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dimanche 30 septembre 2012

THE TUDORS – SAISON I



THE TUDORS – SAISON I

Bienvenue dans la Cour d'Angleterre où se mêlent trahison, manipulation et sentiments humains de tous genres. Le jeune roi Henry VIII n'est pas seulement passionné et fougueux, il est aussi très ambitieux et aspire à une gloire dépassant celle de ses ancêtres de la grande dynastie des Tudors. Malheureusement, à la Cour tout le monde ne semble pas partager ses rêves et la plupart ne s'intéressent qu'à bâtir une fortune sur son dos ou plus encore, de se débarrasser de lui et s'emparer du trône. Cependant, le roi peut compter sur des sujets fidèles tels que le Cardinal Wolsey qui est son ami, confident et conseillé, mais aussi Sir Thomas More, un avocat, philosophe et grand humaniste en qui le jeune Henry trouve un instituteur et un maître de toute sagesse.


Parent pauvre de mon blog, ma rubrique série n’en a pas moins connu, cette année, un net regain d’intérêt dans le Journal de Feanor, ainsi, et même si l’on ne peut faire de comparaisons avec d’autres sujets traiter dans celui-ci, comme le cinéma ou la bande dessinée par exemple, force est de constater que cette année 2012, entre autre événements, aura donc connu une certaine recrudescence de ces fameuses séries. Bien évidemment, pour cela, il aura fallu que celles diffusées sur notre petit écran (je sais pertinemment que je dois etre le seul à ne pas encore le faire mais non, je ne télécharge pas et me contente donc de patienter sagement qu’une série soit diffusée sur une chaine gratuite) soient, premièrement, de fort bonne qualité, deuxièmement, qu’elles me plaisent, cela va de soi. Et parmi les innombrables séries (car celles-ci sont légions depuis quelques années) proposées diffusées en France, l’une de mes préférées est sans contexte les Tudors.


En janvier dernier, j’avais déjà eu l’occasion de vous parler de cette série historique qui nous narrait la vie plus que tumultueuse du célèbre Henri VIII, qui entra dans l’histoire autant que pour avoir rompu avec Rome que pour ses six épouses dont certaines finirent, comment dire, pour le moins très mal ; alors diffusé sur ARTE, cette troisième saison, m’avait donc permis de découvrir une série dont j’avais fait l’impasse lors des deux premières saisons, pour les raisons expliquées dans mon billet d’alors. Et sincèrement, je dois vous avouer que j’avais franchement accroché, regrettant du coup de ne pas avoir tenté l’expérience Tudors plus tôt, espérant secrètement qu’un jour ou l’autre, l’occasion me soit permis de voir ces deux premières saisons. Or, en cette rentrée 2012, ARTE débuta la diffusion de l’ultime saison (qui, pour la petite histoire, prendra fin jeudi soir prochain donc attendez-vous à ce que je vous en parle bientôt) tandis que, pendant ce temps-là, NRJ12, sautant sur l’occasion, eu l’excellente idée de rediffuser la série depuis ses débuts, le samedi soir. Bien évidemment, je ne pouvais pas ne pas en profiter pour, enfin, découvrir les débuts du règne d’Henri, huitième du nom, et de ses amours tumultueuses, dans les deux premières saisons, inédites pour moi, des Tudors.

Pour en avoir déjà parlé lors du billet consacré à la troisième saison des Tudors, je ne m’attarderais guère sur les habituels reproches que l’on peut, sans problèmes, faire à cette série : libertés prises avec l’Histoire (mais finalement, et en comparant avec certains films, pas tant que ça) et physique avenant des protagonistes où tout le monde, ou presque, à défaut d’etre gentil (car bon, ce n’est franchement pas le cas) n’en est pas moins beau, que dis-je, souvent superbe même. Car cela serait se répéter encore et encore, et ce, inutilement : oui, le véritable Henry VIII n’était pas ce beau gosse de Jonathan Rhys Meyers et le Duc de Suffolk, interprété par Henry Cavill, encore moins, quant aux femmes, je n’aurais jamais cru qu’à la fin du Moyen-âge, début renaissance, celles-ci étaient toutes épilées, mais bon, rien de grave en soit puisque cette esthétique érotico-soft n’ai pas très gênante outre mesure, surtout que, à mes yeux, ce qui compte surtout, c’est l’intrigue en elle-même, de découvrir une part d’Histoire peu connue en France mais aussi et surtout, des personnages franchement captivants. Et donc, dans cette première saison, c’est un tout jeune Henry VIII que l’on suit, qui, tombant sous le charme de la célèbre et tragique Anne Boleyn, va tout faire pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire, obtenir du Pape que celui-ci annule son mariage avec son épouse, la Reine Catherine (excellente Maria Doyle Kennedy), chose loin d’etre aisée, comme le connaisseur le sait bien, et qui aboutira, ultérieurement, a la séparation avec l’Eglise de Rome. Mais dans ces dix premiers épisodes, nous n’en sommes pas encore là et cette saison, marquée par les frasques et amours du Roi et de sa Cour (avec un Henry Cavill en grande forme), moult complots et intrigues, rencontres avec d’autres souverains, premières apparitions de personnages majeurs à venir, comme Cromwell, et surtout, par l’excellente interprétation de Sam Neill dans le rôle du Cardinal Wolsey, fut en toute sincérité à la hauteur de mes espérances.


Captivante au possible, a l’esthétique somptueuse, possédant une bande son de fort bonne qualité (ah, ce générique, l’un de mes préférées, tous genres confondus) et surtout, une pléiade d’acteurs – mélanges de jeunes premiers et de figures plus connues – et intéressante pour celui qui souhaiterait en connaitre davantage sur cette période historique de l’Angleterre, qui, effectivement, changea le monde (mais pas pour les coucheries du roi, bien entendu) même si l’usage d’un livre sur le sujet sera préférable et, accessoirement, un bon complément, cette première saison des Tudors pose immédiatement tout ce qui a fait la force de cette série ; à mes yeux, l’une de mes préférées de ces dernières années. Et comme la diffusion de la quatrième saison prend fin dans quelques jours sur ARTE et que la seconde a débuté hier, sur NRJ12, vous vous doutez bien que je vous reparlerais très bientôt de cette série, et que l’on peut dire, sans peine, que, incontestablement, pour moi, les Tudors auront marqué au fer rouge ce début d’automne 2012.

dimanche 23 septembre 2012

LE TRÔNE DE FER



LE TRÔNE DE FER

Le royaume des Sept Couronnes vit depuis près de quinze ans sous le règne du roi Robert Baratheon qui a mis fin à la lignée des Targaryen lors d'une rébellion qui vit la chute du roi Aerys II Targaryen. Depuis près de neuf ans, après la tentative de rébellion de lord Balon Greyjoy, le royaume est en paix et connaît la prospérité apportée par l'été le plus long connu de mémoire d'homme. Cependant, cette époque touche à son terme... Au-delà du Mur qui marque la frontière septentrionale du royaume, d'étranges événements annoncent la venue prochaine de l'hiver. Pendant ce temps, à Port-Réal, capitale du royaume, lord Jon Arryn qui fut la Main du roi Robert lors des quinze premières années de son règne, décède. Lord Eddard Stark, ami d'enfance du roi et seigneur suzerain du Nord est pressenti pour lui succéder, malgré son aversion pour les intrigues de la Cour. Mais un autre péril menace l'unité du royaume car, au-delà du détroit, dans les cités libres, les derniers héritiers de la dynastie targaryenne conspirent pour reprendre le Trône de Fer qui leur a été usurpé...

Dans a peu de choses prêt un mois, je vais avoir trente-huit ans, ce qui, pour certains, peut paraitre énorme, pour ne pas dire vieux, je n’en doute pas ; bref, quasiment quatre décennies complètes, souvent riches, parfois ennuyeuses, avec des hauts et des bas, comme tout à chacun, des moments de joie et d’autres que l’on préférerait oublier ou, du moins, ne plus jamais connaitre. Et en trente-huit ans, donc, vous imaginez bien la quantité pour le moins phénoménale d’œuvres, quel que soit le genre – cinéma, bande dessinées, romans etc. – que j’ai pu avoir l’occasion de découvrir, d’apprécier, lorsqu’elles le méritaient, de les dénigrer, lorsque je l’estimais, mais aussi, dans des cas plus rares, de les porter aux nues, cela, quand à mes yeux, celles-ci étaient tout bonnement de pures chef d’œuvres. Etant un pur latin avec tous les défauts et qualités qui vont de pair avec mes origines, je sais pertinemment que, bien trop souvent, j’ai tendance à m’extasier pour pas grand-chose, à louer le génie de tel film, tel roman avant de, quelques années plus tard, lorsque je reviens dessus, constater que tout cela ne valait pas un tel déballage d’éloges. Pourtant, en certaines d’occasions, l’évidence est telle que je sais pertinemment, en disant du bien d’une œuvre, que oui, mille fois oui, celle-ci est un véritable chef d’œuvre ; ce constat, même dix ans, vingt ans plus tard, je n’en démords pas le moins du monde. Certes, comme je vous le disais, cela n’arrive pas tous les jours et d’ailleurs, en trente-huit ans, ce ne fut que de façon plus qu’épisodique que j’ai pu découvrir de véritables chefs d’œuvres ; rare, donc, mais pas impossible, car oui, non seulement, ceux-ci existent bel et bien, mais en plus, aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous parler de l’un d’entre eux.

Une œuvre a-t-elle déjà put changer votre vie ? J’ai conscience, parfaitement, qu’une telle question peut paraitre plus qu’osée et fort probablement, certains d’entre vous, qui liront ces quelques lignes, pourraient trouver que je vais beaucoup trop loin cette fois ci. Pourtant, cette interrogation, aussi osée puisse-t-elle paraitre de prime abord, ne m’en parait pas moins pertinente, car oui, je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais personnellement, certaines œuvres ont belle et bien changer ma vie. Alors oui, je sais parfaitement que ce n’est pas un film ou une série, voir même un dessin animé, aussi marquant puisse-t-il l’etre dans la vie d’une personne, qui le fasse vivre, lui apporte le bonheur (une partie mais pas la plus importante, ne nous voilons pas la face non plus) ou le fasse tout simplement etre heureux : enfants, famille, amis, relations diverses voir même travail (car il faut bien vivre sa vie), cela me semble plus important : la naissance d’un enfant, gagner au loto, la mort d’un proche, un mariage, ce sont tout de même des événements autrement plus importants que la lecture d’un roman, aussi bon soit-il (bien évidement, parmi ceux-ci, j’en ai inclus un qui n’est qu’une chimère, mais bon, cela ne coute rien de rêver après tout), pourtant, si la naissance de mes enfants auront plus changer ma vie que tout autre événement, je considère sans peine que certaines œuvres, elles aussi, ont jouer leur rôles, à diverses étapes de ces quatre décennies d’existence et que, sans elles, sans leur découverte, leur contenu, ce qu’elles m’ont apporter, je ne serais pas, aujourd’hui, l’homme que je suis, avec mes gouts, mes passions, voir même mes qualités et mes défauts. Alors oui, selon moi, une œuvre peut changer notre vie, et certes, cela n’arrive pas tous les jours, certes, oui, il y a plus important, mais que serions-nous sans ses romans, ses films, ses séries, ses bande dessinées, ses disques, bref, sans tout ce petit sel de la vie qui fait que nous sommes, avant toute chose, ce que nous sommes.

Sur ce blog, en presque cinq années d’existence de celui-ci, j’ai pu vous parler de bien des chefs d’œuvres, et, pour en rester uniquement aux romans, je peux parfaitement classer des titres comme Les Cantos d’Hypérion, Fondation ou Elric, pour ne citer que les plus marquants, comme de purs chef d’œuvres qui oui, chacun a leurs façons, m’ont suffisamment marquer comme on aurait pu me le faire au fer rouge ; par ailleurs, d’autres titres furent tout aussi importants même si, ne les ayant plus lus depuis longtemps, je n’ai jamais eu l’occasion de vous en parler dans le Journal de Feanor : ainsi, entre les œuvres de Lovecraft ou celles de Tolkien comme le sublime Silmarillion et celui que l’on ne présente plus, Le Seigneur des Anneaux, à plusieurs reprises, au cours de ma vie, certains titres, certains auteurs, se démarquaient des autres. Et parmi ceux-ci, nul ne doute que la découverte de Tolkien, à la fin des années 80, alors que j’avais quatorze ans, fut probablement l’un des plus spectaculaires : recevant la trilogie pour Noël, j’avais tellement été enthousiasmé que je l’avais lu six fois de suite, sans discontinué ! Le Seigneur des Anneaux, donc, que j’ai lu à une époque où je me lançais dans les Livres dont vous êtes le héros, fut le catalyseur de mon entrée en Heroic Fantasy pour de longues, très longues années, avec le meilleur, mais aussi le pire, et si, avec le temps qui passe et l’évolution de mes propres gouts personnels, je me suis de plus en plus éloigné du genre que je jugeais trop figé dans des canons dépassés, jamais je ne reniais mes premiers amours, et ce, même si je n’aurais pas été contre qu’Elric vienne trucider Frodon avec Stormbringer et s’empare allègrement de l’Anneau Unique ! Bref, je pense que les connaisseurs du genre l’ont compris, j’étais plus que prêt pour passer à autre chose, a une autre Fantasy, plus sombre, plus adulte, plus à mon gout pour faire court…

Le Trône de fer, voilà, après un préambule qui n’en finissait pas, il est temps d’aborder enfin ce qui nous intéresse aujourd’hui, je veux bien évidement parler de ce qui est tout simplement considérer par beaucoups comme étant l’une des œuvres de Fantasy les plus importantes de ces dernières années, si ce n’est la toute meilleure, rien que ça ! Exagération, effet de mode dut a la série (que, pour la petite histoire, je dois etre le seul encore à ne pas avoir vu) et qui passera bien vite, sincèrement, non, je ne le pense pas, mais comment en convaincre quelqu’un qui n’aurait pas lu, qui n’aurait pas découvert cet univers, ces personnages, ces intrigues toutes droits sorties de l’imagination de son auteur, George R. R. Martin, considéré par certains comme le Tolkien moderne. Hérésie hurleront aux loups (Stark) les fans du vieux maitre ? Eh bien, pour avoir lu les deux auteurs, et tout en étant le plus objectif possible, chaque œuvre se valant et n’étant, finalement et après mure réflexion, nullement comparable si ce n’est par leur propre importance, cette comparaison ne m’apparait pas forcément exagérée, bien au contraire. Martin, comme Tolkien, a su créer de toutes pièces un monde, que dis-je, un univers crédible et magistrale, des personnages en veut-tu en voilà charismatiques en diable et une intrigue… ah, cette intrigue… qui vous empêche tout simplement de reposer le bouquin tant que vous ne découvrez pas la suite ! Pourtant, rares finalement sont les points communs entre les deux œuvres, le contraire étant plutôt à souligner : d’une part, chez Tolkien, nous avons un récit, voire carrément le récit fondateur de tout un genre, l’Heroic Fantasy avec son manichéisme de bon aloi, ses héros destinés à sauver le monde et ses méchants terriblement diaboliques, tandis que chez Martin, oubliez tout de go les Elfes aux oreilles pointues, les Nains et leurs haches, les magiciens barbus et les forces du mal car dans Le Trône de fer, la magie, les créatures fantastiques, si elles ont pu exister ou existent encore, ne sont qu’à peine esquisser et le lecteur de se retrouver davantage devant un récit plus proche du roman historique que de la pure œuvre de Fantasy – d’ailleurs, quand on connait les références de Martin comme Les rois maudits, la guerre des deux roses ou le Mur d’Adrien, pour ne citer que les plus importantes, l’on comprends mieux où l’auteur veut nous entrainer : ici, pas de héros ni de grands méchants mais toute une flopée de protagonistes, tout aussi importants les uns que les autres et que l’on suit, chapitres après chapitres, selon le point de vue de chacun. Cette façon de procédée, qui peut en troubler plus d’un, permet pourtant de suivre le déroulement de l’intrigue selon le point de vu de protagonistes souvent antagonistes dans le récit et est, accessoirement, une véritable bouffée d’oxygène dans un genre pour le moins convenu en temps normal. Chaque lecteur aura, du coup, ses préférences, selon ses personnages préférés et le fait que, suivant ces fameux points de vue, tel protagoniste peut, d’un chapitre à l’autre, passer presque d’un type bien à un véritable salaud est une façon de procédé que je trouve pour le moins judicieuse et parfaitement bien trouvée.


Bref, vous l’avez compris, j’ai aimé, que dis-je, j’ai adoré ce premier volume (lu ici dans sa dernière version dite intégrale qui reprend le format de parution original, ce qui, selon moi, est une fort bonne chose) de cette exceptionnelle saga qu’est Le Trône de fer. Pourtant, tout ne fut pas aussi facile au départ : tout d’abord, il est dans mes habitudes de ne jamais, mais vraiment jamais me lancer dans la lecture d’une œuvre tant que celle-ci n’est pas achevée, hors, comme chacun sait, pour ce qui est du cas présent, nous n’en sommes pas prêt d’en connaitre la fin – et encore, la connaitront nous un jour, suffirait que Martin meure et adieu celle-ci – pourtant, à force d’entendre tellement de louanges au sujet de cette œuvre depuis tellement longtemps, je me suis laisser tenter, me disant qu’avec les quatre premières intégrales, j’en avais au moins pour un certain temps. Ensuite, et ceci est valable pour tout nouveau lecteur qui souhaiterait se lancer dans Le Trône de fer : que ce fut dur au début ! Ces changements de points de vue entre les chapitres, le nombre gargantuesque de personnages principaux, secondaires, de troisième zone, les familles, les régions, les ancêtres, les légendes m’ont tellement embrouillé qu’il m’aura fallu une bonne centaine de pages pour que je commence enfin à m’y retrouver – et encore, alors que j’ai attaqué le tome deux depuis une semaine, parfois, il m’arrive de tomber sur un protagoniste sur lequel j’ai un doute – a quoi il faut ajouter la fameuse traduction tant décriée du sieur Jean Sola qui n’arrange pas les choses : usant d’un français au style plutôt ancien, la tournure des phrases, lorsque l’on est pas habitué – ce qui est le cas de tout individu normal – a de quoi dérouter nos pauvres neurones. Pourtant, avec le temps, je m’y suis habituer et je dois avouer que, désormais, celle-ci ne me pose plus aucun problème. Pour finir, un petit avertissement s’impose : dans Le Trône de fer, ne vous attendez pas à de grandes scènes d’actions ou des descriptions de batailles grandioses, ici, c’est surtout énormément de parlote entre personnages, de pensées etc. Personnellement, cela ne me gêne pas mais un tel procédé pourrait déplaire à plus d’un lecteur. Mais bon, ce n’est pas comme si je ne les avais pas prévenus.


Ceci étant dit, il est temps que je me replonge dans la deuxième intégrale, que je suive la suite des aventures de Daenerys Targaryen, Jon Snow, Arya Stark et le génialissime Tyrion Lannister, que je retrouve le plaisir incommensurable que je ressens a la lecture de cette œuvre, que je tremble pour les personnages (et oui, ici, n’importe qui peut mourir !), que je m’extasie devant les intrigues, les coups fourrés et les divers retournements de situations qui ponctuent le récit. Pour cette première critique du Trône de fer, je ne me serais guère attardé sur celui-ci, ses personnages, cette intrigue et je tacherais de le faire pour la suite, mais pour une première, j’avais décidément bien plus à cœur de vous dévoiler mon ressenti sur cette œuvre, même si, pour cela, je me serais un peu éparpiller dans tous les sens. Bien plus haut, dans ce billet, je me demandais si une œuvre peut changer une vie ? La réponse, vous la connaissez fort probablement : même si je relativise les choses, même si, après tout, cela n’est qu’un roman, même si la vie fourmille de choses autrement plus importantes, c’est oui, un grand oui même ! Mais bon, comment pourrait-il en etre autrement ? Personnellement, des œuvres géniales, il en existe des tas, mais aussi magistrale que ce Trône de fer, sincèrement, je dois les compter sur les doigts d’une main !

samedi 8 septembre 2012

AGUIRRE, LA COLERE DE DIEU



AGUIRRE, LA COLERE DE DIEU

Au XVIe siècle, une expédition espagnole mandatée par Pizarro part à la recherche de l'Eldorado sous les ordres de Pedro de Ursúa. Lope de Aguirre, l'un de ses lieutenants, illuminé et mégalomane, s'oppose à son autorité. Ses actions pour saboter l'expédition se multiplient. Lorsqu'Ursúa ordonne un arrêt des recherches, Aguirre lance une mutinerie contre lui et impose le sacre d'un noble du groupe, Fernando de Guzmán, comme empereur d'Eldorado. Il fait exécuter les partisans de l'ancien chef, à l'exception d'Ursúa lui-même qui est épargné par Guzmán. Les hommes restants, sous les ordres d'Aguirre et Guzmán, embarquent à bord d'un radeau et descendent le fleuve dans l'espoir de trouver la cité d'or.

Il existe des films (voir des œuvres, au sens plus large) qui sont nimbées d’une aura légendaire et qui ne vieillissent pas d’un pouce, malgré le temps qui passe. Et bien souvent, ceux-ci ne sont pas forcément les plus connus du grand public, loin de là, et ce, même si l’amateur éclairé, lui, sait pertinemment de quoi il en retourne. Prenez par exemple ce film, Aguirre, la colère de Dieu, vous ne pouvez que difficilement imaginez ce que celui-ci peut représenter pour moi ; et pourtant, combien de fois ais-je pu le voir véritablement (c’est-à-dire, en entier) dans ma vie : une fois, deux fois peut-être avec, de temps en temps, quelques minutes par ci par là ? Quoi qu’il en soit, et avant sa dernière diffusion en date, ce mercredi soir, sur ARTE, je ne l’avais vu qu’une seule et unique fois dans son intégralité, et c’était il y a si longtemps… D’ailleurs, n’étais-je pas trop jeune lorsque je l’avais découvert pour la toute première fois, n’étais-je pas passé à côté de l’essence même du scénario, avais-je compris sa profondeur, son sens caché ? Franchement, non. Pourtant, vous dire que cette œuvre ne m’avait pas marqué au fer rouge serait vous mentir.


Oui, il existe des films comme cet Aguirre, la colère de Dieu qui marquent une vie, des œuvres que vous n’oubliez jamais et que vous portez forcément aux nues ; comment, rares sont ceux parmi vos proches à connaitre ce long métrage ? Mais qu’importe, après tout, la célébrité et les grands succès du box-office n’ont jamais été gages de qualité – par contre, je le reconnais, le contraire est vrai également mais cela est un autre débat. Quoi qu’il en soit, pour en revenir à nos moutons, prenez deux hommes, Werner Herzog, maitre d’œuvre du nouveau cinéma allemand, et l’inimitable Klaus Kinski, aussi génial que complètement cintré, deux hommes capables de se détester cordialement, de se menacer de mort le plus naturellement du monde comme d’autres vont acheter leurs baguettes et d’imposer de fait une ambiance détestable sur le plateau, enfin, sur les lieux de tournage, ici en extérieur, deux hommes faits pour se rencontrer, travailler ensemble et nous offrir au final, tout bonnement un pur chef d’œuvre ; et quel putain de chef d’œuvre !

Par le biais d’un scénario malin et original (car rarement abordé au cinéma) d’une expédition espagnole, à l’époque de la conquête du nouveau monde, qui est sur les traces de la mythique cité d’Eldorado au fin fond de la jungle amazonienne, le spectateur suit donc ce groupe en pleine dérive, en pleine folie, mener une quête dangereuse et perdue d'avance puisque dès le départ, il est annoncé qu’Eldorado n’est qu’une fable inventée par les indiens. Un groupe en pleine folie puisque, non seulement, sa quête n’est qu’une chimère, mais que par-dessus le marché, une révolte éclate au sein de celui-ci, mené par Lope de Aguirre – accessoirement, un personnage réel qui a bel et bien existé – joué ici par le génial Klaus Kinski, qui entraine ses troupes, composés d’individus sans aucune morale et dont la soif d’or et de pouvoir les prive de toute morale et de sentiments humains, toujours plus loin dans cette forêt impénétrable et meurtrière, et ce, jusqu’à leur propre autodestruction finale. Véritable fable sur la malice perfide qu'apporte la passion du pouvoir, la folie qu'elle engrange, le film dérange dans le fait qu'il montre des personnages inconscients, sans morale, même ce prêtre qui a l'idée d'obtenir une croix en or affiche à sourire plein d'avidité juste... dérangeant. Le pouvoir est un des thèmes du film, mais s'ajoute à lui celui de la peur. La peur constante des indiens, ennemis invisibles qui tuent dans la plus grande discrétion. La peur du bruit, la peur du silence, la peur du mouvement, la peur de l'absence de mouvement. Peur paranoïaque, ravageant l'esprit autant que le fait l'appât du gain, autant que la fièvre et la faim, mais aussi autant que la peur qu'inspire ce leader, Aguirre.


Aguirre, personnage tout bonnement fascinant dans ce film, interprété donc par un Klaus Kinski époustouflant, brillant de justesse, dérangeant. Sa carrure, sa gestuelle, sa voix, tout est fait pour lui donner ce charisme de fou emblématique. Son regard transperce, sonde, jusqu'à déranger même le spectateur. Et Aguirre qui, déjà, n'était pas très net au début, va le devenir de moins en moins au fil de la dérive, au fil de cette quête de folie où il va n'en devenir que plus malsain, plus perturbant, et juste jouissif à voir se mettre en place en tant que spectateur.


Film envoutant, Aguirre, la colère de Dieu est porté par des plans plus magnifiques les uns que les autres, rappelant Apocalypse Now ou La ligne rouge (mais rappelons que ceux-ci sont sortis après celui dont nous parlons). Une caméra maîtrisée nous plongeant complètement dans l'atmosphère dangereuse et sale de la forêt amazonienne. Mais qui paradoxalement nous offre une fin de toute beauté, parfaite sous tous les plans : dans un radeau qui s’est délabré tout au long de son parcours sur le fleuve et dont il ne reste que quelques ruines éparses, un Aguirre totalement allumé, seul au milieu des cadavres de ses compagnons et ayant pour dernière compagnie, une bande de singes, hurle a la face de Dieu la célèbre phrase : « Qui d'autre est avec moi ? ». Des morts, des singes, le fleuve, la forêt et, bien entendu, sa propre mort à venir n’étant que les seules réponses qui nous viennent à l’esprit.


Aguirre, la colère de Dieu est donc un chef d'œuvre intemporel, un film à la fois dérangeant et fascinant, qui nous immerge de la plus sublime des façons dans une magistrale descente aux enfers, au cœur de la folie, et ce, tout en n'oubliant pas de conserver une approche historique intéressante et réelle (pour rappel, le personnage interprété par Kinski a bel et bien exister, c’est rebellé contre le Roi d’Espagne et ses méfaits ont été bien plus graves que ceux présentés dans ce film), qui nous montre l'état d'esprit de ces hommes, de ces colons à l'esprit plein de pouvoir et rendus fous par la quête d’un Eldorado de pacotille. Aguirre, la colère de Dieu, une fresque autant qu'un film, brillant chef d'œuvre, juste magnifique et à ne manquer sous aucun prétexte.

GOD OF WAR III



GOD OF WAR III

À la fin de God of War II, Kratos avec l'aide des Titans part à l'assaut du mont Olympe afin de tuer Zeus à l'aide de la Lame de l'Olympe. Sur le dos de Gaïa, Kratos affronte Poséidon, qui déchaîne les démons des mers contre le titan. Après la mort du dieu des océans, les eaux envahissent les terres. Quand Kratos parvient à rejoindre Zeus, ce dernier déchaîne sa foudre, blessant Gaïa au bras et provoquant sa chute. Kratos ne peut se retenir et tombe dans le Styx, tandis que Gaïa, lui refuse son aide en affirmant qu'il n'a toujours été qu'un pion.

Lorsque fin décembre prochain, je m’attèlerais a la tache de l’écriture de mon habituel billet consacré au récapitulatif de l’année écoulée et que je devrais choisir celui qui sera considéré comme étant le jeu de cette année 2012, nul doute que la saga de God of War, dans son intégralité, sera probablement le grand vainqueur. Bien évidemment, affirmer une telle chose dès le mois de septembre peut paraitre assez hasardeux, surtout que, d’ici là, je peux changer d’avis – et quand je pense à Skyrim, pour ne citer que mon dernier jeu en date que je viens tout juste à peine de commencer, force est de constater qu’effectivement, changer d’avis est une possibilité à prendre en compte – mais bon, et même si je peux me tromper, je pense que dans un peu moins de quatre mois, lorsqu’il me faudra choisir, mon choix se portera le plus naturellement du monde sur God of War. Tout commença en mars derniers, quand, alors que j’étais pour la énième fois en congés, je m’étais procuré le deuxième volet des aventures de Kratos : God of War II Divine Retribution. Car, dès les premières minutes de jeu, ce fut un véritable choc ; ambiance, scénario, protagonistes, musique, graphismes, je retrouvais en un seul jeu une sensation que je n’avais pas ressenti depuis des années, celle d’avoir la certitude de me trouver devant un très très bon jeu ; une véritable tuerie, comme l’on dit de nos jours. Pourtant, à la base, lorsque ce bourrin de Kratos fit ses premiers pas vidéoludiques, je n’avais pas franchement accroché à celui-ci : trop violent, trop sanglant, trop… bourrin, cet antihéros sans aucune morale ne m’attirait guère. Cela, ce fut avant d’essayer le jeu en lui-même, et de comprendre que ce que je prenais pour des défauts, collaient tellement bien à ce personnage et cet univers, qu’il ne pouvait décidément pas en etre autrement. Bien évidemment, une fois God of War II achevé, j’eu tout de suite l’envie de me procurer et de faire son prédécesseur, le tout premier épisode de la série, celui par qui tout avait commencé : sobrement intitulé God of War, celui-ci, malgré le fait qu’il était indéniablement un très bon jeu, portant les germes de l’excellence du second opus, n’en possédait pas moins quelques petits défauts, finalement assez compréhensibles, qui le rendaient inférieur à sa suite : ainsi, entre les graphismes, sa courte durée de vie et le nombre ridiculement bas de boss – seulement trois, un record – ce premier God of War, malgré ses qualités, ne pouvait prétendre à rivaliser avec son successeur. Mais, bien évidemment, ce n’était pas fini car, comme chacun sait – du moins, si l’on s’intéresse à la chose vidéoludique – sur console de salon, Kratos poursuivait ses aventures sur PS3.


Entre le fait que God of War, second du nom, s’achevait sur un formidable cliffhanger ainsi que l’envie de découvrir l’univers de Kratos porté sur console dernière génération, l’envie de jouer à ce dernier volet de la saga fut forte et je dois reconnaitre que long furent les mois d’attente avant de, enfin, pouvoir enfin me lancer dans ce God of War, troisième du nom, que je me suis procurer au mois de juillet dernier. Or, une fois celui-ci acquis, je dus encore patienter avant de le commencer puisque entretemps, j’avais un certain Dante’s Inferno à finir (pour ce qui est de ce jeu, force est de constater qu’il me semble inutile de vous rappeler d’où vient son inspiration) puis, ensuite, ma partie de God of War III eu à connaitre quelques coupures : deux semaines pendant mes vacances du coté de Lacanau, puis, pour finir, juste avant le combat final contre Zeus, presque deux semaines également par manque de temps. Pour un jeu tant attendu, cela peut paraitre beaucoup, mais bon, ce sont les aléas de la vie comme dirait l’autre. Quoi qu’il en soit, tout cela peut etre, ou pas, passionnant (hum, je pense que non), ce qui compte avant toute chose, c’est que je vous dise ce que je pense de ce troisième opus des péripéties barbaresques de Kratos ? Et sur ce point, il me semble qu’il est grand temps que je m’y attèle !


Tout d’abord, abordons le point qui, je pense, mettra tout le monde d’accord et sur lequel peut d’entre vous trouveront à redire, je veux bien entendu parler des graphismes. PS3 oblige, et comme il fallait s’y attendre, ceux-ci sont bien évidement somptueux. Que ce soit les décors, tous plus somptueux les uns que les autres, les personnages, les jeux de lumière voir même les détails, comme les giclées de sang et certains effets dus aux armes ou aux pouvoirs, il n’y a pas grand-chose à redire ; surtout que, dans mon cas, je ne dispose que d’une vieille télévision et que, sur un matériel plus moderne, je n’ose imaginer le rendu graphique !? Mais bon, quelque part, ce constat n’est pas forcément une surprise en soit : après tout, God of War II sur PS2 était déjà sublime en soit et l’on se doutait bien que les petits gars de chez Santa Monica Studio, a moins d’une défaillance monumentale, sur une machine supérieure, ne pouvaient nous livrer qu’un jeu magnifique techniquement parlant. Pas de surprise donc, juste une confirmation de ce à quoi il fallait s’attendre, le principal était de toute façon ailleurs.


Oui, le principal questionnement que le joueur pouvait éventuellement se poser, du moins, celle qui me taraudait l’esprit après avoir achevé les deux premiers opus, était de savoir ce qu’un énième épisode de God of War, en dehors du fait qu’il sortait sur une machine plus puissante, pouvait bien apporter à la saga ? La conclure ? Certes, il fallait bel et bien une fin, cela va de soit (quoi que, d’après ce que j’ai pu voir, un quatrième volet et en préparation, la bonne blague !), surtout vu comment s’achevait le volet précédant. Mais bon, les développeurs allaient-ils réussir à se renouveler, allaient-ils véritablement apporter quelque chose de neuf a cette saga, quelque chose qui marquerait une différence autre que d’un seul point de vue technique ? Ce nouvel opus ne risquait-il pas de manquer cruellement d’originalité, de n’etre que, finalement, une simple poudre aux yeux pour le simple quidam qui n’y verrait que du feu ?


En fait, la réponse n’est pas aussi simple que je l’aurais souhaité. Indéniablement, il me semble évidant d’affirmer que ce troisième opus de God of War est un bon jeu, probablement l’un des tous meilleurs soient sortis sur notre bonne vieille Playstation 3 ; en effet, tout ce qui avait fait la force de la saga, et que l’on retrouvait déjà dans le premier volet, est toujours là, mais amplifier – plus beau, plus grand, plus spectaculaire, plus violent, etc. Cependant, à mes yeux, la problématique qui se pose est plus d’un point de vue scénaristique qu’autre chose. Certes, une fois de plus, l’intrigue qui nous est proposé est captivante au possible et, du coup, incarner Kratos est toujours un plaisir et il est dur de décroché une fois la manette en main, mais, quelque part, tout cela n’est que le prolongement de l’épisode précédant ; ainsi, au menu du scénario, rien de bien nouveau au programme : Kratos veut se venger, Kratos tue des dieux, Kratos se bat contre des cyclopes, Kratos fait encore une fois un tour aux Enfers, Kratos marche, court, saute, vole, étripe, démembre, ouvre des coffres, trouve de nouvelles armes, les rend plus performantes, devient, forcément, de plus en plus balèze et se tape Zeus à la fin. En fait, comme dans les précédant volets, tout simplement. Alors oui, il ne fallait pas s’attendre à de grands bouleversements de la part de ce troisième volet de God of War, les développeurs ont fait leur boulot, l’adaptant tout juste à la PS3 et, donnant une fin (pour le moment), donc, à la saga. Mais si le jeu est indéniablement bon, si techniquement, il n’y a rien à redire et si, je ne le nie pas, le plaisir est toujours au rendez-vous, pour ce qui est de l’originalité, on ne peut pas vraiment dire qu’elle soit, elle, au rendez-vous. Ais-je l’air d’exagéré, ne chipoterais-je pas un peu trop ? Aux yeux de nombreux joueurs, probablement que oui, cela n’étant qu’un point de détail pour la plus part. Sauf que, pour moi, ce n’est pas le cas.


L’on a tendance à dire que qui aime bien, châtie bien, et je pense que c’est ce que j’ai fait avec ce God of War III. Bien évidemment, ce n’était surement pas dans ce genre de jeu qu’il fallait s’attendre à des surprises scénaristiques époustouflantes, surtout que, quelque part, il faut rappeler que ce troisième opus n’est que la suite directe de son prédécesseur, ce qui a pu déjouer un peu en sa défaveur vis-à-vis de celui-ci, du moins, encore une fois de plus, de mon point de vue. Car pour moi, le meilleur épisode de God of War est indéniablement le second avec son scénario de folie mais aussi et surtout, sa longueur ; oui, ne l’oublions pas, le volet PS3 des aventures de Kratos ne brille pas non plus par une extrême durée de vie. Ce point aussi joue en sa défaveur, ce qui est dommageable. Mais bon, il est peut-être temps que j’arrête de taper (gentiment) sur ce jeu, mine de rien, si c’est avis peut paraitre plus que désobligeant, surtout aux yeux de joueurs plus complaisants, je dois tout de même reconnaitre que ce God of War III n’en reste pas moins un sacré jeu, jouissif en diable, terriblement prenant et très difficile à lâcher une fois la partie lancée. Dommage juste qu’il soit trop court et ne se démarque pas vraiment de ses prédécesseurs, car sinon, c’est du tout bon !

lundi 3 septembre 2012

THE KILLING



THE KILLING

Alors que Sarah Lund s'apprête à quitter le service de police de Copenhague pour s'installer à Stockholm où elle suit son fiancé, une jeune fille de 19 ans, Nanna Birk Larsen, est retrouvée morte, elle aurait été violée et assassinée. Avec l'aide de son remplaçant, Jan Meyer, Sarah recherche le meurtrier. L'affaire se complique lorsque le principal candidat à l'élection du maire de Copenhague se retrouve mêlé à l'affaire.


Je le reconnais, je ne parle que trop rarement de séries sur ce blog, probablement en raison du fait que, au jour d’aujourd’hui, la plus part de celles-ci ne me passionnent guère. Pourtant, je ne nie pas que de temps en temps, certaines sortent du lot à mes yeux, et que j’arrive, d’une façon ou d’une autre, à y trouver mon compte ; ce n’est certes pas comme ce put l’etre autrefois, lorsque, bien plus jeune, je dévorais séries sur séries, mais même ainsi, tout n’est pas inintéressant de nos jours : les bonnes séries existent toujours, disons que, pour ce qui est de mes gouts personnels, je trouve qu’elles se font plutôt rares, malheureusement. C’est donc avec cet état d’esprit que, il y a quelques semaines, je suis un peu tombé complètement par hasard sur une série danoise, intitulé sous nos latitudes : The Killing.

Après coup, je ne remercierais jamais suffisamment ARTE pour cette rediffusion (apparemment, la chaine franco-allemande avait déjà diffusée cette série auparavant) de The Killing en pleine période estivale, car une fois de plus, celle qui est ma chaine préféré – n’en déplaise aux décérébrés de TF1 et aux bobos de Canal + – a sut me ravir en me faisant découvrir une série tout bonnement excellente, originale et que je considère, après avoir assister au dernier épisode, vendredi soir dernier, comme l’une des meilleures qu’il m’ai été donné de voir ces dernières années. Forbrydelsen, le titre original, est donc une série danoise composée de 20 épisodes qui se déroulent sur vingt jours – le temps nécessaire pour résoudre l’énigme d’un crime pour le moins abominable : le viol et le meurtre d’une jeune femme, Nanna Birk Larsen. Bien évidemment, dit comme cela, le néophyte qui ne connait pas The Killing (du moins la première saison puisqu’une seconde, composée de dix épisodes, existe également et l’on tournerait, apparemment, une troisième saison) pourrait se demander en quoi cette série est originale, et, quelque part, je ne saurais lui donner tort puisque, premièrement, ce ne sont pas les séries policières qui manquent (malheureusement pourrais-je ajouter, selon moi, il y en a beaucoup trop) et, qui plus est, des séries sensées se dérouler sur une période de temps donné, ce n’est pas nouveau. Pourtant, ici, en partant d’un postulat de base assez commun composé d’un crime, d’un duo d’inspecteurs, de divers suspects et de moult rebondissements au cours de l’enquête, The Killing réussis le tour de force de, quasiment, rénover le genre, tout d’abord, en allant beaucoup plus loin que la concurrence pour ce qui est du suspens et des fausses pistes qui sont légions, mais aussi, en modifiants nos habitudes – ici, c’est la femme flic, Sarah Lund, qui apparait comme névrosée, solitaire et prête a tous les sacrifices pour son enquête tandis que son coéquipier homme, lui, a une vie de famille, possède des sentiments et voit tout cela d’un air plus détacher – et en, grande force de la série, a n’en pas douter, s’intéresser à des personnages souvent dans l’ombre dans ce genre d’œuvres : les survivants d’un crime. En effet, dans The Killing, grande est la place accordée à la famille de la victime et, en parallèle de l’enquête, l’on suit également cette famille, obligée de survivre, de s’occuper de l’enterrement, d’avoir des discussions banales, de penser à leurs autres enfants, de s’occuper de leur futur déménagement tout en subissant les très nombreux errements d’une enquête qui les rendra quasiment fous de désespoir. Sur ce point, personnellement, c’est quasiment du jamais vu à mes yeux, et je peux vous garantir que cela m’a fortement marqué.


Bien évidemment, et avant toute chose, il y a l’enquête qui prime sur tout le reste dans The Killing, car bon, comment dire, ce qui intéresse surtout le spectateur, c’est de connaitre le fin mot de l’histoire, bref, découvrir une bonne fois pour toutes qui est l’assassin de l’infortunée Nanna Birk Larsen ? Et, sincèrement, sur ce point, la série fait très fort ! En effet, à chaque épisode, et pour rappel, il y en vingt en tout, on a quasiment un suspect différent que tout, je dis bien tout, semble bel et bien accusé ; certes, pour ce qui est de certains, ils peuvent revenir à plusieurs reprises mais il est tout de même notable de signaler l’une des grandes forces de cette série : à force de nous présenter des coupables potentiels, à force d’alterner les fausses pistes et de jouer de la sorte sur les rebondissements de l’enquête, on n’en finit presque par suspecter tout le monde ! Personnellement, en dehors de Sarah Lund, de la mère et des deux gamins, j’ai douté de tous les autres protagonistes de l’histoire, à un moment ou un autre. Bien évidemment, pour certains, je me disais bien que cela ne pouvait pas etre eux, que c’était encore trop tôt dans la série, par contre, pour d’autres, c’était moins évidant surtout que, j’en étais parfois venu à échafauder des hypothèses vraiment tordues. Mon seul fait de gloire, le coupable, dont je tairais le nom pour ne pas gâcher la surprise pour ceux qui n’auraient jamais vu cette série, fut l’un des premiers personnages que j’ai suspecter, mais bon, ais-ce vraiment un fait de gloire quand, à côté de ça, on a suspecter tant d’innocents ? Permettez-moi d’en douter.


Indéniablement, cette première saison de The Killing m’aura fortement marqué : de par son intrigue, son coté paranoïaque en diable où tout le monde est un suspect potentiel, pour le coté intimiste également montré à l’écran, souvent douloureux, cette série ne peut laisser indifférent. Et si l’on ajoute à cela ce petit plus qu’on ne peut pas lui enlever : son ambiance typiquement nordique, inimitable même si les américains, comme ce fut le cas pour Millénium, se sont empressés de nous pondre un remake. Ici, pas de stéréotypes US, pas de flics sur d’eux, de criminels mesquins et démoniaques, de grands sentiments, de scènes d’actions tout azimut ou de moments d’humour – vous imaginez Sarah Lund poussé la chansonnette ? Non mais sérieusement – mais tout juste une série sombre, parfois désespérée, bien plus crédible que ses congénères d’outre-Atlantique, où les fils commettent des erreurs de jugement et sont à mille lieux des super héros made in USA. Une série plus humaine, qui montre sans détour les travers (surtout) et les qualités (parfois) de chacun de ses protagonistes, policiers, politiques, médias, famille et proches de la victime, et qui, sans nul doute, vaut largement bien des séries du même genre autrement plus connues mais qui, pourtant, n’apportent strictement rien au genre.