"D’abord, ils nieront la chose. Ensuite, ils la minimiseront. Enfin, ils diront que cela se savait depuis longtemps."
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vendredi 1 octobre 2021
SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE
SCÈNES
DE LA VIE CONJUGALE Mariés
depuis dix ans, Johan et Marianne ont deux filles. Ils donnent l'apparence d'un
couple harmonieux, mais Marianne se plaint de leur quotidien étouffant, qui ne
leur laisse pas de répit. Johan semble accepter leur routine avec philosophie
et une pointe d'agacement. Un jour, il annonce à son épouse qu'il est tombé
amoureux d'une autre femme, et qu'il part s'installer avec elle à Paris.
Marianne est dévastée et le supplie de rester.
Scènes de la Vie Conjugale Réalisation
: Ingmar Bergman Scénario
: Ingmar Bergman Musique : Sven
Nykvist Production :Cinematograph
AB Genre : Drame Titre
en vo : Scener ur ett äktenskap Pays
d’origine : Suède Parution
: 21
septembre 1974 Langue
d'origine : suédois Durée
: 167
min Casting : Liv
Ullmann : Marianne Erland
Josephson : Johan Bibi
Andersson : Katarina Jan
Malmsjö : Peter Gunnel
Lindblom : Eva Anita
Wall : Madame Palm Barbro
Hiort af Ornäs : Madame Jacobi Rosanna
Mariano et Lena Bergman : les
enfants Eva et Karin Wenche
Foss : La mère Bertil
Norström : Arne
Mon
avis : Indéniablement, Ingmar Bergman est
un des plus grands noms du Septième Art, un réalisateur et un scénariste
reconnu par ses pairs et qui, tout au long de sa très longue et prolifique
carrière, aura donné au cinéma quelque uns de ses plus beaux fleurons, même si,
bien évidement, bon nombre de ses réalisations ne furent absolument pas grand
public. Curieusement, au cours de ma vie, je n’ai guère eu l’occasion de voir
beaucoup de films du suédois – le contraire étant plutôt la norme – et ce fut
donc en parfait néophyte, ou presque, que je me suis lancé dans le visionnage
de ce qui est, probablement, une de ses œuvres les plus connues : Scènes de la Vie Conjugale. Bon, disons
le tout de suite, ici, j’allais m’attaquer à du lourd, du très lourd, du moins,
si j’en croyais toutes les critiques pour le moins élogieuses que j’avais put
lire a son sujet. Paru d’abord à la télévision suédoise en tant qu’une
mini-série de six épisodes en 1973 – Bergman alterna, tout au long de sa
carrière, entre le grand et le petit écran – Scènes de la Vie Conjugale fut adapter, pour une sortie internationale,
après moult coupes, en tant qu’un film, plutôt long, certes – plus de deux
heures et demi – mais nettement moins que la série et ses cinq heures. Une
coupe drastique, donc, qui voit l’œuvre originale amputée de sa moitié, ce qui
n’est pas rien, il faut en convenir… Le souci qui se pose donc ici, c’est que,
aussi réussi soit la version que le public international connait le mieux, celle-ci
souffre de ces découpages qui ne sont peut-être pas trop gênant au début du
film mais qui deviennent problématique au fur et à mesure qu’avance l’intrigue –
on sent bien qu’il manque des éléments scénaristiques, que trop de raccourcis
ont lieu, ce qui fait que l’on a un peu de mal à saisir comment ce couple qui
ne cesse de se déchirer jusqu’à atteindre l’irréparable finit par se retrouver…
Malgré tout, malgré ce découpage discutable, Scènes de la Vie Conjugale fonctionne néanmoins car, quelque part,
jamais personne auparavant et probablement personne depuis, n’aura aussi bien filmé
et mis en scène la déchirure d’un couple qui, malgré tout, ne cesse de s’aimer.
Bergman qui, comme à son habitude, s’investit énormément dans on œuvre au point
de s’inspirer de sa propre vie personnelle – il venait de se séparer de Liv
Ullmann qui tient ici le rôle principal et certaines scènes sentent le vécu – maitrise
à la perfection son sujet et, malgré une mise en scène que l’on peut qualifier
de minimaliste et qui semble taillée pour le théâtre, n’en reste pas moins
parfaite de bout en bout. Bien évidement, pour apprécier un film comme Scènes de la Vie Conjugale, je pense ne
pas me tromper en affirmant qu’il faut aimer ce genre de longs métrages qui
misent tout sur les dialogues, où la caméra est presque statique et où le
spectateur a presque l’impression d’être plonger au plus cœur de ce qu’il voit
à l’écran, c’est-à-dire, la simple banalité de la vie d’un couple qui semble
nager dans le bonheur alors que, en fait, tout cela n’est qu’apparence. Bref,
une œuvre à voir, ne serais-ce que pour ne pas mourir idiot même si je persiste
à dire que, si l’occasion se présente, voir la série originale, forcément plus
complète, serait nettement préférable…
Points
Positifs : -
Un des films les plus connus du grand Ingmar Bergman, une œuvre maitresse dans
sa longue production et, probablement, le long métrage qui nous montre le mieux
et sans fards, la vie d’un couple qui se déchire tout en continuant à s’aimer. -
Liv Ullmann et Erland Josephson tiennent naturellement le haut du pavé à l’écran
– ce qui est normal puisque le reste du casting se contente de jouer les
utilités – et livrent ici une interprétation exceptionnelle. -
Une mise en scène minimaliste presque entièrement tournée en intérieur, avec
peu de décors – on se croirait au théâtre – mais qui n’en reste pas moins
terriblement efficace et parfaite. -
Complètement axé sur le dialogue, Scènes
de la Vie Conjugale ravira sans nul doute les amateurs du genre. Points
Négatifs : -
La version internationale, sortie sur grand écran, est deux fois plus courte
que l’œuvre originale qui est une mini-série de cinq heures. Par la force des
choses, le scénario se voit ici amputé de sa moitié, ce qui n’est pas rien. Du
coup, on sent que certaines parties de l’intrigue manquent à l’appel, ce qui
rend peu compréhensible certains retournements de situations, particulièrement
vers le derniers tiers du film. -
Il est tout de même difficile d’éprouver une quelconque compassion envers le
mari qui semble être un sacré connard arrogant – ou alors, le film ne montre
pas tout, ce qui est possible même si je suis dubitatif. -
Il faut tout de même apprécier ce genre de films entièrement axé sur des
dialogues interminables et il faut reconnaitre que même si l’on est plus ou
moins réceptif au genre, Scènes de la Vie
Conjugale possède quelques longueurs problématiques et que son rythme, par
moments, finit par lasser, particulièrement vers la fin… Ma
note :7,5/10
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