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samedi 12 décembre 2015

WYTCHES – TOME 1


WYTCHES – TOME 1

La famille Rooks s'installe dans une petite ville offrant un cadre paisible et bucolique. La fille, Sailor, semble nerveuse à l'idée de reprendre des cours. Elle espère que personne ici ne connait la raison de leur récent déménagement. Son père, Charlie, fait de son mieux pour la rassurer mais entre le mal-être de sa fille et l'accident qui a récemment cloué sa femme dans un fauteuil roulant, il a du mal à cacher son angoisse et s'en confie auprès de son ami Reg. Les phénomènes étranges se multiplient autour de la famille et on comprend vite que Sailor a été traumatisée par la brutale disparition, sous ses yeux, d'Annie, une petite frappe qui la torturait dans son précédent lycée. Les choses ne vont pas s'arranger pour la jeune fille et elle comprend vite que, cette fois, c'est elle qui risque de connaître le sort d'Annie...


Wytches – Tome 1
Scénario : Scott Snyder
Dessins : Jock
Encrage : Jock
Couleurs : Matthew Hollingsworth
Genre : Fantastique, Horreur
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Wytches – Vol 1
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 24 juin 2015
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 13 novembre 2015
Nombre de pages : 160

Liste des épisodes
Wytches 1-6

Mon avis : Indéniablement, il s’en passe des choses dans le petit monde des comics outre-Atlantique, et si, pour le moment, les deux mastodontes que sont Marvel et DC tirent encore leur épingle du jeu, il se pourrait bien que l’avenir ne leur appartienne plus, ou, du moins, plus autant, car bon, comment dire… dans ce monde formaté où le super-héros a trop longtemps été roi, où les auteurs étaient pieds et poings liés par les colosses de l’industrie et où, par la force des choses, leur liberté créative était, en quelque sorte, bafouée, les choses changent, petit a petit, certes, mais surement. Car du coté des productions indépendantes et des éditeurs de moindre importance, Image en tête, bien sur, c’est fou ce que ces dernières années et surtout ces derniers mois ont modifier la donne : bien sur, sur ce blog, je n’ai pas été insensible a ce changement bienvenue et si cela fait bien longtemps que Saga a droit aux honneurs qui lui sont dut, ces derniers temps, j’ai eu l’occasion et le plaisir de vous parler de Bedlam, de Trees et donc, aujourd’hui, du premier volume d’un certain Wytches… Bon, tout d’abord, si les anglophones auront compris que ce comic a quelque chose à voir avec les sorcières, celles-ci tiennent davantage de Stephen King (dont Scott Snyder, le scénariste, est un grand fan) que d’une quelconque fée Carabosse : créatures primordiales aux pouvoirs incommensurables, elles vivent en parallèle de l’humanité et n’agissent que lorsque celle-ci fait appels a leurs talents, créant, de ce fait, un pacte faustien du plus bel effet… dans le genre horrifique, j’entends. Du coup, ici, que le lecteur ne s’attendent point a de quelconques formules magiques prononcées a la hâte ou a des balais volants mais davantage a une race humanoïde aux mœurs indicibles mais, en quelque sorte, pas tant que ceux qui pactisent avec elles. Car ce qui ressort principalement de ce premier tome de Wytches (composé des six premiers épisodes), c’est principalement les sentiments humains dans ce qu’ils ont de moins avouables : peur, envie, égoïsme, et, ne l’oublions pas, jusque où certains seraient capables d’aller afin d’obtenir leur souhait le plus fort ? Car finalement, si ces sorcières, comme on les surnomme, mangent des humains et sont certes horribles, elles n’agissent que lorsque des hommes et des femmes font appel a elles, lorsque, par le biais de ces fameux pactes, une proie leur est désignée, et, quelque part, c’est surtout cela qui fait froid dans le dos car si les sorcières ont une apparence monstrueuse, les vrais monstres, ce sont les humains, vous, moi… Du coup, plutôt qu’un simple et énième récit horrifique, Wytches, œuvre qui tenait particulièrement a cœur de Scott Snyder, est un comics bien plus profond et subtil qu’il n’y parait de première abord : s’intéressant aux relations humaines, a la crainte qu’un père peut éprouver de perdre son enfant, aux désirs les plus noirs et l’égoïsme particulier de l’espèce humaine, sans oublier, bien entendu, ces fameuses sorcières si particulières, Wytches est l’une des belles surprises, a mes yeux, de cette fin d’année et même s’il y aurait a dire sur le style graphique choisis (voir plus bas), personnellement, ce premier volume m’a conquis au point d’avoir hâte de découvrir la suite…


Points Positifs :
- Si les sorcières qui donnent leur nom à cette œuvre ont une apparence monstrueuse, les véritables monstres de l’histoire, ce sont les humains avec leur égoïsme, leurs désirs et le fait que, par mesquinerie, ils sont capables de vendre ceux qu’ils aiment. Sur ce point, Scott Snyder a fait très fort et ce postulat de départ est l’une des grandes forces de cette œuvre.
- Oubliez tout ce que croyez connaitre sur les sorcières, celles de Wytches sont très différentes et tiennent davantage de créatures primordiales existant depuis des milliers d’années que des vieilles femmes s’en allant au Sabbat.
- Les relations entre les personnages, fort bien retranscrite par un Scott Snyder habité par son projet, particulièrement pour ce qui est de l’amour d’un père pour son enfant et de la crainte que tout parent a, en lui, qu’il arrive quelque chose a sa progéniture.
- Comment ne pas voir dans cette œuvre l’immense influence de Stephen King, ce qui, bien entendu, ravira les fans du maitre de l’horreur moderne.
- Certes, le style graphique et la colorisation sont particuliers, mais je trouve que cela apporte un plus indéniable, une certaine touche particulière a une œuvre décidément hors-norme.
- Scénaristiquement, c’est très bon et l’avancée de l’intrigue avec ses nombreux coups de théâtre marque les esprits.
- Bien aimé les textes de l’auteur en fin de volume où il revient sur les origines de son œuvre, son enfance, ses gouts.    

Points Négatifs :
- Même si dans l’ensemble, j’ai apprécier le style graphique de cette œuvre, je trouve que sur certaines planches, la colorisation est trop chargée ce qui rend par moments certaines cases peu compréhensibles.
- Justement, si j’ai apprécié cette colorisation tout de même particulière, il faut reconnaitre que celle-ci ne plaira pas à tout le monde ; le style de Matthew Hollingsworth est très spécial tout de même.

Ma note : 8,5/10

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