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dimanche 4 novembre 2018

LE JOURNAL D'UN INGÉNU


LE JOURNAL D'UN INGÉNU

Pendant l’été 1939, alors que des tensions naissent en Europe, des parlementaires polonais et un émissaire nazi se rendent au Moustic Hôtel pour engager des pourparlers secrets. C’est également dans ce prestigieux hôtel bruxellois que travaille un jeune orphelin nommé Spirou. La vie n’est pas rose tous les jours pour le petit groom, qui n’a qu’un écureuil pour compagnon. Néanmoins, il fait la rencontre d’un journaliste loufoque du nom de Fantasio, et d’une jeune fille, elle aussi employée par le Moustic Hôtel, dont il tombe amoureux. Seulement, ni Spirou, ni l’encombrant Fantasio, ne se rendent compte de la gravité de la situation dans laquelle plonge le monde. Peu à peu, en surprenant des conversations des clients de l’hôtel, Spirou prend conscience que la guerre est imminente. Adolescent sans histoire, il découvre ainsi la dure réalité de son époque et des rivalités politiques qu’il ne comprend pas. Peut-être peut-il faire quelque chose pour éviter la guerre ? Que peut un simple groom face à des enjeux aussi importants ?


Le Journal d'un Ingénu
Scénario : Emile Bravo
Dessins : Emile Bravo
Couleurs : Delphine Chedru
Couverture : Emile Bravo
Genre : Aventure
Editeur : Dupuis
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 avril 2008
Nombre de pages : 64

Mon avis : Ce fut par le biais du Groom vert-de-gris que, il y a quelques années, je m’étais finalement lancé dans le petit monde de Spirou, figure majeure de la bande dessinée franco-belge et qui, encore de nos jours, après bien des décennies de succès, connait encore des sorties d’albums, certaines réussies, d’autres un peu moins, il faut le reconnaitre. Quoi qu’il en soit, cet album un peu a part et qui nous narrait une aventure de notre groom préféré en pleine seconde guerre mondiale, pendant l’occupation allemande de la Belgique, m’avait franchement plu lors de sa sortie, pourtant, depuis celle-ci, un autre album, légèrement plus ancien, était sur mes tablettes, un certain Journal d’un Ingénu… Paru une année plus tôt, en 2008, donc, Le Journal d’un Ingénu a connu bien des louanges depuis lors, au point même que cet album ait, plus ou moins, mis tout le monde d’accord, c’est-à-dire, les fans de Spirou comme les néophytes. Il faut dire que cette histoire, fort audacieuse, d’Emile Bravo, qui revient sur les origines de Spirou, Fantasio et compagnie est, indéniablement, une véritable réussite : on découvre quel fut le passé de nos héros, pourquoi Spirou est toujours vêtu comme un groom, mais aussi, d’où vient son désir d’aventures, ce, tout en y concluant une histoire d’amour dramatique, le tout, dans un contexte historique fort réussi. Ainsi, Le Journal d’un Ingénu se déroule aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale alors que des pourparlers de paix entre des représentants de la Pologne et de l’Allemagne se trouvent dans l’hôtel où travaille un Spirou encore adolescent et, surtout, particulièrement niais – ingénu donc – vis-à-vis du monde qui l’entoure et des enjeux géopolitiques. La narration du sieur Bravo est assez réussie, l’auteur réussissant a mêler fort habilement tout un tas d’éléments géopolitiques a de multiples références de l’époque, comme celles a Tintin, ce, sans jamais nous ennuyer. Réussite incontestable, Le Journal d’un Ingénu est une œuvre excellente qui, tout en revenant sur les origines de l’une des figures majeures de la BD franco-belge, nous démontre de fort belle manière que même sans les auteurs d’origines et des décennies après ses débuts, si le talent et l’envie sont au rendez vous, nous pondre de telles pépites est une chose possible. Forcément, et je le comprends désormais, comparer au Journal d’un Ingénu, Le Groom vert-de-gris apparait nettement inférieur, ce, malgré ses qualités ; disons que là où l’un met davantage en avant le coté aventure, l’autre préfère se préoccuper de la psychologie de ses protagonistes avec une intrigue oh combien plus dramatique. Les deux, selon moi, se valent, mais bon, en toute sincérité, il est clair que, qualitativement parlant, Le Journal d’un Ingénu, c’est tout de même autre chose !


Points Positifs :
- Une des meilleurs si ce n’est la meilleure aventure moderne de Spirou. Il faut dire que, depuis sa sortie il y a dix ans, Le Journal d’un Ingénu, multirécompensée et loué par la critique, aura mis quasiment tout le monde d’accord, ce qui, ma foi, est chose plutôt rare.
- Un scénario d’une rare intelligence qui nous montre un jeune garçon, Spirou donc, d’une naïveté affligeante vis-à-vis du monde qui l’entoure, évoluer, petit a petit, au fil de ses rencontres et des événements, découvrir les enjeux politiques mais aussi l’amour.
- Entre le coté géopolitique très marqué qui nous renvoi aux prémices de la Seconde Guerre Mondiale – la guerre imminente entre l’Allemagne et la Pologne, le Pacte Germano-Soviétique, la rivalité entre les Nazis et les Communistes – et les nombreuses références a la culture de l’époque – principalement Tintin – Emile Bravo nous a livrer une œuvre où l’on ne s’ennui jamais, surtout si on est familier de cette période historique.
- Une fort belle histoire d’amour qui, forcément, finit mal…
- Pour ce qui est des dessins, Emile Bravo livre une prestation fort réussie, s’inspirant grandement du style de l’époque.

Points Négatifs :
- Un ou deux messages un peu trop modernes qui tombent un peu a plat, forcément, vu que l’action se déroule a la fin des années 30.
- Un peu idiot l’idée que Spip, l’écureuil, ait eu l’idée de provoquer une guerre afin d’en finir avec l’espèce humaine. Franchement, on aurait put s’en passer…

Ma note : 8,5/10

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