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jeudi 4 mai 2017

LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE COMTE AIRAIN


LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE COMTE AIRAIN

La Terre refleurit depuis la chute du Ténébreux Empire. Dans leur château reconstruit, Hawkmoon et Yisselda règnent en paix. Ils ont deux beaux enfants. Mais la sérénité n’est pas de ce monde. Le spectre du Comte Airain hante les marais à la recherche d’Hawkmoon qu’il doit tuer coûte que coûte. Un mort manipulé par des morts ? Une science infâme concocte des simulacres, un sorcier règne sur des ombres et nul n’est sûr d’être réel dans un univers confus et inachevé. Malheur à ceux qui jouent avec les dimensions du Multivers !


La Légende de Hawkmoon – Le Comte Airain
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première Parution : 08 octobre 1973
Edition Française : 22 octobre 2007
Titre en vo : Count Brass
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Gérard Lebec
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 155

Mon avis : Je dois reconnaître, en toute franchise, que j’étais légèrement perplexe avant de me plonger dans la lecture du cinquième tome de La légende de Hawkmoon, volume qui marquait les débuts de la seconde partie de la saga, écrite quelques années après la conclusion du premier cycle dans Le secret des runes par un Michael Moorcock dont le style, comme on avait put le voir dans Le Cycle d’Elric, évolue au fil du temps. Du coup, forcement, j’étais plus perplexe sur le contenu que sur la forme : après tout, je me posais bien plus de questions sur ce que l’auteur britannique allait bien pouvoir nous inventer que sur le style d’écriture, qui, forcement (du moins l’espérais-je) serais un minimum plus adulte et plus fourni. Bon, d’un premier abord, je constatais rapidement au vu de la taille du roman (sa longueur bien évidement) que je l’expédierais assez rapidement et que sur ce point, les différences avec ses prédécesseurs seraient moindres, après tout, pour Elric, il aura fallut attendre les ouvrages datant de la toute fin des années 80 pour que l’on quitte définitivement le format nouvelle. Mais sur le contenu, maintenant que l’Empire Grandbreton était tombé, qu’allions nous donc pouvoir avoir, moi qui étais persuadé, a la base, que la lutte entre Hawkmoon et celui-ci occuperait l’intégralité de la saga ? Cependant, mes craintes, car oui, je l’avoue, j’en ai eu, ne furent pas justifiées, bien heureusement. En effet, si dans les quatre premiers volumes, l’on pouvait qualifier La légende de Hawkmoon d’Heroic Fantasy pure et dure (avec ses spécificités qui en faisaient tout le charme propres à la série), les choses sont complètement différentes des ce cinquième volume, Le Comte Airain. Et cela, l’on s’en aperçoit assez rapidement, au bout de quelques pages, lorsque une ambiance onirique, mystérieuse emprunte de nostalgie (dans le bon sens du terme, rassurez vous) prend le pas sur le coté jusque la plus aventureux et guerrier propre à la saga. Certes, les moments d’action n’ont pas disparus, de même, Hawkmoon et ses compagnons auront encore a voyager par monts et par vaux, traversant les mers et les montagnes et retrouvant, parfois, de vieux ennemis laissés de cotés depuis longtemps, mais cette fois ci, ces éléments narratifs, sans disparaître totalement, occupent une place de moindre importance, priorité étant donnée à la réflexion, au doute, au fatalisme, bref, à des sentiments fort peu présents dans la première partie du cycle et qui font enfin de Hawkmoon un personnage autrement plus intéressant qu’a ses débuts. Comme si, celui-ci, humaniser, au fil du récit, par les échecs et la souffrance, s’attirait du coup un capital sympathie bien plus important. Certes, l’on est encore loin d’Elric, mais on s’y approche, petit à petit, car le Duc Dorian, après un événement qui va bouleverser sa petite vie tranquille en Kamarg, où il délaissait les affaires de l’Etat pour se prélasser lors de longues et reposantes ballades, va devoir, une fois de plus, partir à l’aventure, aux cotés de ses meilleurs amis, morts quelques années auparavant (et oui), essayer d’élucider le mystère de leurs retours, devoir les perdre une nouvelle fois avant d’affronter, encore, de vieux ennemis dont il se croyait définitivement débarrasser. Bien entendu, je ne vous en dirais pas plus afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture, cependant, sachez seulement que Le Comte Airain est un bon roman, qui m’a plus qu’emballer et surpris de par son intrigue, bien différente de ses prédécesseurs. L’ambiance à changée, passant du coté épique pour une autre, bien plus sombre et intrigante, où la parole prend le pas, parfois sur l’action, le style s’est légèrement amélioré, lui aussi, même si l’on retrouve toujours parfois quelques uns des travers habituels de la saga sur lesquels je ne reviendrais pas, petit à petit, l’on commence à trouver des points communs avec les autres récits de Moorcock liés au Champion Eternel et au Multivers, et, petite cerise sur le gâteau, la fin est si surprenante, tellement imprévisible et brutale de par ses implications, au point que l’on ne sait plus ce qui est réel ou non, que vous n’êtes pas prêts de l’oublier. Bref, un second cycle pour Hawkmoon qui commence de fort belle manière et dont il serait dommage de se priver.


Points Positifs :
- Un récit davantage onirique, qui fait la part belle aux descriptions, aux dialogues et aux doutes des personnages, ce qui l’éloigne nettement du premier cycle de la saga. Oublié donc le coté parfois limite des débuts pour un roman nettement plus travailler.
- Dorian Hawkmoon, sans atteindre certes le charisme d’Elric ou celui de Corum, commence enfin à devenir intéressant. Il faut dire que, pour cela, il fallait que le sort commence enfin a s’acharner sur lui, ce qui le rend moins lisse, plus humain.
- La fin est tellement surprenante qu’elle mérite, a elle toute seule, le détour – et au vu de ses implications, bien des questions se posent désormais…
- Le plaisir de retrouver quelques vieux compagnons disparus comme Huillam d'Averc, le Comte Airain et les autres.

Points Négatifs :
- Malgré une hausse sensible du style narratif, on reste encore dans les jeunes années de Moorcock et certains passages sont toujours aussi traités trop rapidement, à mon grand regret.
- Dommage que Hawkmoon ne retrouve ses vieux compagnons que pour mieux les perdre à nouveau ; et, la aussi, beaucoup trop rapidement d’ailleurs.
- Est-ce de la faute de Moorcock ou du traducteur mais les explications quand au plan des Grandbretons sont un peu confuses par moments.

Ma note : 7,5/10

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