"D’abord, ils nieront la chose. Ensuite, ils la minimiseront. Enfin, ils diront que cela se savait depuis longtemps."
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vendredi 4 février 2022
THE FIRST BORN IS DEAD
THE
FIRST BORN IS DEAD Nick
Cave and the Bad Seeds 1
- Tupelo (Nick Cave,Barry Adamson,
Mick Harvey) 7:17 2
- Say Goodbye to the Little Girl Tree (Nick Cave,Mick
Harvey) 5:10 3
- Train-Long Suffering (Nick Cave) 3:49 4
- Black Crow King (Nick Cave,Blixa
Bargeld) 5:05 5
- Knocking on Joe (Nick Cave) 7:38 6
- Wanted Man (Bob Dylan) 5:27 7
- Blind Lemon Jefferson (Nick Cave,Barry
Adamson, Mick Harvey, Blixa Bargeld) 6:10
The First Born Is Dead Musicien
: Nick
Cave and the Bad Seeds Parution
: 03 juin 1985 Enregistré : novembre
1984 – décembre 1984 Durée : 40:37 Genre
: Post-Punk,
Blues Rock Producteur : Flood,
Nick Cave and the Bad Seeds Label
:Mute
Records Musiciens : Nick
Cave : chant,
harmonica Mick
Harvey : guitare,
piano, orgue, basse, batterie, chœurs Barry
Adamson : guitare,
orgue, basse, batterie, chœurs Blixa
Bargeld : guitare,
chœurs
Mon
avis : Après un premier album, From
Her to Eternity, qui avait tout simplement frôler avec la perfection et
avait sut conquérir un public certes peu nombreux – le succès ne viendra
vraiment pour notre australien préféré qu’au cours des années 90 – mais néanmoins
fidèle, Nick Cave, toujours accompagné de ses fidèles Bad Seeds revinrent dès l’année
suivante, en 1985 donc, avec un second opus, The First Born is Dead, que l’on peut qualifier, a priori, de plutôt
déstabilisant. En effet, dans ce nouvel album, le jusqu’au boutisme de Nick
Cave se fait de plus en plus sentir et les différences sont notables avec Form Her to Eternity – même si, après
coup, l’évolution parait logique, surtout au vu de ce que fera le sieur Cave
par la suite. En effet, si le premier était un formidable brulot post-punk qui
se démarquait tout de même du genre par la valeur des textes de Nick Cave,
formidable auteur d’histoires noires devant l’éternel, avec The First Born is Dead, Cave et ses
compagnons, réduits ici à leur strict minimum puisque Hugo Race s’en est allé,
poussent le bouchon encore plus loin et abordent un genre auquel peu de
personnes s’attendaient venant de leur part, le blues rock. En effet, ce second
opus est un véritable hommage au blues du sud profond des Etats-Unis, un blues
tombé à l’époque en désuétude – après que bon nombre de rockeurs l’aient pompé jusqu’à
la moelle pendant les années 60 et ont fait leur carrière dessus – mais un
blues qui, passé à la sauce Bad Seeds, est plus sale que jamais, surtout quand
le maitre d’œuvre de tout cela est un australien génial mais qui, décidément,
ne faisais jamais rien comme personne. Ainsi, d’entrée de jeu, débute sous un
orage, l’extraordinaire Tupelo,
magnifique hommage à la chanson du même nom du grand John Lee Hooker mais aussi
à un certain… Elvis Presley – c’est la ville de naissance du King – une des
idoles de Nick Cave. Morceau grandiose, Tupelo
ouvre le bal de la plus belle des manières et la suite ne fera que confirmer
que les Bad Seeds sont en grande forme et maitrisent à merveille leur sujet :
ainsi, tout au long de l’album, le coté blues est omniprésent et chaque morceau
est une véritable merveille, que ce soit musicalement parlant, bien entendu,
mais aussi et surtout par les textes d’un Nick Cave qui éructe, chante, parle
et semble totalement habité par son sujet… Vers le final, après la monumentale
reprise du Wanted Man de Bob Dylan –
titre écrit pour Johnny Cash qui était également une des idoles de Nick Cave –
qui en aura laissé plus d’un sur le cul, comment ne pas reconnaitre que, malgré
ses différences, malgré son partit pris assumé de rendre hommage au vieux
blues, The First Born is Dead est un
grand album !? Déstabilisant, certes, mais superbe et, accessoirement, la
preuve qu’au bout de deux opus, il fallait vraiment apprendre à compter sur ce
singulier chanteur australien et ses mauvaises graines…
Points
Positifs : - On
ne va pas se mentir, The First Born is
Dead est un opus plutôt déstabilisant et qui mérite plusieurs écoutes afin
qu’il soit totalement appréhender, cependant, une fois que c’est fait, il
apparait comme étant un grand album, quasiment parfait de bout en bout et qui
nous prouve, à nouveau, tout le génie de Nick Cave. -
Un formidable hommage au blues et a tous ces vieux musiciens noirs qui, avec du
recul, on tant fait pour la musique. Dans cet album, le sieur Cave et ses Bad
Seeds s’approprient le genre de fort belle manière pour le transposer dans l’univers
sombre et désespéré qui leur colle à la peau et pour lequel ils excellent à
merveille. -
Si tous les morceaux méritent le détour, j’ai une certaine préférence pour le
sublime Tupelo oh combien orageux, Knocking on Joe et, bien entendu, la
reprise de Dylan, Wanted Man qui voit
le groupe au sommet de sa forme ! -
Musicalement, c’est du bon pour ne pas dire du très bon et tant Nick Cave que
ses Bad Seeds, malgré leur coté destroy, sont loin d’être des manches. -
Une pochette simple mains néanmoins efficace. Points
Négatifs : -
Il faut reconnaitre que The First Born is
Dead est un disque pour le moins déstabilisant de prime abord et pour le
moins atypique. Ainsi, le jusqu’au boutisme assumé de Nick Cave de nous pondre
un album de blues n’aura pas plu à tous ses fans de la première heure, quand à
ceux qui ont découvert le musicien pour ses productions des années 90, c’est
peut-être encore pire ! - On
ne va pas se mentir, Nick Cave est un artiste au style pour le moins
particulier et il faut accrocher à son univers, à ses obsessions et je ne suis
pas sur que le grand public adhère à cette noirceur qui transparait de cet
album. Après, cela reste une affaire de gouts, bien entendu… Ma
note :8,5/10
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