réfugiés en Amazonie, où l’enfant retrouve peu à peu la mémoire d’avant sa naissance et répète un premier mot mystérieux : «Aratta». C’est alors que leur village est sauvagement massacré, et qu’un groupe d’archéologues met au jour une nécropole sumérienne où le même nom apparaît.


Malhorne – Les Eaux d’Aratta
Auteur : Jérôme Camut
Type d'ouvrage : Esotérisme, Historique, Aventure
Première Parution : 26 mai 2004
Edition Poche : 15 octobre 2008
Titre en vo : Malhorne – Les Eaux d’Aratta
Pays d’origine : France
Langue d’origine : Français
Traduction : Néant
Editeur : Le Livre de Poche
Nombre de pages : 721

Mon avis : Difficile pour le lecteur d’aborder ce second tome de Malhorne, œuvre du sieur Jérôme Camut, sans se sentir un peu perdu par tant de bouleversements auxquels il ne s’attendait pas forcement. Tenez, cette fois ci, oubliez Malhorne/Julian Stark et les récits de ses multiples vies au cours des siècles qui nous avaient accompagné pendant deux bons tiers du récit : Malhorne est mort et bien mort, place désormais a sa nouvelle incarnation, une fille (a notre grande surprise) du nom de Ilis. Et les mystères, déjà nombreux, toutes les questions que l’on pouvait se poser au sujet de Malhorne de se trouver amplifier puisque l’on comprend bien vite que Malhorne/Ilis semble se réincarner depuis la nuit des temps : Ethen dont le nom remonte aux premières citées états de Mésopotamie, et plus loin, Zagul, dont l’identité se perd dans la préhistoire. Qui sont-ils, qui est-il (ou elle ?), grande question, primordiale, mais pas unique puisque le lecteur s’aperçoit rapidement que d’autres mystères se font jour, en particulier, l’Aratta. Ce nom, premier mot de la jeune Ilis, renvoi tout autant a une civilisation, un objet, une force primordiale voir un état d’esprit ; bref, on n’est pas prêt de connaître le fin mot de l’histoire, ce qui tombe bien puisque l’on a affaire à une tétralogie. Ainsi, le récit de Malhorne, déjà complexe a la base, part, dans ce deuxième tome, dans de nouvelles directions, dont certaines tout a fait inattendues et l’on retrouve pèle mêle : légendes sumériennes, mythe du déluge, anciennes civilisations évoluées et oubliées, société secrète agissant depuis la nuit des temps tandis que le fameux trait d’union des mondes serait plus a regarder du coté des autres mondes, ce qui laisse présager des traces de paléocontact (pas nécessairement avec des extraterrestres d’ailleurs) alors que dans le premier volume, l’on pensait plus a un lien entre le monde des vivants et celui des morts. Bref, pas de réponses mais de nouvelles énigmes, de nouvelles pistes, de nouvelles interrogations… Alors le lecteur devra tout de même s’accrocher devant tant de bouleversements car si la première partie, en gros, une bonne centaine de pages, est la suite directe du premier tome, de la fuite de Franklin et ses compagnons jusqu’au terrible drame qui le clôt avec le massacre du village indigène, ensuite, après un bond dans le temps d’une quinzaine d’années, le lecteur doit tout remettre en cause : nouveaux protagonistes qui prennent une place importante, nouveaux mystères, nouveaux lieux, on oscille alors entre le pur polar par moments, la recherche archéologique habituelle (et qui prend des proportions encore plus importante que dans le premier volume) mais aussi, presque la science fiction dans ces années 2030, avec leurs implants traceurs, sorte de réminiscence du 1984 d’Orwell, matinées d’écologie (le monde va mal, les espèces disparaissent, la pollution etc.). Un monde où il ne fait pas bon vivre mais qui pourrait, qui sait, être celui de demain ? Et si certains pourront regretter que certains personnages auxquels l’on s’était habitué passent un peu au second plan, cela est plus dut au déroulement du récit en lui-même mais aussi a l’arrivée des nouveaux, et ce, que ce soit des figures majeures, comme Milos par exemple, ou des seconds rôles comme les archéologues, les membres du gang de Harlem et bien d’autres. Mais que les amoureux de la première heure se rassurent, quel que soit le nombre des protagonistes, chacun aura son rôle à jouer, même si certains peuvent disparaître pendant un bon bout de temps. Alors bien évidement, l’on pourra parfois regretter certains raccourcis un peu facile, quelques situations qui sentent le réchauffer où le déjà vu, des protagonistes tellement stéréotypés qu’ils en deviennent navrants, cependant, quoi qu’il en soit, et malgré quelques petites imperfections, il est indéniable que l’on se trouve là devant une œuvre qui mérite largement le détour : Jérôme Camut en mixant moult références, nombres de légendes ainsi que pas mal de genres mais aussi en sachant utiliser judicieusement les théories modernes les plus audacieuses (voir le lien entre la Mer Noire et le déluge biblique) réussi l’exploit de nous offrir un récit cohérant et qui tient le lecteur en haleine de la première a la dernière page. Indéniablement, Les Eaux d’Aratta entrainera le lecteur dans un formidable mélange des genres où planent civilisations oubliées, vieilles légendes remontant a la nuit des temps, temples oubliés, vengeances terribles et autres génocides vieux de milliers d’années. Le tout saupoudré d’un léger soupçon de science-fiction, mais dans le genre anticipation où, dans un monde en décrépitude écologique, lutent des multinationales, des sociétés secrètes et le Vatican. Au milieu de tout cela, des personnages connus changent ou évoluent, d’autres apparaissent et prennent de l’importance, certains restent égaux a eux-mêmes tandis que les derniers sont capables de tout pour parvenir a leurs fins. Reste Ilis, la mystérieuse Ilis dont on perd la trace pendant des années et qui s’avère bien plus redoutable et complexe que Malhorne. Le Trait d’Union des Mondes nous laissait sans réponses, rassurez vous, Les Eaux d’Aratta vous laisseront dans le même état, sauf qu’entre temps, il y aura encore plus de mystères à résoudre.


Points Positifs :
- Le plaisir, pour ceux qui avaient apprécié Le Trait d’Union des Mondes, de retrouver la suite d’une saga qui s’avère toujours aussi captivante et qui ne cesse de nous surprendre au fil des chapitres. Pourtant, ici, il y a énormément de changements mais Jérôme Camut réussi le coup de maitre de nous tenir a nouveau en haleine, tout en complexifiant encore plus son intrigue.
- Exit Malhorne, place à Ilis – qui fut, en son temps, Ethen mais aussi, bien avant, Zagul. Un sacré changement qui aurait put ne pas fonctionner – après tout, j’aimais bien les récits de Julian Stark – mais qui s’avère être un pari réussi pour l’auteur, surtout qu’on a encore plus envie de découvrir le fin mot de l’histoire au sujet de cet être qui, depuis des dizaines de milliers d’années, revient sans cesse…
- Nouveaux protagonistes, nouvelles énigmes, nouveaux questionnement de la part des lecteurs qui, désormais, ont compris que le mystère derrière Malhorne est encore plus grand que celui d’un homme qui se souvient de ses incarnations précédentes.
- Un mélange des genres toujours aussi réussi surtout qu’ici, entre la partie historique qui nous renvoi aux débuts de la civilisation – les sumériens – la mise en avant de légendes comme celle du Déluge et un coté anticipation plutôt crédible, il y a de quoi faire.

Points Négatifs :
- Jérôme Camut fourmille d’idées et livre avec Malhorne une œuvre qui mérite le détour, mais quel dommage qu’il perde tant de temps a s’attarder sur des détails sans le moindre intérêt – certains dialogues, la mise en avant de protagonistes sans le moindre intérêt comme les membres du gang de Harlem – avant de nous pondre une conclusion a la va-vite, oh combien décevante vu comment elle est expédiée en quelques pages.
- Des personnages tellement stéréotypés qu’ils en deviennent navrants pour la plupart : il faut dire que, si dans le premier tome, seul Malhorne/Julian Stark et Franklin sortaient véritablement du lot, dans Les Eaux d’Aratta, on ne peut pas vraiment dire que les petits nouveaux se démarquent vraiment… ainsi, prenez Milos, figure importante de ce second tome et qui est un archétype d’un petit con prétentieux a lui tout seul !
- Pas mal de longueurs au cours de ces 700 pages…
- Un coté ésotérique peut-être un peu trop pesant par moments, mais bon, vu la trame générale, ce n’est pas anormal.

Ma note : 7/10

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