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vendredi 9 mars 2018

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – TIMBRÉ


LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – TIMBRÉ

Moite von Lipwig, imposteur et arnaqueur, va devoir faire face à un choix capital : soit être pendu haut et court pour ses précédentes frasques, soit remettre sur pied l'ancien système des Postes d'Ankh-Morpork, tombé en désuétude depuis des lustres. Le choix est moins aisé qu'il n'y paraît, car le poste en question est bien plus dangereux et complexe qu'on ne pourrait le croire… Aidé de ses collègues facteurs et de l'irritable mais ô combien ravissante Adora Belle Chercœur, Moite von Lipwig devra faire face à la concurrence de la Compagnie des Sémaphores…


Les Annales du Disque-Monde – Timbré
Auteur : Terry Pratchett
Type d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première Parution : 10 juin 2004
Edition Française : 14 février 2013
Titre en vo : Going Postal
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 512

Mon avis : Indéniablement, Timbré est un roman marquant dans la longue saga que sont Les Annales du Disque-Monde puisque, avec celui-ci, Terry Pratchett marque un tournant, le dernier, en nous faisant faire connaissance avec le personnage qu’on verra le plus jusqu’à la fin, je veux bien évidement parler du sieur Moite von Lipwig – en effet, a partir de maintenant, les romans alterneront entre ses aventures et celles du Guet, déjà bien présentes depuis longtemps. Bref, par ce fait, Timbré est un roman qui a son importance, ne serais-ce que pour l’arrivée sur le devant de la scène d’un nouvel héros, Moite von Lipwig, escroc notoire et qui, a chaque fois, sera contraint, d’une manière ou d’une autre, de sauver et de remettre sur pied une institution d’Ankh-Morpork. Pour une entrée en matière, c’est a la Poste que notre magouilleur de service va devoir s’atteler et si certains peuvent trouver singulier de retrouver le service postal dans un roman de Fantasy – aussi burlesque soit-il – c’est que, quelque part, ils n’ont guère lut d’ouvrages des Annales jusqu’à aujourd’hui. Car oui, après le cinéma dans Les Zinzins d’Olive Oued, le rock dans Accrocs du Roc ou, par exemple, le journalisme et les médias dans La Vérité, Pratchett, qui n’avait pas son pareil pour pointer du doigt tous les défauts de notre société mais aussi d’inclure des éléments modernes dans ces récits s’attaque ici au service postal, donc, mais aussi, et c’est plus étonnant, a internet, a la téléphonie mobile, a la manière dont les grosses entreprises qui parviennent a une situation de monopole lorgnent sur la qualité des services pour se faire un maximum d’argent mais aussi comment, sous couvert de libre entreprise et de concurrence, bien des grands patrons fulminent contre l’état en prétextant que le service public est un gouffre financier qui étouffe les citoyens d’impôts. Tout cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Ma foi, cela me semble évidant et c’était justement là une des grandes forces de Terry Pratchett qui, sous couvert d’humour ubuesque et de parodie, n’avait pas son pareil pour critiquer toutes les tares de notre société moderne. Bien évidement, pour ce qui est du cas présent, si les thématiques sont nombreuses et plutôt intéressantes, il est évidant que Timbré n’est pas le meilleur volume de la saga. Certes, sa lecture est agréable, certes, les références a notre société sont excellentes et certes, Moite von Lipwig, monumental bonimenteur sans scrupule s’avère être un personnage plutôt attachant au final, mais bon, malgré des qualités incontestables, Timbré est un peu trop prévisible par moments et son final, selon moi, est trop rapide… et puis, sincèrement, passer après Le Régiment monstrueux qui est peut-être a mes yeux le meilleur tome de la saga, c’était un peu compliqué…


Points Positifs :
- Encore une fois, un Pratchett en grande forme pour ce qui est de son talent de s’attaquer a bien des tares de nos sociétés modernes. Ici, l’auteur met en avant le service postal, internet, la téléphonie mobile, au monopole des grosses entreprises, a la baisse de qualité des services pour que les actionnaires reçoivent davantage de bénéfices et aux traditionnelles critiques a l’encontre de l’état et du service public, soit disant responsable des impôts qui étouffent les citoyens.
- Avec Timbré, un tout nouveau personnage fait son apparition dans l’univers des Annales : Moite von Lipwig ! Escroc notoire et sans scrupule, ce n’est qu’au fil des pages qu’il évolue petit à petit et que le lecteur se surprend à l’apprécier. Il faut dire que pour mettre un terme aux magouilles des grosses entreprises, il fallait un magouilleur exceptionnel !
- Lire Timbré et constater, amèrement, que la réalité est ainsi faite… sauf que dans celle-ci, il n’y a pas un Vétérini pour avoir l’idée d’utiliser un Moite von Lipwig pour s’attaquer aux grands patrons…

Points Négatifs :
- Si le final est bon, en tant que tel, on peut regretter qu’il ait été expédié un peu trop rapidement à mon gout.
- Jeanlon Sylvère, le grand méchant du jour, avait tout de personnage flamboyant, hélas, on ne le voit que trop peu, quand son sort, a la fin, il tient en quelques lignes… Un tel protagoniste ne méritait-il pas d’être davantage développé ?
- Quelques pistes sont abordées au fil du roman et abandonnées en court de route.

Ma note : 7,5/10

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