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jeudi 14 janvier 2016

FURYO


FURYO

Java, 1942. Le capitaine Yonoi dirige d’une main de fer un camp de prisonniers anglais. Ancien diplomate parlant le japonais, le lieutenant-colonel Lawrence sert d’intermédiaire entre les geôliers et les détenus et tente d’apaiser les tensions. Yonoi contraint un garde coréen à se faire hara-kiri devant les détenus parce qu’il a eu une relation homosexuelle avec l’un d’entre eux. Devant le dégoût manifesté par les prisonniers, Yonoi ordonne deux jours de jeûne. Un nouveau venu se rebelle : le major Jack Celliers, dont le charme ne laisse pas Yonoi insensible…


Furyo
Réalisation : Nagisa Ōshima
Scénario : Paul Mayersberg, Nagisa Ōshima, Laurens van der Post pour le roman The Seed and the Sower The Seed and the Sower
Musique : Ryūichi Sakamoto
Production : Recorded Picture Company, Oshima Productions
Genre : Drame, guerre
Titre en vo : Merry Christmas Mr. Lawrence
Pays d'origine : Japon, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Australie
Langue d'origine : japonais, anglais
Date de sortie : 10 mai 1983
Durée : 123 mn

Casting :
David Bowie : Major Jack Celliers
Tom Conti : Colonel John Lawrence
Ryūichi Sakamoto : Capitaine Yonoi
Takeshi : Sergent Gengo Hara
Jack Thompson : Capitaine Hicksley
Johnny Okura : Garde Kanemoto
Alistair Browning : Garde Jong
James Malcolm : Frère de Celliers
Chris Broun : Celliers âgé de 12 ans
Yuya Uchida : Commandant de la prison militaire
Ryunosuke Kaneda : President du tribunal
Takashi Naitō : Lieutenant Iwata
Tamio Ishikura : Procureur
Rokko Toura : Interprète
Kan Mikami : Lieutenant Ito

Mon avis : Par manque de temps, il m’aura fallut quelques jours pour, enfin, rendre hommage a celui qui restera a tout jamais comme mon musicien préféré, je veux bien évidement parler de David Bowie qui, comme chacun sait (car il aurait été difficile de ne pas en entendre parler), nous a quitter quelques jours après son soixante-neuvième anniversaire, dimanche dernier, le 10 janvier 2016 donc, date que tout fan du sieur Bowie n’est pas prêt d’oublier. Alors bien sur, si jamais vous avez eu l’occasion de suivre ce blog au fil des ans, vous aviez deviner depuis longtemps que je n’étais pas insensible a David Bowie, a son œuvre, au personnage en lui-même, du coup, même si, pour être tout a fait franc, vu son age et vu les nombreuses rumeurs qui entouraient son état de santé depuis des années, ce décès ne m’aura pas tant surpris que cela (et puis, après tout, il faut bien que cela arrive un jour ou l’autre), je dois reconnaitre que je n’en ait pas moins été choqué ; choqué car Bowie venait tout juste de sortir un nouvel album, Blackstar, choqué car, mine de rien, Bowie occupait et occupera a tout jamais une place importante dans ma vie. Mais stoppons un peu la nécrologie de cet immense artiste pour nous intéresser plus précisément a ce premier hommage que je lui rends, et ce, comme vous l’avez compris, par le biais de ce qui restera comme son plus grand rôle au cinéma, Furyo. Sorti en 1983, réalisé par Nagisa Ōshima – L’Empire des Sens – et possédant un casting hors paire, Bowie, Tom Conti, Ryūichi Sakamoto et Takeshi Kitano, Furyo, alias, Merry Christmas Mr. Lawrence, fait parti de ces rares films que j’ai vu et revu un nombre incalculables de fois (la dernière, hier soir) et donc je ne me lasse jamais. Plus film poétique que film de guerre, plus film d’amour que film de prisonniers, Furyo est incontestablement une œuvre complexe, inclassable et dont la toile de fond – un camp japonais de prisonniers britanniques pendant la seconde guerre mondiale – ne sert que de prétexte a mettre en avant deux choses, principalement : les relations entre deux duos de personnages, Bowie/Sakamoto d’un coté, Conti/Kitano de l’autre, mais aussi, deuxièmement, les incompréhensions entre deux cultures, nippone et britannique, aux antipodes l’une de l’autre. Ajoutons a cela des personnages torturés et, surtout, une attirance amoureuse du commandant du camp, Ryūichi Sakamoto, pour le beau Major Celliers – le beau Bowie – et l’on obtient un cocktail explosif qui, forcément, vu le contexte, ne pourra que finir mal. Faisant preuve d’une rare maitrise, Nagisa Ōshima filme le tout avec une finesse magnifique, les acteurs sont excellents, la musique, cultissime bien entendu, quand a l’histoire, eh ben, comment dire, disons qu’il faut voir Furyo, oublier le coté film de guerre et se dire que tout cela n’est qu’une histoire d’amitié, d’amour, de frustration et d’incompréhensions mutuelles où, finalement, comme le dit si bien notre Lawrence – génial Tom Conti – personne n’a raison et tout le monde a tort… Un beau, un très beau film d’une finesse rare et qui, accessoirement, est aussi l’exemple parfait que David Bowie, ce n’était pas uniquement un musicien, bien au contraire…


Points Positifs :
Furyo n’est pas un film de guerre mais une œuvre qui s’intéresse particulièrement aux relations entre les hommes, qu’elles soient amicales ou amoureuses, aux frustrations que celles-ci peuvent entrainer et, bien entendu, a l’incompréhension entre deux civilisations aux valeurs totalement opposées.
- David Bowie, Tom Conti, Ryūichi Sakamoto et Takeshi Kitano : pour moi, il n’y a pas de véritable héros mais quatre acteurs magnifiques qui interprètent quatre personnages inoubliables.
- La bande originale de Ryūichi Sakamoto, tout simplement cultissime.
- Le nombre de scènes marquantes : ainsi, entre la première rencontre entre le Capitaine Yonoi et Celliers, celle, plus tard, où ils se font face suite a une tentative d’évasion du second et, bien entendu, la scène du baiser (avec un ralentis saccadé du plus bel effet) et l’une des dernières où Yonoi vient arracher quelques cheveux de Celliers avant que ce dernier ne meure, il y a de quoi faire.
- On pourrait croire que la relation amicale entre Lawrence et le sergent Hara est moins marquante mais en fait, il n’en est rien, bien au contraire. D’ailleurs, Lawrence est sans nul doute le personnage qui apparait le plus dans le film et, probablement, le plus humain.
- Mine de rien, il y a une certaine dose d’humour tout au long du film. Celle-ci est distillée au cas par cas mais n’en reste pas moins présente.

Points Négatifs :
- Après moult visionnages, je n’ai pas changé d’avis quand a la scène, trop longue selon moi, du flashback de Jack Celliers : sincèrement, tout cela n’apporte pas grand-chose au film et, de plus, cela casse un peu le rythme de celui-ci.

Ma note : 9/10

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