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jeudi 10 mai 2018

DE CAPE ET DE CROCS – LE MAÎTRE D’ARMES


DE CAPE ET DE CROCS – LE MAÎTRE D’ARMES

La route fût longue avant d’atteindre l’îlot d’Oxymore. Ce domaine inexploré abrite le mystérieux maître d’armes qui doit sauver la Lune des conspirations du prince Jean et du sanguinaire Mendoza qui est maintenant à la tête de ses armées. Arrivés sur l’îlot, tout n’est que brume et le monde se perd dans une cotonnade abondante et épaisse. Soudain des cris ! Le renard Armand Raynal de Maupertuis et le loup Don Lope de Villalobos y Sangrin courent à la rescousse d’Eusèbe, le lapin, aux prises avec un chevalier blanc qui est bien décidé à l’occire pour une sombre histoire de nez. Un combat singulier tout en épée et en alexandrins s’engage alors entre le renard et l’homme en blanc. Ce dernier est une fine lame et un poète redoutable… Aussi parvient-il, non sans sournoiserie, à ridiculiser notre pauvre héros. Le loup prend alors le relais. Plus rustre, moins sensible à l’art syllabique et donc plus concentré, Don Lope évite sans surprise la botte « un, deux, trois » tenté par le bretteur en blanc pour enfin gagner dignement le combat. L’heure est alors aux présentations pour notre gentilhomme, qui n’est autre que le maître d’armes…


De Cape et de Crocs – Le Maître d’Armes
Scénario : Alain Ayroles
Dessins : Jean-Luc Masbou
Couleurs : Jean-Luc Masbou
Couverture : Jean-Luc Masbou
Editeur : Delcourt
Genre : Cape et Épée, Aventure
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 novembre 2007
Nombre de pages : 48

Mon avis : Huitième tome de cette excellente saga qu’est De Cape et de Crocs, Le Maître d’Armes fut, lors de sa sortie en 2007, plutôt critiquer par bon nombre des fans de la première heure, ces derniers regrettant que l’humour des débuts ait laisser sa place a coté bien plus dramatique. Pourtant, a bien y regarder, et après quelques relectures de cette saga dans son ensemble, il apparait clairement que, en remettant dans le contexte général du cycle, le coté dramatique se justifie amplement : il n’était bien évidemment pas possible pour les auteurs, au vu du déroulement de l’intrigue et du final de ce tome, de poursuivre dans les calambours et les gags toutes les pages. L’humour, quant à lui, existe toujours, même si on pourrait le compter sur les doigts d’une main. De plus, la mélancolie qui coule tout au long de l’album n’est pas pour me déplaire puisque, après tout, les protagonistes, Don Lope, Armand, le Maître d’Armes et les autres, se doutent bien que leurs causes est quasiment perdue d’avance et que la mort les attend, mais ils n’hésitent pas une seconde, avec panache bien sur, a affronter leur destin. Et forcement, lorsque l’on s’attend au pire, il est difficile d’avoir le cœur léger, vous ne trouvez pas ? De même, la bataille finale, très fortement inspirée de celle des Thermopyles (comme par hasard, le film 300 est contemporain du Maître d’Armes) qui m’avait déplu lors de ma première lecture, s’est avérée être plutôt bien pensée, tant par sa rapidité que par le choix des couleurs, rouge et blanc, montrant toute la violence d’un combat sans pitié, terrible, où les morts s’entassent, ce qui est une première dans la série et a put détonner lors de la première lecture tant l’on était habitué à un ton bien moins violent. Alors oui, tout de même, mais non aussi car cette énième relecture n’a pas suffit malgré tout pour que je change entièrement d’avis, j’éprouve quand même une nette préférence pour les albums précédents, mais je ne dirais plus que celui-ci est le pire, disons qu’il est… différent surtout. Et que, à choisir, je préfère largement les premiers temps de la série, bien plus joyeux, tout en reconnaissant que les changements de ton, qui se faisaient de plus en plus nombreux depuis que nos héros étaient partis pour la Lune devaient forcement aboutir à cela, et que, en toute logique, De Cape et de Crocs, pour garder sa cohérence devait passer par un tome très dur. Finalement, au vu de sa relecture, ce n’est plus forcement le ton, dramatique, empli de désespoir et de fatalisme, ni la violence de l’album qui m’aura le plus déplut, mais peut être, sur quelques planches, des choix de couleur pas toujours judicieux à mon avis, et parfois, une qualité graphique que l’on connue d’un autre niveau, bien supérieur. Mais bon, malgré tout ce que j’ai put écrire, Le Maîtres d’Armes (dont je m’aperçois que je ne vous ai même pas parlé du personnage en lui-même, qui promet d’ailleurs !) est un bon album, différent des autres certes par son ton, mais qui mérite que l’on revienne sur son cas. Quand à la suite, bien évidement, c’est une autre histoire…


Points Positifs :
- Si  ce huitième tome est dur, très dur même par moments et dénote fortement avec les débuts de la série, il n’en reste pas moins l’aboutissement logique des événements qui se mettaient en place depuis que nos héros étaient arrivés sur la Lune.
- L’identité du Maîtres d’Armes bien sur, personnage haut en couleur et qui est, bien entendu, Cyrano de Bergerac !
- L’affrontement final, fortement inspiré de la Bataille des Thermopyles, marque les esprits de par sa grande violence, ses nombreux morts mais aussi par sa mise en scène spectaculaire.
- Moins d’humour, certes, mais ce fatalisme qui plane tout le long de l’album n’est pas pour me déplaire.
- Dans l’ensemble, Jean-Luc Masbou livre une prestation à la hauteur de son immense talent.

Points Négatifs :
- Certains fans des débuts qui appréciaient fortement De Cape et de Crocs pour son humour des débuts regretteront probablement que celui-ci soit quasiment absent dans cet album. Il est clair que ce tome est très sombre et en aura surpris plus d’un.
- Une colorisation un peu hasardeuse dans certaines planches, je pense, particulièrement, au face à face tendu entre Mademoiselle et Hermine et compagnie – ce jaune omniprésent, franchement bof !
- Pour rappel, 300 – le film – était sortit sur les écrans peu de temps avant cet album. De là a dire que les auteurs s’en sont inspirés fortement…

Ma note : 8/10

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