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lundi 18 août 2014

SERVITUDE – ICCRINS


SERVITUDE – ICCRINS

En opposant le Roi Garantiel d’Anorœr et son cousin Othar de Vériel, les Fils de la Terre s’entredéchirent jusqu’au dernier. L’imprenable citadelle franche d’Al Astan semble en être le dernier théâtre, dans lequel quelques Drekkars, leurs ennemis séculaires, jouent habilement les souffleurs de braises. Pour autant, cette société héritière des Dragons est elle aussi on ne peut plus mal en point et leur Empereur menacé… La bataille fait bientôt rage, livrant de nouveaux rois, de nouveaux traîtres et laissant les mercenaires se laver du sang des ennemis. Kiriel, le gendre de Garantiel, prématurément veuf, aidé de F’Lar et de l’amiral Koreil Vanarek, tente une percée au cœur de la citadelle. Bientôt, les deux premiers doivent pourtant leur salut à l’approche d’un vaisseau volant Iccrin. Kyriel est blessé et F’Lar fait valoir sa condition d’épouse du Gardien du Pilier Arkindé d’Anar pour contraindre l’équipage, venu faire une mystérieuse livraison, de les prendre à bord. Et tandis que les Fils de la Terre livrent leur dernier (?) souffle, le navire volant prend de l’altitude. A bord, se trouve Esdras, infante capable de maîtriser le souffle des vents pour guider le vaisseau. Après un bref arrêt sur une plateforme pour que l’infante reprenne des forces via l’étrange cérémonie du Vek, l’équipage reprend la route vers l’une des 3 Cités Iccrins installée sur le Pilier de Kersh, une gigantesque plateforme en plein milieu du ciel. Pour autant, F’Lar, ou plutôt Filène d’Anar, tente le tout pour le tout pour ne pas y être conduite : ce n’est pas par hasard qu’elle n’y soit pas retournée depuis 15 ans. Pas un hasard non plus, que tous la croient morte à jamais…


Servitude – Iccrins
Editeur : Soleil
Scénario : Fabrice David
Dessins : Eric Bourgier
Couleurs : Eric Bourgier
Genre : Heroic Fantasy
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 25 juin 2014
Nombre de pages : 56

Mon avis : Presque trois ans, oui, une éternité donc que j’ai découvert cette incroyable – et je pèse mes mots – bande dessinée qu’est Servitude, et encore, à l’époque, c’était lors de la sortie du troisième tome que je me suis lancé dans cette œuvre, celle-ci ayant en fait débuté en 2006… huit ans pour parvenir au quatrième tome, une attente bien trop longue pour tous les amoureux de cette magistrale œuvre de Fantasy, mais au vu du résultat final, à chaque fois, comment ne pas reconnaitre qu’au moins dans ce cas-là, le jeu en valait la chandelle ?! Car oui, mille fois oui, Servitude, ce n’est pas une énième production de chez Soleil comme la maison d’édition nous en abreuve jusqu’à n’en plus soif, mois après mois, Servitude, ce serait presque, du moins, c’est mon avis, le summum de la production du genre Fantasy actuelle, une espèce de Trône de Fer de la BD franco-belge, et d’ailleurs, puisque j’en suis à parler de l’œuvre de Georges Martin, comment ne pas faire le lien avec celle-ci ? Œuvres adultes toutes deux, fantastique peu présent même si existant, protagonistes nombreux et à la psychologie fouillé, nombreuses luttes de pouvoirs et morts en pagaie, oui, il apparait évidant que les liens existent, et ce, même si lorsque j’avais découvert les trois premiers volets de cette BD, comme je n’avais alors pas encore lu l’œuvre de Martin, je ne pouvais pas le savoir. Et donc, après presque trois ans d’attente et une relecture nécessaire des trois premiers tomes, histoire de me remémorer un peu l’intrigue, telle ne fut pas ma joie de retrouver un univers, des protagonistes et une histoire qui m’avaient pour le moins enchanter dans la désormais déjà lointaine année 2011, et, ma foi, assez rapidement, ce fut avec le même plaisir, la même intensité qu’auparavant que j’ai découvert, lu, dévorer cette suite, ce nouveau opus, Iccrins. Ici, et contrairement au tome précédant qui faisait la part belle à l’action et aux moments de gloire d’une grande bataille, celle d’Al Astan, nous replongeons, un peu comme dans le second volet qui mettait en avant la société des Drekkars, dans le jeu politique des Iccrins, le peuple des anges : place donc à un quatrième opus plus calme, où les dialogues et les enjeux des divers protagonistes prennent le pas sur l’action à proprement parler mais où l’intérêt est toujours le même. Une fois de plus, c’est un véritable plaisir que de découvrir ce nouveau peuple, de voir les avancées du scénario et d’en apprendre de plus en plus sur les enjeux de celui-ci, et, forcément, une fois de plus, comment ne pas s’extasier devant les dessins d’Éric Bourgier ? Ce n’est pas nouveau mais celui-ci, par moments, nous livre des planches qui tiennent presque du génie, et entre des décors magnifiques, des personnages charismatiques au possible et ces tons d’ocre qui apportent une touche sépia du plus bel effet, le plaisir est sans fin… Sans fin ? En fait, en parlant de fin, voilà le gros, le très gros problème désormais : ce n’est pas finis et vu l’attente entre chaque album, se dire qu’il va falloir patienter au moins trois ans pour la découvrir, ça a de quoi foutre un coup au moral. Mais bon, si dans quelques années, c’est pour avoir un résultat aussi parfait, le jeu en vaudra la chandelle…


Points Positifs :
- Pour la quatrième fois, donc, je vais me répéter mais bon, je ne vois pas comment je ne pourrais pas louer, une fois de plus, la complexité du scénario, la crédibilité de cet univers et de son histoire, qui se dévoile au fil des tomes, ces personnages, nombreux et charismatiques, et puis, bien entendu, comment ne pas s’extasier devant le travail d’Éric Bourgier et se dire que ce type nous a pondu, d’un point de vu graphique, l’une des plus belle BD de ces dernières années !?
- Un quatrième opus plus calme que son prédécesseur, qui ressemble donc au second, Drekkars, mais qui n’en reste pas moins intéressant : c’est un régal que de découvrir un nouveau peuple, les Iccrins, leur société, leurs coutumes et leurs liens avec l’une des puissances, les fameux anges. De plus, les jeux politiques ne sont pas déplaisants.
- Mine de rien, le scénario avance bien dans ce tome et on en apprend pas mal sur le passé du monde, sur les origines et les perfidies du grand méchant ainsi que le double jeu de certains.
- Les premières pages font le lien avec L’adieu aux rois, les dernières avec Drekkars, et on se dit que le final va voir réuni tout ce petit monde et risque d’etre grandiose.
- Encore des annexes vachement intéressantes et, accessoirement, nécessaires à la bonne compréhension de l’ensemble.

Points Négatifs :
- C’est clair que quand on passe après un tome aussi exceptionnel que L’adieu aux Rois, ce n’est pas facile, pourtant, rassurez-vous, Iccrins s’en sort fort bien sauf qu’il est différent que son prédécesseur.
- Ils auraient dut inclure une carte du monde, comme dans le premier tome, ce qui nous éviterait à chaque fois de devoir faire des allers retours entre les divers tomes.
- Non mais, il va falloir attendre trois ans pour connaitre la fin !? Argh, mais c’est beaucoup trop !!!

Ma note : 8,5/10

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