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vendredi 13 novembre 2020

LIVE AT LEEDS


LIVE AT LEEDS
 
The Who
 
1 - Heaven and Hell (Entwistle) 4:50
2 - I Can't Explain (Townshend) 2:58
3 - Fortune Teller (Toussaint) 2:34
4 - Tattoo (Townshend) 3:42
5 - Young Man Blues (Allison) 5:51
6 - Substitute (Townshend) 2:06
7 - Happy Jack (Townshend) 2:13
8 - I'm a Boy (Townshend) 4:41
9 - A Quick One, While He's Away (Townshend) 8:41
10 - Amazing Journey / Sparks (Townshend) 7:54
11 - Summertime Blues (Capeheart, Cochran) 3:22
12 - Shakin' All Over (Heath) 4:34
13 - My Generation (Townshend) 15:46
14 - Magic Bus (Townshend) 7:46
 

Live at Leeds
Musicien : The Who
Parution : 16 mai 1970
Enregistré : 14 Février 1970
Durée : 77:00
Genre : Rock, Blues Rock
Producteur : The Who, Kit Lambert, Jon Astley
Label : Track Records
 
Musiciens :
Roger Daltrey : chant, harmonica, tambourin
Pete Townshend : guitares, chant
John Entwistle : basse, chant
Keith Moon : batterie, percussions, chant
Bob Pridden : ingénieur

Mon avis :
 Selon moi, un bon album live ne mérite le détour que si ses titres joués sur scène apportent quelque chose en comparaison de la version studio, un supplément d’âme ou une nouvelle force, bref,  une autre lecture de ces accords couchés sur bande. Un concert doit être une performance, un dépassement de soi, emportant le public dans des contrées inexplorées et conférant aux artistes une légitimité dans leur milieu. Si Led Zeppelin fut considéré durant leurs années d’activité comme la référence live ultime, nul doute que les Who ne font pas figure d’outsiders au regard de leur prestation à l’université de Leeds en ce début de seventies. Plus qu’une déflagration, ce disque est l’unique témoignage de la puissance scénique que dégageaient les Who à cette époque. Malin, Townshend décide de ne pas inclure le moindre titre de Tommy, albatros encore trop pesant dont il faudra attendre la réédition de 1995 pour entendre sa retranscription scénique, comme pour conférer au disque la même énergie primaire des concerts donnés par le quatuor. Ca joue (très) fort, vite, et bien, sans aucun temps mort, les musiciens se comprennent les yeux fermés, l'improvisation de l'un entraine celle des autres, donnant des morceaux de bravoure encore jamais atteints. L’influence d’Hendrix et de Jimmy Page est omniprésente dans le son de la SG de Townshend : jamais il n’a paru aussi incisif dans son jeu, dans ses solos et dans son attitude générale, moulinant sur sa guitare et sautillant dans tous les sens (Young Man Blues), entrainé dans son sillage par un Keith Moon cognant violemment ses futs, martyrisant ses toms et sa grosse caisse, déchainé sur Substitute, single paru en 1966 sonnant désormais comme un hard rock testostéroné. Le chien fougueux Roger Daltrey n’est pas en reste et lâche les chevaux (Shakin’All Over), vociférant sur la basse folle et ingénieuse de John Entwistle. Survoltés (My Generation et ses 14 minutes de grâce), torturés et sublimés, les membres du groupe offriront 3 heures d’intense frénésie aux 2000 étudiants de l’université de Leeds qui en ressortiront lessivés mais comblés. Le reste appartient à la légende: un disque enregistré dans des conditions lamentables, des câbles mal isolés provoquant craquements maintenus cependant par Townshend, des bandes égarés puis retrouvées, plusieurs retouches studio qui alimentèrent longtemps rumeurs en tous genres (et si Live At Leeds avait été entièrement fait en studio ?), il n’en fallait pas plus pour qualifier ce live de meilleur témoignage scénique rock du XXe siècle. Live At Leeds retranscrit parfaitement la quintessence de ce que fut le son des Who dans leur splendeur d’antan : un maximum r&b joué à toute berzingue par une bande de copains anglais emmenés au firmament du rock mondial.
 

Points Positifs
 :
- Probablement un des plus grands si ce n’est le plus grand album live de tous les temps, ce, tous genres confondus, et je pèse mes mots. Il faut dire que ce Live at Leeds est la preuve absolue que, sur scène, le groupe était au-dessus de la mêlée et que, a priori, seul Led Zeppelin pouvait tenir la comparaison, d’ailleurs, nous avons ici la raison pour laquelle la fameuse tournée Rolling Stones / The Who ne se fit jamais : The Who devant, naturellement, prendre la première partie, or, personne ne pouvait passer après The Who !
- En temps normal, je ne suis pas un grand fan des albums lives et, à mes yeux, il faut que ceux-ci apportent vraiment quelque chose aux titres originaux. Bien évidement, dans le cas présent, Live at Leeds nous prouve, de fort belle manière, que la chose est possible tant les chansons du groupe sont sublimées par celui-ci dans ce concert que l’on peut qualifier de légendaire.
- Musicalement, c’est une pure merveille ! Il faut dire que le groupe était alors au sommet de son art et que, dans ce concert, il est stupéfiant de voir a quel point les quatre musiciens se comprennent les yeux fermés et peuvent, sans le moindre problème, partir dans les improvisations les plus audacieuses.
- Ici, c’est de la version de 1995 que je vous parle et, ma foi, force est de constater que celle-ci apporte un plus indéniable au disque original.
 
Points Négatifs :
- Bon, franchement, a moins de ne pas aimer les albums live, le rock ou The Who, je ne vois pas ce que l’on peut reprocher à cet album, mais bon, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, n’est ce pas ?
- Il faut reconnaitre qu’il n’y a pas eu une grande recherche artistique pour la pochette.
 
Ma note : 9/10

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