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dimanche 17 septembre 2017

ELMER


ELMER

En ce mois d’octobre 2003, Jake se réveille au beau milieu de la nuit. Vue l’heure très tardive à laquelle son cauchemar l’a sorti de son sommeil, il surfe sur le net. Il déprime en voyant les informations concernant la grippe aviaire, mais se réjouit en tombant sur des photos dénudées d’Anna Rosie, une actrice qu’il trouve irrésistible. Plus tard dans la matinée, il se rend à un entretien d’embauche. Il en est aussitôt refoulé et ne comprend pas pourquoi. Son CV est pourtant éloquent, ses qualités nombreuses... Jake est persuadé que si la recruteuse ne veut pas de lui, c’est tout simplement parce qu’il est un poulet. Il ne peut y avoir d’autres explications. Mis dehors par les vigiles de la société, le gallinacé rend ensuite visite à sa sœur qui travaille à l’hôpital. Celle-ci lui explique que les choses ont changé et que les poulets ont tous leur place dans la société actuelle. En rentrant chez lui, Jake apprend que son père Elmer est gravement malade. Il prend donc le bus pour aller le voir. Il retrouve toute sa famille, mais peu après, son paternel décède. Jake est décontenancé. Sa mère lui lègue alors le journal intime que tenait son père. La haine que Jake portait jusqu’ici pour les humains change peu à peu…


Elmer
Scénario : Gerry Alanguilan
Dessins : Gerry Alanguilan
Encrage : Gerry Alanguilan
Couleurs : Gerry Alanguilan
Couverture : Gerry Alanguilan
Genre : Chronique sociale
Editeur : Slave Labor Graphics
Titre en vo : Elmer
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 24 novembre 2010
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Çà et là
Date de parution : 24 novembre 2010
Nombre de pages : 141

Liste des épisodes
Elmer 1-4

Mon avis : Cela faisait très longtemps, grosso modo, sept ans, que je souhaitais lire ce fameux Elmer, œuvre pour le moins atypique de Gerry Alanguilan où, subitement, et sans grande explication, du jour au lendemain, les poulets accédaient a l’intelligence et a la conscience de soit. Un postulat de départ pour le moins singulier, il faut en convenir, mais fort propice pour nous proposer une belle critique sociale sur nous-mêmes, puisque, il faut le reconnaitre, si une telle chose arriverait dans le monde réel, si une espèce animale deviendrait subitement intelligente, je pense que la réaction de l’humanité ne serait pas tout de suite positive, bien au contraire. C’est donc sans grande surprise que, a la lecture de cet Elmer, le lecteur tombe tout de suite dans une critique sociale du plus bel effet, l’auteur usant de son postulat incroyable pour montrer les nombreux défauts de l’humanité, toujours prompte a taper sur son voisin, encore plus si celui-ci est différent. Les amateurs du genre, c’est-à-dire, d’œuvres un peu plus complexes que la moyenne seront bien évidement ravis par le propos de cet Elmer, surtout que, en plus d’une partie graphique qui, en toute sincérité, est superbe – et dire que Gerry Alanguilan est surtout connu dans le monde des comics qu’en tant qu’encreur – le scénario, lui, mérite le détour et on tombe très rapidement sous le charme de cette histoire familiale où se mêlent ressentis, regrets, amour mais aussi, ne l’oublions pas, d’autres thématiques plus large comme les relations sentimentales envers ceux jugés différents, le racisme, les excès en tout genre, mais aussi, car l’espoir existe aussi, l’amitié, malgré les différences. Elmer est donc une œuvre fort réussie, sans grandes surprises, il faut le reconnaitre, mais qui, par sa profondeur amène le lecteur a la réflexion : après tout, ne soyons pas dupes car si dans ce comics, ce sont les poulets qui sont pointer du doigt par les humaines, dans un sens plus large, on pourrait les remplacer par les noirs, les juifs et n’importe quelle autre communauté humaine qui, au cours de l’histoire, auront été victimes de la sauvagerie de leurs « frères » humains…


Points Positifs :
- Une œuvre mature qui, sous couvert de fantastique – des poulets qui accèdent a l’intelligence, il fallait oser – est en fait une fort belle critique sociale de l’espèce humaine dans son ensemble. Les défauts, mais aussi les qualités de cette dernière ne sont pas occultés et quand on pense a ce que l’Homme a put faire a ses semblables, on se doute bien que face a des poulets intelligents, cela sera du racisme puissance mille !
- Elmer est également une belle histoire familiale, qui revient sur les joies et les peines que tout a chacun peut ressentir au sein de la sienne, sur les non-dits, les préférences, les regrets, etc.
- Graphiquement, c’est une pure merveille et je trouve fort judicieux le choix du noir et blanc de la part de Gerry Alanguilan.
- Une couverture assez sobre mais néanmoins réussie.

Points Négatifs :
- En tant que critique sociale, il faut reconnaitre que d’autres œuvres ont déjà été bien plus loin et qu’il manque peut-être un petit plus – quelques pages – a Elmer pour devenir un chef d’œuvre absolu.
- Dommage que cette bande dessinée n’est pas été un peu plus longue : il y avait peut-être de quoi en faire un peu plus, surtout vers la fin.

Ma note : 8/10

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