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mercredi 24 septembre 2014

LA FEMME LÉOPARD


LA FEMME LÉOPARD

En 1946, par une soirée caniculaire, deux golems cyclopes massifs et noirs ébène poursuivent une jeune femme noire agile et revêtue d’une peau de léopard, sur les toits de Bruxelles. Avec sa souplesse, la femme-léopard parvient à se cacher derrière des cheminée, à bondir de gouttières en pignons, jusqu’à parvenir à la lucarne de la suite du colonel Van Praag au sein de Moustic Hôtel, un véritable musée de pièces africaines. Au téléphone, ce vétéran de la guerre en Afrique réclame en râlant la bouteille de whisky qu’il a commandé il y a une demi-heure. Dans le hall de l’établissement, Spirou se fait houspiller par son chef : il pue l’alcool et il traine. Le groom est alcoolique depuis la mort d’Audrey et il s’exécute sans grande motivation. Il monte les étages avec un plateau et la bouteille, profite d’un palier désert et engloutit en douce une rasade de whisky. Or une fois arrivé chez Van Praag, il découvre ce vétéran agressé par la femme-léopard, qui lui réclame le « koso », un fétiche sacré. L’ivresse de Spirou le rend peu efficient… il est assommé par un trophée de rhinocéros. Son intervention permet néanmoins au colonel de mettre en fuite la femme-léopard, après l’avoir blessée à la jambe. Quand Spirou revient à lui, le colonel s’est mis en chasse sur les toits. Spirou les rattrape et retrouve la femme blessée et inconsciente. A son tour poursuivi par les golems, il la porte et la met en sûreté dans l’appartement de Fantasio…


La Femme Léopard
Scénario : Yann
Dessins : Olivier Schwartz
Couleurs : Laurence Croix
Genre : Aventure, Action, Fantastique, Etrange, Humour
Editeur : Dupuis
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 02 mai 2014
Nombre de pages : 64

Mon avis : Il y a de cela cinq ans (déjà, comme le temps passe vite), je vous proposais sur ce blog la critique d’une œuvre qui avait fait énormément parler d’elle lors de sa sortie, un certain Le Groom vert-de-gris, une aventure du célébrissime Spirou, mais en dehors de la série habituelle, cette BD faisant partie d’une saga un peu à part, plus adulte et intitulé Une aventure de Spirou et Fantasio par… Se déroulant pendant la seconde guerre mondiale, à Bruxelles, en pleine occupation allemande, Le Groom vert-de-gris m’avait énormément plu, ne serait-ce que pour son ton plus sérieux, son ambiance, ses très nombreuses références au Spirou original mais aussi à Hergé, son humour et, mine de rien, son histoire franchement bonne. Bref, une œuvre marquante, même cinq ans après. Du coup, il y a quelques mois, en apprenant la sortie d’un nouvel opus de Spirou, toujours avec le même duo d’auteurs – Yann et Schwartz – je m’étais naturellement dit que je ne pouvais décidément pas passer à côté de cet album ; après tout, s’il était du même acabit que son prédécesseur, je pouvais m’attendre à une fort bonne BD. Et, ma foi, cela commença plutôt bien : ainsi, dès le départ, dans un Bruxelles de l’immédiat après-guerre, nous retrouvons un Spirou alcoolique notoire et qui ne peut oublier son amour pour une jeune fille juive, disparue dans les camps de la mort. Pendant ce temps-là, une femme panthère, superbe et féline, vole de toit en toit en quête d’un fétiche tout en étant poursuivie par de biens singuliers gorilles/cyclopes. Un bon début, donc, surtout qu’assez rapidement, entre des références toujours présentes, un humour au rendez-vous et une intrigue qui démarre en trombe, on se dit que cette Femme Léopard va faire aussi bien, et ce serait déjà pas mal, que Le Groom vert-de-gris. Or, arrivé sensiblement à la moitié du récit, patatras, le scénario, jusque-là excellent, part un peu en eau de boudin, l’auteur, Yann donc, se croit obliger de nous pondre des pages et des pages sur la faune de Saint-Germain-des-Prés avec Sartre, Beauvoir et toute la clique, passage on ne peut plus inutile et qui n’apporte strictement rien à l’intrigue, si ce n’est un sentiment d’ennuie absolu. Du coup, après avoir perdu tellement de temps avec l’intelligentsia parisienne de l’époque, Yann, faute de temps et de place, bâcle un peu la fin, forcément expédiée, ce qui, et c’est le comble, et plutôt pas mal pensée quand a ses implications futures puisque, vous l’avez compris, La Femme Léopard n’est que le premier volet et qu’une suite, Le maître des hosties noires, est en préparation. Espérons juste que celle-ci soit à la hauteur d’une intrigue pourtant excellente au départ car même si après coup, La Femme Léopard peut apparaitre un peu bancal dans sa structure, tout n’est pas à jeter, loin de là… mais bon, pour ce qu’il en est de sa comparaison avec Le Groom vert-de-gris, alors là, il n’y a pas photo, mais pas le moins du monde…


Points Positifs :
- Le plaisir d’avoir une suite à l’excellent Groom vert-de-gris, surtout que celui-ci avait mis la barre assez haut. Retrouver les protagonistes de celui-ci, l’univers, est, forcément, un véritable régal pour ceux et celles qui avaient apprécié cet album il y a cinq ans.
- Un bon synopsis de départ avec un nouveau personnage, la fameuse Femme Panthère, plutôt réussi.
- Graphiquement, ce n’est pas une surprise mais reconnaissons que Olivier Schwartz fait un travail remarquable.
- Ce Spirou est bien entendu plus adulte (alcoolisme du héros, sexualité non dissimulée, etc.) mais force est de constater que point de vu humour et diverses situations cocasses, on est servi.
- Nouvelles références pour les amateurs, quoi qu’en nombre moins important que dans le précédent album, avec, en tête de liste, un certain Alan bien connu des amoureux de Tintin.

Points Négatifs :
- Ca commence bien, très bien même, mais arrivé plus ou moins à la moitié de l’album, ça baisse nettement d’un ton et sincèrement, toute la partie se déroulant à Paris et non seulement d’un ennui abyssal mais, qui plus est, franchement un peu inutile…
- Du coup, c’est la fin qui en pâtie, trop rapidement expédiée à mon gout.
- Comparativement, au vu de ce que fut Le Groom vert-de-gris, il y avait de quoi s’attendre a beaucoup mieux…
- Et hop, une suite au programme et on va devoir patienter combien de temps maintenant ?!

Ma note : 6,5/10

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