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jeudi 27 décembre 2018

TANÂTOS – MENACE SUR PARIS


TANÂTOS – MENACE SUR PARIS

1915… Tanâtos, un mystérieux criminel, inventeur de génie au service du Mal, s’est mis en tête de s’approprier une arme absolue : l’Appolyon-7, une sorte de bombe atomique. Avoir participé directement au déclenchement de la première guerre mondiale ne lui suffit plus. Aussi, pour amasser d’énormes profits grâce à la vente d’armes (il s’est astucieusement emparé d’une des principales usines les fabriquant) doit-il faire durer le conflit. L’utilisation de l’Appolyon-7 en sonnerait, en effet, vraisemblablement le terme. Tanâtos déjoue tous les plans et, au terme d’un abordage audacieux, il coule le paquebot dans lequel la bombe était convoyée. Il emporte l’arme et fait prisonnière Mélanie qui, avec son fiancé Louis Victor, avait la charge de surveiller la bombe. Aux îles Hébrides, dans son repère secret, il confie au professeur Velmann le soin de réamorcer l’engin, que les militaires ont réussi à saboter avant qu’il ne s’en empare. La tâche est délicate : Velmann a besoin d’Osmidium pour rendre à nouveau fonctionnel le détonateur… et cette source d’énergie ne court pas les rues. Pourtant, Tanâtos fomente de jolis projets s'il y parvenait : il aimerait récolter le pactole en menaçant tour à tour France et Allemagne de faire sauter Paris et Berlin… Pendant ce temps, à Paris, la riposte s’organise. On est désormais convaincu de l’implication du bandit masqué dans le naufrage du Lusitania et de la perte de l’Appolyon-7. Pour autant, cette découverte ne parvient pas à mobiliser Louis Victor qui, persuadé de la mort de sa douce maitresse Mélanie, nourrit les plus sombres projets…


Tanâtos – Menace sur Paris
Scénario : Didier Convard
Dessins : Jean-Yves Delitte
Couleurs : Frédérique Avril
Couverture : Jean-Yves Delitte
Editeur : Glénat
Genre : Polar, Uchronie, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 02 février 2011
Nombre de pages : 54

Mon avis : Jusque ici, Jean-Yves Delitte et Didier Convard avaient plutôt bien maitrisé leur création, ce Tanâtos, véritable ode a ce génie du mal fortement inspiré d’un certain Fantomas et qui, sans être un chef d’œuvre absolu – loin de là – avait sur glaner un certain public de fidèles, enthousiasmer par cette semi-uchronie haute en couleurs. Cependant, si Tanâtos avait déjà été loin dans ses plans diaboliques – souvenez vous, c’est lui qui est derrière la Première Guerre Mondiale – cette fois ci, il va aller encore plus loin, beaucoup plus loin ! Déjà, le titre : Menace sur Paris. Oui bon, l’on me rétorquera que celui-ci n’a rien d’exceptionnel en soit, qu’il n’est pas franchement original, mais détrompez vous ! Ce n’est pas une simple menace, tenez-le vous pour dit ! Car cette fois ci, les auteurs ont pris le parti d’entrainer la série encore plus loin dans l’extrême, n’hésitant pas à se débarrasser tout bonnement de l’un des protagonistes principaux de l’intrigue, véritable épave dans ce quatrième tome, ce, dès les premières pages. Cette mort, tout simplement inattendue, pourrait être l’un des grands moments de cette saga tout simplement en raison du coté inattendu de cette dernière et de la rareté de la chose. Après tout, vous en connaissez beaucoup des auteurs qui sacrifient l’un de leurs personnages principaux de cette façon, au beau milieu d’une intrigue ? Quoi qu’il en soit, franchement, chapeau pour ce coup de théâtre et cette incontestable prise de risque ! Ensuite, oubliez l’histoire telle qu’on la connaît. Bien évidement, a moins d’être un parfait demeuré qui prendrait ce qu’il lit dans Tanâtos pour argent comptant, tout a chacun sait que celui-ci, d’abord, n’a pas exister, et qu’ensuite, il n’a pas déclencher la Première Guerre Mondiale. C’est une fiction, point barre. Sauf que, jusque là, les auteurs respectaient plus ou moins une certaine véracité historique (oui bon, de loin mais tout de même), hors, avec le final de cet album, tout simplement inattendu lui aussi et apocalyptique, Tanâtos, la série, part dans une toute autre direction, a la plus grande surprise du lecteur qui ne s’y attendait pas du tout. Quand je vous disais que cela allait aller encore plus loin, beaucoup plus loin ! Indéniablement, Menace sur Paris, quatrième tome de la série, porte celle-ci a des niveaux rarement atteints jusque là ; bien évidement, les trois précédant volumes nous avaient déjà laisser une fort agréable sensation de qualité et un personnage, diabolique tout simplement, comme on n’en voit peu de nos jours, mais tout en maintenant la qualité narrative de l’œuvre et des dessins toujours aussi superbes, Jean-Yves Delitte et Didier Convard poussent le bouchon encore plus loin, n’hésitant pas a s’affranchir des sentiers battus et réussissent même, lors du final de l’album, a rendre mal a l’aise le lecteur qui, comme Mélanie, ne peut s’empêcher de trouver dans toute l’œuvre de Tanâtos, une certaine fascination pour le mal. Quel dommage, car oui, il y a un mais, que, paru en 2011, nous n’ayons plus jamais eu de nouvelles au sujet de cette série, sans nul doute abandonnée par ses auteurs en cours de route alors que, en toute franchise, il y avait encore beaucoup a faire avec ce charismatique génie du mal…


Points Positifs :
- Le final, plutôt inattendu au vu des premiers tomes de la saga, et qui, surtout, fait basculer cette dernière dans l’uchronie pure et dure. Il faut dire – attention aux spoilers – que Paris finit par être littéralement rasé par une explosion atomique, ce qui, ma foi, en aura surpris plus d’un, moi le premier !
- Dans la lignée de ses prédécesseurs, ce quatrième volume de Tanâtos est toujours aussi bon et ravira, sans aucun doute, les fans de la série.
- Le suicide de Louis Victor ! Franchement, c’est plutôt rare qu’un auteur se débarrasse de la sorte de l’un de ses protagonistes principaux, son héros en gros. Et puis, un suicide, qui survient rapidement dans les premières pages de cet album…
- Les fans de Jean-Yves Delitte seront ravis de retrouver l’artiste dans un travail égal a lui-même, c’est-à-dire, plutôt bon pour ce qui est des décors, véhicules, etc.
- Le personnage même de Tanâtos, véritable génie du mal et digne héritier de Fantomas !

Points Négatifs :
- Ce quatrième tome de Tanâtos est paru en… 2011 et, depuis, plus aucune nouvelle, ce qui signifie, forcément, que cette série a été abandonnée par ses auteurs en court de route… Du coup, comment ne pas avoir l’impression d’être pris pour des pigeons par les éditeurs, les auteurs, sur ce coup là, comme cela arrive, malheureusement, un peu trop souvent dans la bande dessinée – un exemple évidant dont je vous ai parler il y a quelques mois, Keltos !
- Comme je l’ai souligner depuis les débuts de cette saga, Jean-Yves Delitte est un bon dessinateur, cependant, s’il excelle à merveille dans les décors et les véhicules en tous genres, il est clair qu’il a beaucoup plus de mal avec les scènes d’actions – personnages trop statiques – et que ses protagonistes ont la fâcheuse tendance a tous se ressembler.

Ma note : 7,5/10

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