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mardi 19 mars 2013

BLAKE ET MORTIMER – SOS MÉTÉORES



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – SOS MÉTÉORES

Des phénomènes météorologiques d’une alarmante ampleur sévissent sur toute l’Europe occidentale, bouleversant la vie de millions d’hommes… À un hiver long et meurtrier a succédé un dégel propice aux inondations. Ces calamités n’ont pas épargné la France, et c’est dans un Paris que les affres du temps ne laissent pas d’inquiéter la population que débarque le professeur Mortimer. Préoccupé par ces fluctuations météorologiques et ses désastreuses conséquences, son gouvernement l’a chargé d’en déterminer les causes, et c’est avec cet objectif en tête qu’il se rend à Jouy, chez son vieil ami le professeur Labrousse, directeur de la météo.


Sous le constat plus qu’évidant que cette couverture est décidément bien moche, nous avons là la cinquième des aventures du duo de choc britannique, j’ai nommé Blake et Mortimer qui, après avoir pris une part active pendant la troisième guerre mondiale dans Le secret de l’Espadon, explorer les énigmes de l’Egypte ancienne dans Le mystère de la grande pyramide, déjoué les plans diaboliques de La marque jaune avant de, finalement, découvrir L’énigme de l’Atlantide, se retrouvent cette fois ci aux prises avec des phénomènes météorologiques d’une grande ampleur et qui dévastent l’Europe occidentale, causant d’importants dégâts et de nombreuses victimes. Un synopsis de départ plutôt intéressant et qui laisse sous-entendre, bien évidemment, que, derrière ce dérèglement climatique, se cache la main de l’Homme, mais pas, bien entendu, dans le sens où on l’entend de nos jours : ici, une volonté de nuire est au cœur de l’intrigue, ce qui, ma foi, la rend diablement plus intéressante que si nos deux compères allaient passer tout un album à jouer les écologistes avant l’heure et a constater les méfaits de l’espèce humaine sur la nature. Mais trêve de tergiversation, puisqu’il est grand temps de s’attaquer au nœud du problème, bref, de savoir ce que vaut véritablement ce SOS Météores ?

Eh bien, ma foi, s’il me parait évidant, après coup, que cet album ne fera pas parti de mes préférés de la saga, je ne peux que m’incliner devant le fait que s’il n’atteint pas les sommets qu’on put représenter à mes yeux des titres comme Le mystère de la grande pyramide ou L’énigme de l’Atlantide, ce SOS météores, dans un autre genre, n’en reste pas moins un fort bon album, et ce, pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, comme je vous l’ai déjà dit, le synopsis de départ est pour le moins intéressant – mais parfois, cela ne suffit pas, malheureusement. Ensuite, vient le lieu où se déroule l’action : Paris et la région parisienne et plus particulièrement l’ouest de celle-ci, fort bien retranscrite par ailleurs, et une fois de plus, l’on sent l’immense (et je pèse mes mots) travail de recherche de Jacobs pour nous rendre, dans cet album, des décors nets, précis et fidèles à la réalité et ce, jusqu’à l’obsession, au point même que, parfois, cela n’en devienne fascinant ; sincèrement, au cours de ma vie, des bande dessinées, j’ai pu en lire des tas, mais des décors aussi crédibles que ceux-là, force est de constater que cela ne court pas les rues, bien au contraire. Et si, d’un point de vue graphique, il n’y a rien à redire, bien au contraire, le scénario, lui, est tout aussi bon ; oh certes, nous ne retrouvons pas ici les envolées rencontrées dans d’autres albums, ici, l’action est plus, comment dire, terre à terre, mais qu’elle finesse dans les (très nombreux) dialogues, quel justesse dans son avancée, ne serais ce quelques petits défauts que sont certaines scènes un peu simplistes (mais c’est l’époque qui voulait cela) et l’on tiendrait presque un album parfait, c’est pour dire à quel point la lecture de ce SOS Météores m’a enthousiasmer alors que, au départ, je n’en attendais pas spécialement grand-chose.


Bien entendu, je n’en dirais pas davantage, après tout, il est inutile de trop dévoiler une intrigue qui vous tiendra probablement en haleine, mais je pense ne pas trop me tromper en affirmant que la présence, une fois de plus, d’Olrik, dans ces pages est tout sauf un spoiler, et que, pour la petite histoire, vous retrouverez quelques vieilles connaissances. Quoi qu’il en soit, un très bon album de Blake et Mortimer, probablement pas le meilleur, j’en conviens, mais qui vous tiendra suffisamment en haleine de la première a la dernière page et où, une fois de plus, transparait l’immense travail en amont de Jacobs – ce qui nous explique également pourquoi celui-ci ne sortit pas davantage d’albums de la série. Pour la petite histoire, et en guise de conclusion, l’on remarquera que les forces étrangères ne sont jamais nommées en tant que telles mais que, entre le fait que cela soit l’Europe occidentale qui est touchée et que quelques noms soient à consonance… hum russes, celui-ci soit, comment dire, un petit peu soviétique, non ? 

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