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samedi 21 janvier 2017

REFUGE


REFUGE

Au cœur de l’été 1968, il souffle un vent de liberté sur Osnabrück, dans le nord de l'Allemagne, où vit le jeune Wolfgang. Poussé par cet esprit de révolte, l’ado de 14 ans répond par l’insolence à l’éducation stricte prodiguée par sa mère et son beau-père, ce qui lui vaut de se retrouver placé dans un internat religieux pour jeunes garçons difficiles. Portes fermées à clé, barreaux aux fenêtres, châtiments corporels et travaux dans une tourbière… : Wolfgang découvre la vie de caserne sous couvert d’éducation religieuse. Les durs conflits entre pensionnaires s’ajoutent aux brimades des frères qui les encadrent. Loin d’étouffer la volonté d’émancipation du jeune homme, ce quotidien exacerbe sa révolte contre l’ordre établi et contre ces adultes qui répriment la jeunesse au nom de la religion.


Refuge
Réalisation : Marc Brummund
Scénario : Nicole Armbruster, Marc Brummund
Musique : Anne Nikitin
Production : Zum Goldenen Lamm Filmproduktion, SWR, WDR, SR, NDR, ARTE
Genre : Drame
Titre en vo : Freistatt
Pays d'origine : Allemagne
Langue d'origine : allemand
Date de sortie : 25 juin 2015
Durée : 104 mn

Casting :
Louis Hofmann : Wolfgang
Alexander Held : Hausvater Brockmann
Stephan Grossmann : Bruder Wilde
Katharina Lorenz : Ingrid
Max Riemelt : Bruder Krapp
Uwe Bohm : Heinz
Langston Uibel : Anton
Enno Trebs : Bernd
Justus Rosenkranz : Mattis
Ole Joensson : Hans
Anna Bullard : Angelika
Hans-Peter Korff : Pastor Abeln
Hendrik von Bültzingslöwen : Bruder Hanebuth

Mon avis : Souvent, sur ce blog, il m’arrive de dire, dans mes critiques, que le hasard fait souvent bien les choses, de même, louer les louanges de la chaine Arte est plutôt chose commune de ma part. Et donc, forcément, avec une telle entrée en matière, vous avez compris où je veux en venir car oui, ce fut par le plus grand des hasards que, hier soir, je suis tombé sur ce Refuge, film allemand dont je n’avais jamais entendu parler et qui était donc diffusé sur Arte… Un hasard fort heureux car s’il y a bien une chose que je ne regrette pas de ma soirée d’hier, c’est bien d’avoir vu ce long métrage : en effet, alors que je me croyais, au départ, devant un quelconque téléfilm que j’abandonnerai très rapidement pour de la lecture, au bout de dix minutes, j’avais compris que je ne quitterai pas le petit écran de si tôt. Il est évidant qu’assez rapidement, après une entrée en matière qui ne laissait pas présager du reste et que l’on pouvait qualifier de peu originale, a priori, dès les premières scènes de sévices reçues par notre héros du jour, le très bon Louis Hofmann et par ses co-pensionnaires de cet internat décidément très particulier, je me suis rendu compte que les choses seraient un poil plus compliquées que je ne l’escomptais au départ. Car dans ce pensionnat, cette maison de redressement, ce refuge comme il est nommé, il s’en passe de drôles de choses dans ses murs et au-delà, et les jeunes garçons qui y vivent, exploités, martyrisés et soumis a une discipline de fer attirent forcément immédiatement toute la sympathie du spectateur, même les plus durs d’entre eux auquel on trouve fort logiquement toutes les excuses du monde quand on voit a qui ils ont a faire en tant que gardiens, car ces derniers, du directeur sadique au surveillant violant en passant par le pseudo sympa qui s’avère être un pédophile, il n’y a rien a en tirer et tout est fait, a chaque instant, pour briser la volonté des pensionnaires. Bien évidement, et avec en tête de liste notre jeune héros, ces derniers vont essayer, a plusieurs reprises mêmes, mais dans cette Allemagne d’après guerre de la fin des années 60 où, comme le dit si bien le directeur, cela fait 25 ans qu’il est un notable dans cette petite ville et que rien ne changera, les jeux sont joués d’avance, surtout quand les parents, absents, abandonnent littéralement leur progéniture aux mains des tortionnaires du refuge. Alors bien sur, Refuge est une œuvre d’une très grande violence et qui, par certains cotés, renvoi a The Magdalene Sisters, une violence physique mais aussi et surtout psychologique et qui risque de toucher un public plus sensible, mais quand on sait que tout cela est tirer d’une histoire vrai, qu’effectivement, pendant des décennies, des dizaines de milliers de jeunes allemands ont souffert le martyre dans ce genre d’institutions et que, accessoirement, ce film, coup de poing, est fort bien tournée et servi par un petit lot d’acteurs forts bons, pourquoi passer a coté d’une expérience qui certes, risque de vous retourner et ne vous laissera pas indifférent mais qui, indéniablement, est une belle réussite !?


Points Positifs :
- Un très bon film qui ne paye pas de mine a priori mais qui s’avère être une belle réussite. Dénonçant des faits réels qui ont longtemps sévit en Allemagne pendant des décennies, Refuge risque de vous choquer, il vous marquera, mais justement, c’est le but.
- Certaines œuvres de fiction du même genre ratent leur coup car elles proposent un quelconque espoir or ici, et c’est là l’une des grandes forces de ce film, c’est qu’il n’y en a aucun, ou alors, si peu que je l’ai à peine remarqué : la violence est partout, sous toutes ces formes et il n’y a décidément aucun espoir pour tous ces adolescents qui finiront de toutes façons brisés.
- Je ne suis pas un spécialiste du cinéma germanique et connait fort peu ses acteurs phares, mais bon, j’ai trouvé ces derniers plutôt bons dans l’ensemble quand au jeune Louis Hofmann, le bougre m’a l’air plutôt talentueux avec sa petite gueule d’ange.
- Une mise en scène impeccable, des décors naturels qui nous plombent l’ambiance d’entrée de jeu – les tourbières, ce n’est pas sexy – et un coté désespérant qui nous colle a la peau tout au long du film…

Points Négatifs :
- Il n’y a vraiment aucun personnage positif parmi les adultes et c’est peut-être un peu exagéré du coup même si cela est en accord avec le propos très dur du film – même le seul surveillant plus ou moins sympa du lot s’avère aimer d’un peu trop prêt certains pensionnaires…
- En toute franchise, la relation incestueuse entre notre jeune héros et sa mère n’apporte strictement rien à l’intrigue.

Ma note : 8/10

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