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lundi 18 mars 2013

BLAKE ET MORTIMER – L'ÉNIGME DE L'ATLANTIDE



LES AVENTURES DE BLAKE ET MORTIMER – L'ÉNIGME DE L'ATLANTIDE

Mortimer profite de ses vacances à Sao Miguel, une île des Açores, pour faire un peu de spéléologie. En explorant un trou nommé par les autochtones O foro del Diablo, Mortimer trouve un rocher radioactif et ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec l'orichalque mentionné par Platon, le métal précieux des Atlantes, les habitants de l'Atlantide, cette civilisation légendaire que l'on dit engloutie par les flots. Il fait alors appel à l'aide de Blake, pour approfondir avec lui l'exploration de cette grotte. Mais nos deux amis découvrent rapidement qu'ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à cette affaire. En effet, une puissance étrangère, ayant intercepté la lettre à l'adresse de Blake de Mortimer, se trouve intéressée par cette source potentielle d'énergie nucléaire et a engagé Olrik pour récupérer la roche. Ce dernier se déguise en natif du pays et réussit à accompagner Blake et Mortimer dans leur exploration. Bien qu'Olrik ne réussisse à récupérer l'orichalque, il réussit à condamner Blake et Mortimer à rester prisonniers dans la grotte. Nos deux amis commencent alors à avancer au hasard dans la grotte en espérant trouver une autre sortie. Après avoir découvert une mine d'orichalque, ils finissent par s'évanouir, irradiés. Quand ils se réveillent, non seulement Blake et Mortimer sont parfaitement guéris mais de plus, ils ont quitté la caverne, se retrouvant dans un monde bizarre et futuriste. Ils sont conduits devant le chef de l'endroit qui se fait appeler Basileus. Celui-ci les condamne à rester jusqu'à la fin de leurs jours dans cet endroit. Blake et Mortimer sont mis sous la protection d'un certain prince Icare, qui leur explique leur situation : ils sont en Atlantide.

Indéniablement, depuis que je me suis lancé dans la lecture des Aventures de Blake et Mortimer, il y a delà environ deux mois, avec Le secret de l’Espadon, s’il y avait bel et bien un album que j’étais pressé de lire, c’était indubitablement L’Énigme de l’Atlantide. La raison, en fait, est toute simple, surtout pour ceux qui me connaissent personnellement, mais comme pour la plus part des gens qui viennent sur ce blog, ce n’est pas le cas, je vais tacher de vous expliquer le pourquoi du comment avant de me lancer dans la critique a proprement parlé de cet album. Depuis bien des années, probablement depuis ma plus tendre enfance, j’ai été fasciné par ce continent mythique qu’est l’Atlantide, ainsi, il m’est arrivé, a moult reprises, de lire maints livres sur le sujet, de me procurer tout un tas de magazines, plus ou moins sérieux, qui abordaient ce thème, mais aussi, de ne jamais dire non quand l’opportunité de regarder un reportage consacré à l’Atlantide se présentait. Bien entendu, la plus part du temps, c’était un peu tout et n’importe quoi et, d’ailleurs, avec du recul, je dois reconnaitre que j’ai lu, bien trop souvent à mon gout, bien des foutaises au sujet de ce continent perdu dont a parlé, en son temps, un certain Platon. Pourtant, et même si avec l’âge, je suis bien moins crédule qu’auparavant et que mon scepticisme s’est forgé – fut un temps, a la question, « croyez-vous à l’Atlantide ? », j’aurais répondu oui sans hésiter, désormais, je suis plus prudent mais n’ai pas perdu la foi – je n’ai pas perdu l’espoir qu’un jour, qui sait, soit trouver trace d’une ou plusieurs anciennes civilisations qui auraient pu, d’une façon ou d’une autre, inspirer Platon pour son Atlantide. Du coup, ceci étant dit, vous comprenez pour quelle raison j’avais grande hâte de découvrir qu’elle était la vision qu’Edgar P. Jacobs, dans son œuvre, nous avait donné de son Atlantide, et sur ce point, je n’ai pas été déçu, bien au contraire.

Perplexe suite au Secret de l’Espadon, enthousiasmer par Le mystère de la grande pyramide et n’ayant pas sauté au plafond par la lecture de La marque jaune, je n’en étais pas moins confiant avant de me plonger dans cette fameuse et tant attendue Énigme de l’Atlantide, quatrième opus des Aventures de Blake et Mortimer. Il faut dire que, outre le sujet de cet album, celui débute décidément plutôt bien, et ce, dès la première page, ce qui est notable pour un vieux spécialiste de la question atlante comme moi : en effet, dans la première case nous est présenté une ile de l’archipel des Açores, l’un des lieux que l’on prétend etre parmi les tous derniers vestiges de l’Atlantide. D’ailleurs, immédiatement, je me suis souvenu ce que me racontait mon père (lui originaire d’une autre ile portugaise, Madère) au sujet du lien entre Açores et Atlantide : en effet, depuis longtemps, il est dit que l’archipel ne serait, en fait, que les sommets les plus élevés de l’ile-continent atlante. Et donc, sur ce point, je ne peux que louer Jacobs pour avoir crédibilisé son récit plutôt que de s’etre perdu en divagations au sujet de la localisation de l’Atlantide ; après tout, pourquoi faire compliquer lorsque l’on peut faire simple ? Et d’ailleurs, l’on sent, comme à son habitude, que l’auteur sait pertinemment de quoi il parle car, toute légende qu’elle soit, nous avons là, non seulement, droit à une localisation crédible de l’ile, mais aussi, a une Atlantide type telle qu’on la voyait dans les années 50/60 : prenant le récit de Platon a la lettre, l’Atlantide de Jacobs, pour l’habitué, est fidèle à la vision coutumière que l’on peut avoir d’elle, et qui plus est, l’auteur a pris un malin plaisir à lier celle-ci a un autre phénomène très en vogue à l’époque, celui des soucoupes volantes, qui, ici, sont liées aux atlantes. Du coup, le lecteur se retrouve avec une Atlantide futuriste, qui vit dissimulée du reste de l’humanité, mais qui n’en continue pas moins à nous observer par le biais des ovnis ; bref, de la SF pure et dure bien dans l’ère du temps, certes pas vraiment originale, mais qui n’en est pas moins bigrement efficace.


Alors bien sûr, les puristes pourront justement trouver à redire sur un scénario de base qui n’est pas franchement original, mais si l’on remet les choses dans leurs contextes, c’est on ne peut plus normal : après tout, dans les années 50, bien rares auraient été les auteurs qui nous auraient présenté une Atlantide aux antipodes de celle connu par le grand public ; et puis, n’oublions pas qu’à la base, et quoi qu’on en pense désormais, Blake et Mortimer était destiné aux jeunes enfants, d’où, l’inutilité de se lancer dans une complexification de la chose qui aurait été inutile, et, quelque part, anachronique. Mais alors, c’est bien beau de m’attarder sur la toile de fond de cet album mais quid du scénario de celui-ci ? Avons-nous là droit à un bon opus de Blake et Mortimer ? Indéniablement, à mes yeux, c’est le cas. En effet, pour ce que j’ai lu jusque-là de l’œuvre de Jacobs, Blake et Mortimer, pour moi, c’est ce genre d’aventures que je préfère avant tout, de l’action, du suspens, un peu de science-fiction voir beaucoup, des coups de théâtre à n’en plus finir et une toile de fond qui me fait dire : ça c’est de l’aventure comme je les aime ! Un peu simpliste, de nos jours ? Probablement, en effet, mais qu’importe finalement : cette Atlantide, elle est peut-être absolument sans aucune surprise, mais comme toile de fond pour un album de Blake et Mortimer, elle était tout simplement parfaite !

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