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mardi 18 août 2020

LES CITÉS OBSCURES – LES MURAILLES DE SAMARIS


LES CITÉS OBSCURES – LES MURAILLES DE SAMARIS

Le conseil de la cité de Xhystos demande à Franz de se rendre dans la cité de Samaris, en tant qu'observateur, afin de faire taire la rumeur. En effet, cette rumeur sans fondement se répand dans la ville depuis un certain temps, ce qui agace de plus en plus le conseil. Considérant Franz comme le plus qualifié pour cette mission longue, mais sans réel danger, le conseil l'envoie donc vers Samaris, moyennant une grosse somme d'argent. Franz retrouve ses amis afin de leur faire part de sa décision sur cette mission. Aucun ne semble apprécier celle-ci. Il en est de même pour son amie Anna, lorsqu'elle apprend que cette mission va durer deux ans. Cependant, Franz a donné sa parole : il ne peut plus reculer. Le jour venu, il quitte Xhystos par le central, afin d'atteindre la frontière. À ce moment-là, il voyage à bord d'un train qui traverse les faubourgs à toute vitesse, afin de ne pas être attaqué par les pillards. Au central N, il monte à bord d'un altiplan qui doit le conduire jusqu'à Trahmer. La suite du trajet jusqu'à Samaris va se faire à pieds, à l'aide d'un guide…


Les Cités Obscures – Les Murailles de Samaris
Scénario : Benoît Peeters
Dessins : François Schuiten
Couleurs : François Schuiten
Couverture : François Schuiten
Éditeur : Casterman
Genre : Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 10 janvier 1983
Nombre de pages : 90

Mon avis : La toute première fois que j’ai entendu parler des Cités Obscures, œuvre du sieur Benoît Peeters pour le scénario et de François Schuiten pour ce qui est des dessins, ce fut dans un vieux numéro de Dragon Magazine, revue culte des amateurs de jeux de rôles et d’imaginaire qui connut son heure de gloire dans les années 90. Bref, comme vous pouvez le constater, cela fait un paquer d’années – pour ne pas dire de décennies – que je connaissais Les Cités Obscures, que le concept même de cette bande dessinée pas comme les autres m’attirait et que je souhaitais me lancer dans cette saga, convaincu, avant même de lire ne serait-ce qu’un album de cette dernière, que celle-ci me plairait. Or, curieusement, il m’aura fallu attendre presque trois décennies pour que, enfin, je me décide enfin à tenter l’expérience, mais bon, comme dirait l’autre : mieux vaut tard que jamais et, dans le cas présent, si l’attente fut longue, disons qu’elle aura valu le coup ! Ainsi, prenons donc Les Murailles de Samaris, premier volet des Cités Obscures et paru, pour la petite histoire, en 1983 : indéniablement, la première chose qui saute aux yeux du lecteur, en dehors du fait que cette œuvre commence – il faut le reconnaitre – à accuser son âge, c’est que, dès les premières pages, il s’en dégage une ambiance particulière qui fait que, immédiatement, on comprend que l’on va lire quelque chose qui sort de l’ordinaire, de complètement inclassable et que, ici, nous sortirons du carcan habituel de la bande dessinée… En effet, dans Les Murailles de Samaris, peut-on encore parler de BD à l’état pur ? Certes, si cela en reste une, malgré tout, comment ne pas reconnaitre que l’œuvre de Benoît Peeters et de François Schuiten va au-delà de la simple bande dessinée traditionnelle et que, ici, en plus d’une intrigue fascinante et fort nébuleuse qui en aura dérouter plus d’un, des éléments plus singuliers comme, principalement, l’architecture occupent une place importante. Car oui, dans Les Cités Obscures, les véritables héros, au sens le plus large possible, de l’histoire, ce sont ces fameuses cités, ici Xhystos et Samaris : les auteurs les mettant en avant, que cela soit par le biais de leur architecture, leur ambiance, etc. Ainsi, le protagoniste principal, Franz, partira pour une mission plutôt étrange, dans cette fameuse cité de Samaris où bon nombre de ses compatriotes auraient disparus, auparavant et le lecteur va donc l’accompagner, dans son voyage, son arrivée à destination et dans sa découverte de Samaris, une ville qui, comme on va s’en rendre compte très rapidement, renferme bien des mystères. Bien évidemment, je n’en dirais pas plus, histoire de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte et me contenterais de noter que ce premier volet des Cités Obscures me rappelle La Quatrième Dimension vieille série dont les conclusions de chaque épisodes avaient de quoi, bien souvent, dérouter les spectateurs. Alors, Les Murailles de Samaris, un incontournable absolu ?! Je dirais oui même si, je dois le reconnaitre, je m’attendais à quelque chose de plus spectaculaire encore – mais il semblerait, au vu des critiques que j’ai eu l’occasion de lire, que la suite sera nettement plus aboutie. Alors bien sûr, il faut posséder quelques bonnes connaissances culturelles afin de saisir toutes les références qui parsèment cet album, de même, il faut savoir apprécier ce genre d’œuvres, moins spectaculaires, moins tape à l’œil, moins grand public et qui sont davantage destinées à celles et ceux qui apprécient des intrigues plus oniriques, plus métaphysiques. Si c’est le cas, Les Murailles de Samaris et, dans un sens plus large, Les Cités Obscures, sont bien évidement faites pour vous !


Points Positifs :
- Premier volet des Cités Obscures, Les Murailles de Samaris, s’il n’est pas exempt de quelques petits défauts mineurs, n’en reste pas moins une superbe bande dessinée, quelque chose d’inclassable, qui mêle références littéraires, délires architecturaux, ambiance métaphysique, le tout, avec une ambiance particulière mais oh combien réussie. Bref, un must absolu !
- Le premier volet de ce qui est, sans aucune contestation, une des plus grandes œuvres fantastiques de ces quarante dernières années, je veux, bien entendu, parler des Cités Obscures. Ici, nous transcendons facilement la simple bande dessinée pour parvenir à un univers qui englobe bien des médias – dont certains inattendus – et qui nous montre qu’il est toujours possible de sortir des carcans un peu trop conventionnels d’un genre donné…
- La partie graphique est, bien évidemment, une des grandes forces de cette saga et, dès ce premier volet, François Schuiten fait étalage de tout son talent et nous livre des planches pour le moins magnifiques et bourrées de petits détails architecturaux fort inventifs que l’on retrouva tout au long de la série.
- Les amateurs d’Art Nouveau seront, bien entendu, aux anges en découvrant l’architecture de cette si fascinante Samaris…
- Une intrigue qui, a priori, semble débuter plutôt banalement mais qui, au fil des pages, va prendre une tournure de plus en plus inquiétante avant, bien entendu, une révélation finale qui en surprendra plus d’un !

Points Négatifs :
- Une conclusion peut-être un peu trop rapide au vu de tout le reste, de même, il subsiste bien des questions quant au pourquoi du comment. Mais bon, c’est un choix des auteurs de nous avoir donné une fin aussi mystérieuse…
- Il faut reconnaitre que Les Cités Obscures ne sont pas une œuvre à mettre entre toutes les mains, bien au contraire : ainsi, sans certaines connaissances culturelles, on passera à côté de la plupart des références, de plus, il faut apprécier cette histoire où l’ambiance prime sur l’action et qui fait la part belle à l’architecture d’une cité plutôt que de développer des protagonistes qui, accessoirement, sont peu charismatiques.
- Ce premier volet accuse un peu son âge et risque de déplaire à un public plus jeune, ce qui est dommage.

Ma note : 7,5/10

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