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mardi 19 septembre 2017

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – PYRAMIDES


LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – PYRAMIDES

Teppicymon XXVII est mort et il a un peu de mal à se faire à cette idée. Même s'il respecte le professionnalisme des embaumeurs, voir ces sympathiques artisans plongés jusqu'aux coudes dans vos entrailles a quelque chose qui vous remue les tripes. Son fils va lui succéder et lui aussi a quelque difficulté à s'adapter à la nouvelle situation. Pas facile d'hériter du trône quand on est encore un ado et qu'on vient d'achever ses études à la Guilde des Assassins... Vous voilà soudain responsable du lever du soleil comme de l'abondance des récoltes. Et les ennuis vous guettent : vaches grasses, vaches maigres, sphinx, prêtres fanatiques, crocodiles sacrés et momies vagabondes. Sans compter que la Grand Pyramide a précipité le royaume dans une faille spatio-temporelle.


Les Annales du Disque-Monde – Pyramides
Auteur : Terry Pratchett
Type d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première Parution : 03 mars 1989
Edition Française : 10 janvier 2011
Titre en vo : Pyramids
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 320

Mon avis : Ce septième volume des Annales du Disque-Monde est un peu diffèrent des autres, puisque, pour une fois, nous quittons les personnages plus ou moins récurrents de la série pour nous plonger dans un ancien royaume dont toute ressemblance avec l’ancienne Egypte est tout sauf fortuite. Et c'est ce qui rehausse l'intérêt de ce livre et de la saga, par la même occasion, car ce dépaysement, nous évite de tourner en rond et nous montre un autre aperçu de la géographie du Disque et de toutes les possibilités romanesque qui en découlent, et ce, même si la cité d' Ankh-Morpork est présente dans la première partie de l'œuvre (avec au passage, de forts utiles développements sur les différentes guildes de la ville, en particulier la guide des Assassins, qui nous préoccupe ici, où l'on suit la formation de ces derniers). Donc, nous voila avec une géniale copie de l’Egypte, elle même entourée de deux autres nations qui nous font penser immédiatement a la Grèce et a la Perse. Le décor est planté, et l'on ne va pas s'ennuyer une seule seconde ! Car une fois de plus, Terry Pratchett ne déçoit pas et nous offre, avec Pyramides, un excellent roman à l'humour subtil et corrosif où un jeune héritier, Teppic, qui rêvait de devenir assassin, se voit forcé de rentrer chez lui a la suite du décès de son père afin de prendre sa succession. Bien évidement, pour avoir connu le vaste monde extérieur, notre héros du jour rêve d’apporter quelques progrès à ses sujets, mais cela ne sera pas aussi simple car il est difficile de changer des traditions vieilles de 7000 ans. Surtout que le garant de celles-ci, le grand prêtre Dios, veille au grain. A ce sujet, celui ci mérite une mention spéciale : jusqu'à présent, Pratchett nous avais inventé des personnages, qu'ils soient importants ou secondaires, attachants et charismatiques. Avec Dios, on a l'un des plus intéressants de part sa personnalité, inquiétante et complexe. Si de prime abord, celui ci ne semble pas payer de mine, il se découvre au fil de la lecture (et des diverses révélations) et gagne en intérêt, et ce, jusqu'à la révélation finale (mais chut!). Quand aux autres protagonistes de Pyramides, fort nombreux, on n’est pas déçus une seconde, et pourtant, ils sont légions entre l’architecte et ses deux fils (hilarants), l’embaumeur et son apprenti, Ptorothée et ses origines mystérieuses, les compagnons de la guilde des assassins, les philosophes, sans oublier, bien sur, le plus grand mathématicien du disque qui est tout bonnement un… chameau ! Mais il ne faut pas oublier le Pharaon précédant ; certes, il est mort, mais cela ne l’empêche pas de vaquer à ses occupations.... Bien évidement, comme d'habitude chez Pratchett, rien ne sera simple et les péripétie les plus loufoques font se succéder au fil des pages entre des pyramides de plus en plus grandes et de plus en plus dangereuses, un royaume entier qui disparaît, des momies qui se promènent, des Dieux qui apparaissent, un Sphinx et... son énigme (forcement!), Dios et ses secrets et Teppic, au beau milieu de tout ça, essayant de faire de son mieux. Et si je vous dis que les mathématiques, la physique quantique, les marges de bénéfice et la philosophie tiennent une place primordiale dans cette œuvre, vous comprenez peut être ou vous mettez les pieds ? Ou ça ? Dans un (une fois de plus) excellent volume des Annales. Bien évidement, a lire...


Points Positifs :
- Premier roman dit indépendant du cycle du Disque-Monde, Pyramides est indéniablement une petite réussite où Pratchett réussi à nous donner une vision fort intéressante de l’Egypte antique, mais aussi et surtout, de la force des traditions, celles-ci étant au cœur de l’intrigue. Bien entendu, l’auteur le fait par le biais de l’humour, mais avec grand talent !
- Dios est indéniablement un personnage fort intéressant dans cet ouvrage, surtout au fil de la lecture, lorsque l’on en comprend davantage à son sujet et que l’on apprend qui il est vraiment.
- Une flopée de protagonistes assez réussis dans l’ensemble, avec, en tête de liste, Teppic, le jeune pharaon assassin, la jeune et sensuelle Ptorothée, quelques momies, des architectes et tout un tas d’autres personnages plutôt plaisants.
- Références à l’Egypte antique, donc, mais aussi a L’Iliade, a La Bible, a la rivalité entre le monde grec et les perses, mais aussi, a la religion en règle générale avec tous ces dieux inventés par l’homme et qui prennent subitement vie, au grand dam des… prêtres !
- L’humour propre a la saga, bien sur, mais aussi tout un tas de références scientifiques plutôt bien trouvées.

Points Négatifs :
- Patrick Couton est indéniablement un excellent traducteur de l’œuvre de Pratchett, c’est un fait indéniable, cependant, dans Pyramides, je ne comprends pas pour quelle raison il a donné un accent marseillais aux grecs locaux ? Sincèrement, cela m’aura insupporté a chaque fois que l’un de ces derniers avait une ligne de dialogue et cela s’en est ressentit a la lecture…
- Un final un poil trop expéditif a mon gout.

Ma note : 8/10

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