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samedi 4 novembre 2017

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – NOBLIAUX ET SORCIÈRES


LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – NOBLIAUX ET SORCIÈRES

Au cœur des monts du Bélier, en écarquillant les yeux, on peut repérer le royaume de Lancre, qui est encore plus petit qu'une panoplie de nudiste. En y regardant de plus près, on reconnaît trois sorcières qui reviennent de voyage. L'une d'elles, Magrat, va épouser le roi Vérence. Les noces sont pour bientôt. Tout s'annonce comme le songe souriant d'une tiède nuit d'été. Pourtant il y a des imprudents qui, par maladresse, préparent le retour des Seigneurs. Des Nobliaux. Des Lumineux. Oh ! Les Elfes sont beaux, et même gueulamour. Ils prennent tout. Et en échange, ils offrent la peur. Alors les trois sorcières sont à la peine, et elles ne sont pas les seules. Nous avons réuni pour vous une affiche exceptionnelle : l'archichancelier Mustrum Ridculle, excusez du peu ; le bibliothécaire de l'Université – quand vous refermerez ce livre, son « Oook ! » résonnera encore à vos oreilles ; et le deuxième plus grand amant du monde, Giama Casanabo – frissonnez, Mesdames !


Les Annales du Disque-Monde – Nobliaux et Sorcières
Auteur : Terry Pratchett
Type d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première Parution : 12 novembre 1992
Edition Française : 10 novembre 2010
Titre en vo : Lords and Ladies
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 384

Mon avis : Ce quatorzième tome des Annales du Disque-Monde voit le retour, pour notre plus grand plaisir des sorcières de Lancre. Souvenez vous, nous les avions laisser, a l'issue de Mécomptes de Fées, revenir chez elles de façon détournée puisque celles ci avaient décidées de voir un peu du pays et de jouer les touristes. L’histoire commence avec leur retour et un mariage est annoncé, celui tant attendu de Magrat et du Roi Vérence (ex-bouffon royal, voir Trois Sœurcières) et tout semble aller pour le mieux, ne serais ce quelques évènements plutôt singuliers qui vont vite mettre la puce a l’oreille a notre inimitable et irascible Mémé Ciredutemps. Avant d'aller plus loin, je dois avouer que jusqu'a présent, les volumes où apparaissent nos sorcières bien aimées sont des véritables réussites, pour les intrigues mais surtout grâce a leur caractère si différents qui les mettent régulièrement dans des situations hilarantes, en particulier entre elles. Nobliaux et Sorcières, d’ailleurs, est dans la même veine que ses prédécesseurs et tous ceux qui on apprécier ces derniers ne peuvent (ne doivent) que ce jeter le plus rapidement possible sur cette suite ou il n' y a pas grand chose a jeter. Ainsi, cette fois ci, Pratchett s'intéresse, enfin, aux Elfes. Mais, comme il fallait s'y attendre, celui-ci ne pouvait les utiliser de la même manière que le fond les milliers d'auteurs d'Heroic Fantasy, et c'est tant mieux ! Car pour Pratchett, si les Elfes sont beaux, graciles, minces, ont des oreilles pointues et sont tellement supérieurs aux humains, ceux du Disque-Monde, ce sont surtout des ordures ! Et rien que pour cette vision tellement aux antipodes de celle auquel on est habitué, Nobliaux et Sorcières mérite d'être lu – après tout, c’est tellement rare que les auteurs de Fantasy osent sortir des canons de Tolkien qu’il faut saluer l’initiative ! Mais si le duel entre nos sorcières (toujours égales a elles mêmes) et ces salauds d’Elfes occupe principalement la majeure partie du récit, celui ci ne serait pas aussi jouissif sans les innombrables seconds rôles qui le jalonnent ainsi que toutes les révélations que l'on y apprend. Ainsi, entre les différents occupants du château de Lancre, ceux du royaume, le rôle jouer par les forgerons, les danseurs de Moris, les jeunes sorcières prêtent à bousculer leurs aînées et les vieilles habitudes, la présence de quelques mages de l’Université de l’Invisible et celle de Casanabo, il y a vraiment de quoi faire et chacun a son rôle à jouer, le plus souvent comique d'ailleurs, quelque soit son importance dans le récit. Mais, personnellement, c'est Ridculle qui pour moi emporte la palme de l'hilarité générale : entre la manière dont il traite ses subordonnés (pauvre Économe) et sa passion amoureuse pour Mémé Ciredutemps, chacune de ses apparitions est un régal. D'ailleurs, j'ai particulièrement apprécié cette belle histoire d'amour entre celle-ci et l'Archichancelier (romantisme quand tu nous tiens...), mais sans oublier une Magrat « Reine Guerrière », une Nounou Ogg égale a elle même, une flopée de personnages hilarants, une intrigue passionnante et des Elfes si différents des bonnes vieilles habitudes… Bref, c'est un ensemble de tout cela qui fait que Nobliaux et Sorcières est une parfaite réussite qui vous fera rire longtemps après avoir achevé la dernière page...


Points Positifs :
- Les Sorcières de Lancre au top de leur forme et ce, dans un récit qui, dans un genre différent, est tout aussi bon que le cultissime Trois Sœurcières ! Il faut dire que ce Nobliaux et Sorcières est l’un des romans les plus drôles de la saga, rien que ça !
- Les Elfes de Pratchett méritent largement le détour, ne serais-ce que par ce que ces derniers sont aux antipodes de la vision communément admise de ces derniers dans les nombreux univers d’Heroic Fantasy : terriblement beaux, graciles, supérieurs aux humains mais aussi et surtout, terriblement mauvais, égoïstes et sans la moindre once de compassion pour les autres.
- Un récit parfait de bout en bout, qui se lit quasiment d’une traite ; il faut dire qu’entre les passages hilarants, ceux plus dramatiques et les nombreuses références de Pratchett a Shakespeare, on ne s’ennui pas une seconde !
- Un casting tout bonnement exceptionnel avec, bien entendu, quelques membres de l’Université de l’Invisible mais aussi, la première apparition d’une certaine Perdita Crétine…
- Un Mustrum Ridculle au top de sa forme et que l’on découvre en tant qu’ancien soupirant de… Mémé Ciredutemps !
- Fichtre, on a même droit aux univers parallèles !

Points Négatifs :
- Je pense qu’il faut posséder un certain bagage culturel pour saisir toutes les références distillées par Pratchett dans cet ouvrage.

Ma note : 8,5/10

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