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samedi 15 février 2020

BLACK SUMMER


BLACK SUMMER

Nous sommes le 6 juillet. Une conférence du président des Etats-Unis doit se tenir dans quelques minutes. Les médias répondent bien évidemment présents et attendent l’arrivée du leadeur des armées. La seule chose que les journalistes savent est que John Horus, un super héros faisant parti des Sept Armes est venu lui rendre visite. La porte s’ouvre mais en lieu et place du président, c’est le justicier qui débarque. Son costume est couvert de sang, il se place devant le pupitre et annonce qu’il vient de tuer le président, le vice-président et leur conseiller. La salle est en état de choc et Horus annonce avoir commis un acte patriote : pour lui, les dirigeants étaient corrompus et de nouvelles élections, qu’il surveillera lui-même, doivent être organisées. Tom Noir a longtemps fait partie des Sept Armes. Mais le jour où une bombe coûta la vie à sa bien-aimée (et partenaire) Laura Torch et qu’il perdit une de ses jambes, il a littéralement sombré dans l’alcool. Alors qu’il vient de découvrir avec stupeur son ami John Horus tenir son étonnant discours, un homme qu’il a toujours cru mort depuis de nombreuses années refait son apparition : Frank Blacksmith, le créateur des Sept Armes…


Black Summer
Scénario : Warren Ellis
Dessins : Juan Jose Ryp
Encrage : Juan Jose Ryp
Couleurs : Andres Mossa
Couverture : Juan Jose Ryp
Genre : Super-Héros
Editeur : Avatar Press
Titre en vo : Black Summer
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue d’origine : anglais
Parution : 02 septembre 2008
Editeur français : Milady Graphics
Date de parution : 20 novembre 2009
Nombre de pages : 200

Liste des épisodes
Black Summer 1-8

Mon avis : Auteur pour le moins fructueux et inventif, le britannique Warren Ellis aura déjà marqué ce blog en de multiples occasions, et ce, par le biais d’œuvres pour le moins réussies comme The AuthorityStormwatchPlanetary, mais aussi, dans une moindre mesure, Trees ou Injection. Bref, un scénariste de tout premier plan dans le petit monde des comics et qui, non seulement aura marqué son époque mais continu, encode de nos jours, a le faire. Cependant, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est-à-dire, Black Summer, c’est une œuvre qui date de quelques années déjà et que je n’aurai, finalement, lu que ces jours ci, une œuvre dont, curieusement, je me méfiais un peu – allez donc savoir pourquoi – et qui s’est avérée être, après coup, une fort belle réussite. Il faut dire que dans Black Summer, Ellis ose aller encore plus loin que d’habitude et si l’auteur nous avait déjà habitué, de par le passé – voir The Authority – a nous proposé une équipe de super-héros qui prenaient le pas sur les gouvernements mondiaux afin de protéger la planète, ici, on va encore plus loin puisque l’un de ses membres finit par tuer le président des Etats-Unis, ni plus ni moins ! Bref, un postulat de départ pour le moins inattendu et qui marque les esprits mais là où Warren Ellis va encore plus loin, c’est que, sans le nommer, on devine que ce fameux président assassiné est un certain Bush Junior… oui, le même qui lança, sous de faux prétextes, une guerre de conquête contre l’Irak, guerre dont nous en subissons encore les méfaits de nos jours ! Car dans ce Black Summer, rien n’est caché et tout est dit, ou presque : ainsi, l’administration Bush est pointée du doigt, sa guerre en Irak également ainsi que toutes les magouilles qui se dissimulent derrière ce conflit. Il fallait oser le faire et Ellis, britannique de son état, s’en donne a cœur joie, et ce, a une époque où, bien souvent, il était de bon ton, du coté de Marvel par exemple, de pointer du doigt la prétendue lâcheté des français – les connaisseurs savent de quoi je parle. Cependant, n’allez pas croire que Black Summer n’est qu’un vulgaire brulot anti-Bush car les choses sont un poil plus complexes : ainsi, dans cet album, si les magouilles du gouvernement américain sont pointer du doigt, l’usage de la violence, de l’assassinat, du coup d’état est aussi abordé, et ce, de belle manière. Du coup, l’action violente de John Horus, malgré les méfaits de l’administration Bush, ne fera pas de lui un héros, bien au contraire, et c’est là que réside, entre autre, tout l’intérêt de ce Black Summer, une œuvre certes violente, franchement cynique, véritable petit brulot contre l’une des pires administrations que connu l’Amérique mais qui donne a réfléchir sur les moyens et les actions a faire, même quant on a la raison de son coté. Bref, un comics bien plus intelligent qu’on pourrait le penser de prime abord et qui, ma foi, mérite le détour, surtout si vous êtes suffisamment agés pour vous souvenir de la mascarade américaine a l’Onu, en 2003…


Points Positifs :
- Sans qu’elle ne soit jamais nommée, c’est bien évidement l’administration Bush qui est visée de plein fouet dans ce Black Summer. Pour rappel, nous avions là des hommes et des femmes qui ne souhaitaient qu’une chose : envahir l’Irak pour le pétrole. Résultat des comptes, quinze ans après, une région encore déstabilisée, Daesh, des centaines de milliers de victimes, etc.
- Une œuvre bien plus intelligente qu’on pourrait le penser de prime abord et qui, sous couvert de la fiction, nous fait nous questionner sur l’usage de la violence afin de parvenir a ses buts et sur l’image que l’histoire retient d’un assassin de président, même si ce dernier n’était pas aimé.
Black Summer fourmille de surprises et de rebondissements inattendus, surtout au fil des épisodes, ce qui donne une lecture plutôt agréable et captivante.
- Les fans de Frank Quitely apprécieront sans nul doute les dessins de Juan José Ryp qui possède un style assez proche.

Points Négatifs :
- La conclusion est bonne, indéniablement, cependant, quid du sort des héros survivants ? Mine de rien, on n’en sait pas plus ?!
- Ceux qui ne supportent pas Frank Quitely verront d’un mauvais œil les dessins de Juan José Ryp, forcément, de plus, je trouve tout de même que, sur certaines planches, tout cela fait un peu trop « années 90 » alors que cet album date de 2008…

Ma note : 8,5/10

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