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jeudi 3 octobre 2013

LA GIFLE


LA GIFLE

À l’occasion de ses 40 ans, Hector, fonctionnaire d’origine grec marié à Aisha et père de deux enfants, a convié sa famille et ses amis à un barbecue. Les enfants chahutent, les adultes discutent tranquillement. Mais alors que la fête bat son plein, Hector ne peut détacher ses yeux de Connie, la baby-sitter de 17 ans. Brusquement, son cousin Harry, excédé par le comportement violent du petit Hugo, se lève et lui assène une gifle. Rosie et Gary, les parents de l’enfant, crient au scandale et jurent de porter l’affaire devant la justice. Les invités quittent les lieux. Hector, qui s’est tenu à l’écart, doit maintenant faire face à la déception d’Aisha, qui lui reproche d’avoir pris le parti de son cousin au détriment de sa meilleure amie.


Ce n’est bien évidement pas la première fois que je vous le dis sur ce blog mais quelque part, ma rubrique Séries est l’une des parents pauvres du Journal de Feanor, un libellé qui, en d’autres temps, aurait été bien plus fourni et qui, histoire d’enfoncer le clou, ne fut pas forcément aidé de par mes choix initiaux où je ne traitais pas vraiment de ces séries que je regardais pourtant – dans le même cas, les jeux vidéo, les mangas, les comics, les livres dont vous êtes le héros, voir même la musique n’ont pas été gâtés… ah, si je pouvais changer cela et leur donner la place qu’ils méritent ?! Enfin bon, tout cela pour vous dire que même si pendant les débuts de ce blog, je n’ai pas accorder la place qu’elles méritaient aux séries, depuis, j’essaie au mieux de me rattraper et d’ailleurs, il suffit que vous jetiez un œil, justement, a ce fameux libellé, pour constater par vous-mêmes que depuis quelques temps, j’ai mis à l’honneur tout un tas de séries qui le méritaient. Et donc, aujourd’hui, c’est une fois de plus par le biais de ma chaine préférée, ARTE (après, quand on voit la concurrence, on comprend pourquoi), que je vais vous parler d’une série que j’ai suivis ces dernières semaines : La Gifle, ou The Slap en VO.


Sincèrement, je ne louerais jamais suffisamment assez une chaine comme ARTE : depuis que celle-ci existe, c’est fou le nombre d’excellents reportages, de forts bon films et de non moins excellentes séries que la chaine franco-allemande m’a fait découvrir. Et puis, il y a aussi un petit détail qui n’en a pas moins son importance : ici, l’on respecte le téléspectateur et quand on décide de diffuser quelque chose, on le fait jusqu’au bout – que tous ceux qui ont connus bien des désillusions avec d’autres chaines lèvent la main… bigre, on est nombreux ! Il faut dire que ce choix qui se moque comme de l’an 40 des audiences, permet ainsi à ARTE d’oser, de prendre des risques et de nous offrir de véritables petites merveilles qui, en aucune façon, ne seraient diffusées par ailleurs. La dernière en date étant, bien évidemment, cette fameuse La Gifle dont je vous parle aujourd’hui ; alors, un grand merci à ARTE et, accessoirement, merci à ma femme également car si celle-ci ne l’avait pas repéré un soir où je m’apprêtais à faire autre chose, je serais passé à côté de ce que je considère après coup comme étant l’une des meilleures séries qu’il m’ai été donné de voir cette année !

Ici, nous sommes à des années-lumière d’Hollywood et du grand spectacle : La Gifle, série australienne tirée du roman éponyme de Christos Tsiolkas, se démarque d’entrée de jeu par sa sobriété ; sobriété de ton et de justesse, importance donné aux sentiments des divers protagonistes, mise en avant d’éléments de la vie quotidienne, en regardant cette série, le spectateur comprends assez rapidement que ce qu’il voit à l’écran, ce n’est nullement du rêve et des paillettes mais une histoire, ou plutôt devrais-je dire des histoires qui pourraient parfaitement lui arriver. Car au vu du synopsis de départ – en plein barbecue familial comme il y en a tant de par le monde chaque week-end, un homme, excédé par les caprices d’un enfant intenable lui donne une gifle, ce qui va entrainer bien des rebondissements dans la vie de la plus part des convives présents – banal au possible, aux divers secrets et comportements pas toujours très nets des divers protagonistes, comment ne pas se reconnaitre, ici ou là, dans l’histoire narrée au fil des huit épisodes qui composent cette mini-série ? Bien évidemment, tout cela est romancée, bien évidemment, tout le monde n’est pas comme ça… quoi que, des histoires et des secrets de familles, vous n’en avez pas ? Des gens qui ne se parlent pas, qui ne se supportent pas, de l’adultère, des défauts en veut-tu en voilà, des remises en questions, des incompréhensions au sein d’une même famille, entre amis ? Qui n’a jamais connu cela ? Franchement, personne. Et donc, quand on regarde une série comme La Gifle, quand on suit, attentivement, épisode après épisode, chacun de ceux-ci mettant en avant un protagoniste principal afin que l’on puisse suivre l’histoire selon son point de vue personnel, comment ne pas se reconnaitre soit même ou un proche, comment, du coup, ne pas etre captiver par l’avancée des événements, les nombreuses disputes, les mauvais et les bons choix des personnages, personnages qui, au demeurant, possèdent tous leur part d’ombre. Et oui, rien n’est blanc, rien n’est blanc dans La Gifle, tout est en nuance, tout le monde commet des erreurs et personne, mais alors là personne n’est tout à fait net.


Servi par une distribution d’acteurs qui ne sont pas des stars mais qui sont tout bonnement exceptionnels, La Gifle, tant de par son scénario, son ton, la justesse de son intrigue, son coté réfléchi et sa grande humanité est une véritable petite merveille que je ne peux que vous conseiller si vous êtes du genre à aller plus loin que les vulgaires séries policières ou comiques. Mais attention, ici, personne n’a tout à fait raison ou tout à fait tort, personne n’est parfait et personne n’est bourré de défauts, La Gifle est tout juste l’histoire d’une famille, d’amis, qui essaient de faire au mieux, qui font souvent des mauvais choix et qui ne sont pas forcément heureux pour la plus part, finalement, comme dans la vraie vie, non ?

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