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jeudi 1 juin 2017

LES LIVRES DE CORUM – LA LANCE ET LE TAUREAU


LES LIVRES DE CORUM – LA LANCE ET LE TAUREAU

Corum sait-il encore qu’il a vaincu les Seigneurs du Chaos ? Un siècle a passé depuis; la belle Rhalina est morte et le Prince à la robe écarlate, condamné à l’immortalité, reste prostré dans son morne château. Une nuit, en songe, il entend un appel : un indicible danger menace le peuple de Rhalina. Il franchit les portes du temps et rejoint les survivants qui lui apprennent l’accablante nouvelle : les Fhoi Myore sont de retour. Ces monstres issus d’une autre dimension font régner sur toutes choses le froid et la brume ; leurs chiens démoniaques massacrent tout sur leur passage. Jadis, on avait pu repousser les envahisseurs grâce à six adjuvants magiques. Mais où les retrouver ? Et comment affronter les périls d’une quête ? Mannach, le roi-druide, n’en fait pas mystère : c'est à Corum de relever le défi.


Les Livres de Corum – La Lance et le Taureau
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy
Première Parution : 10 juin 1973
Edition Française : 02 mai 2004
Titre en vo : The Bull and the Spear
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Martin Bruno
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 185

Mon avis : La Lance et le Taureau marque un tournant incontestable dans le cycle de Corum, le Prince Vadhagh, avatar du Champion Eternel : en effet, on peut parfaitement parler de deuxième cycle tant les différences sont notables entre les trois premiers volumes et les suivants, dont l’action, ici, se déroule mille ans plus tard, face à de nouveaux adversaires, les Fhoi Myore, qui remplacent au pied levé les habituels Seigneurs du Chaos, « adversaires » habituels des diverses incarnations du Champion dans les divers cycles. De plus, l’ambiance celtique, que l’on pouvait ressentir légèrement dans la première partie des Livres de Corum, est cette fois ci portée a son paroxysme : coutumes, vêtements, mode de vie, pierres levées, légendes, héroïsme, druides etc. Pas de doute, Moorcock, dans cette suite des aventures de Corum a tenu à nous proposer un monde pas forcement original d’un point de vue narratif (après tout, les œuvres liées au monde celtique sont légions) mais auquel l’on ne se serait pas forcement attendu, habitués que nous sommes a l’habituelle opposition entre Loi et Chaos. Sur ce point, le fait que l’on quitte pour une fois un peu l’habituelle cosmologie (enfin, un petit peu, un petit peu seulement) du Multivers Moorcockien n’est pas, à mes yeux, pour me déplaire, et voir Corum, ce personnage charismatique quitter un peu ce rôle de Champion Eternel pour celui de demi-dieu Celte dont on attend le retour, puis déambuler au milieu de Druides, de guerriers vaillants aux coutumes bien plus complexes qu’un Jules César ait put laisser entendre dans sa Guerre des Gaulles, et découvrir des cairns de pierre et autre pierres levées est assez intéressant à mon avis. De plus, c’est un Corum différent, bien moins puissant que dans la première partie du cycle, où sa main et son œil, appartenant a des Dieux lui conféraient bien des pouvoirs, mais aussi un Corum privé de ses amis et de son amour (Jhary est parti pour d’autres lieux, Rhalina est morte après une longue vie… humaine) et qui, au début de ce quatrième tome, se lamente dans sa forteresse comme un autre Champion, Hawkmoon, put le faire en son temps. Mais un Corum qui, bien vite, répondra, sous les conseils de Jhary-O-Conel, à l’appel au secours des descendants de son épouse, qui, plus de mille ans plus tard, sont en grand danger devant une menace peu commune, les fameux Fhoi Myore, ces fameuses créatures issues des limbes et qui menacent, comme purent le faire autrefois les Ducs du Chaos, toute vie sur Terre. Et une fois de plus, l’on se retrouve en chemin connu : un danger a première vu insurmontable survint, un objet, un lieu, quelqu’un pourrait aider Corum et ses alliés a le surmonter, et voila le Prince Vadhagh embarqué, comme a son habitude, pour une quête aux nombreuses péripéties, où il connaîtra bien des dangers, sera parfois sauver de façon surprenante au dernier moment, avant de finir par, bien entendu, réussir dans son entreprise. Ce coté, un petit peu comment dire, répétitif dans le cycle peut en énerver ou lasser plus d’un, ce qui ce conçois parfaitement ; pourtant, une fois de plus, le tout fonctionne assez bien et le lecteur sera rapidement captivé par un récit sans temps morts et ne reposera le livre que lorsqu’il sera parvenu a la dernière page. Personnellement, c’est ce qui m’est arrivé, ayant tout bonnement dévoré ce quatrième tome, l’expédiant assez rapidement tant le plaisir de découvrir la suite était présent, plaisir qui trouva son point culminant dans un final impressionnant (ah, le combat contre les hordes des Fhoi Myore, le Taureau noir !). Alors certes, tout n’est peut être pas parfait, comme je l’ai déjà dit un peu plus haut, cependant, il y a ce nouvel univers mis en place, cette ambiance celtique du plus bel effet qui fait tant pour la réussite de l’ensemble, le retour de Gaynor le damné et ces nouveaux ennemis, les fameux Fhoi Myore qui semblent invincibles avec leur troupe composés de morts vivants et d’hommes végétaux fait que cette Lance et le Taureau est une fois de plus, comme de coutume dans le cycle, une réussite. Un Corum certes différent, à la fois semblable et différent dans la structure narrative du récit, mais un Corum tout simplement exceptionnel, qui prouve une fois de plus toutes les immenses qualités de ce cycle peut être moins connu que les productions actuelles mais qui mérite largement le détour.


Points Positifs :
- Avec La Lance et le Taureau, Moorcock débute un, de fait, un second cycle pour son héros, Corum, et, ma foi, au vu des nombreuses différences avec le précédant – finit l’opposition entre la Loi et le Chaos, ambiance celtique omniprésente, nouveaux adversaires réussis – force est de constater que c’est une belle réussite et que ces changements apportent un souffle nouveau a une saga déjà excellente a la base.
- L’ambiance celtique, justement, est l’une des grandes forces de ces Chroniques de Corum : certes, cela déstabilise un peu au début, cependant, assez rapidement, le lecteur est conquis par ce peuple aux coutumes familières, ces légendes, ces noms et mêmes ces créatures qui sonneront familièrement aux amateurs des celtes et de leurs coutumes.
- L’intrigue en elle-même n’est certes pas des plus originale, cependant, elle n’en reste pas moins terriblement efficace et cette quête de Corum vous tiendra en haleine de la première a la dernière page.
- Les Fhoi Myore remplacent habilement les Seigneurs du Chaos, d’ailleurs, leur étrangeté même fait d’eux des opposants plus originaux que les traditionnels Arioch, Xiombarg et compagnie… De plus, leurs séides sont plus réussies que celles du Chaos.
- Ah, le magnifique et somptueux Taureau noir !
- La plus belle couverture du cycle, tout simplement.

Points Négatifs :
- Une quête, deux trésors sacrés possédant de grands pouvoirs à retrouver afin de sauver la mise, oui, tout cela n’est pas bien original surtout que Moorcock réutilisera le concept par la suite.
- On voit a peine le sympathique Jhary-a-Conel.

Ma note : 8,5/10

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