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dimanche 22 septembre 2013

DE L'EAU POUR LES ÉLÉPHANTS


DE L'EAU POUR LES ÉLÉPHANTS

1931, période de Grande Dépression aux Etats-Unis. A la suite d'une tragédie familiale, Jacob, un jeune étudiant en école vétérinaire, se retrouve subitement plongé dans la misère et rejoint par hasard un cirque itinérant de seconde classe. Il se fait accepter en échange des soins qu’il pourra apporter aux animaux et ne tarde pas à tomber sous le charme de la belle écuyère Marlène. Elle est l'épouse du directeur du cirque, un être d’une rare violence et totalement imprévisible. Derrière la beauté et la magie des spectacles, Jacob découvre un univers impitoyable et miséreux. Lorsqu’une éléphante rejoint le cirque, Marlène et Jacob se rapprochent l’un de l’autre et préparent un nouveau spectacle qui permet un temps de renouer avec le succès. Mais leurs sentiments deviennent de plus en plus perceptibles et sous les yeux d'August, cette histoire d'amour les met irrémédiablement en danger.


De l’eau pour les éléphants ou Hollywood au sommet de son savoir-faire ! En toute sincérité, comme entrée en matière, je suis persuadé que je ne pouvais pas mieux trouver car bon, comment dire, ce genre de films à grand spectacle, parfaitement calibré pour la ménagère de moins de 50 ans (celle qui rêve encore à ses magnifiques et pourtant irréelles histoires d’amour à l’eau de rose), où dès les premières minutes, l’on sait immédiatement que tels personnages seront gentils tous mignons et que les autres, eux, sont tellement méchants qu’il n’y décidément rien à en tirer, bref, ce genre de film plein de bons sentiments où, en aucune façon, il n’est besoin de réfléchir, où, nos neurones étant au repos, il suffira d’apprécier à sa juste valeur une œuvre qui ne restera en aucune façon dans les annales mais qui n’en est pas moins plutôt agréable à regarder. Oui, De l’eau pour les éléphants est l’un des nombreux, très nombreux exemples du savoir-faire de nos amis d’outre-Atlantique, ce genre d’œuvres dont je n’attends absolument rien de particulier, rien d’original, mais où je sais par avance que, quoi qu’il en soit, je passerai néanmoins un bon moment. Ainsi donc, hier soir, et histoire d’égayer un peu un week-end fiévreux (maudite angine qui ne part pas, je crois que je suis bon pour retourner chez le médecin), décision fut prise de regarder ce film, surtout que mon épouse l’avait vu au cinéma et qu’elle en gardait un souvenir pour le moins agréable…


Alors certes, comme je l’ai dit, De l’eau pour les éléphants, c’est bel et bien le genre de films Hollywoodiens qui se regardent parfaitement, et pourtant… Et pourtant, soyons un petit peu objectifs et faisons un peu le compte rendu de ses innombrables défauts qui ne peuvent, reconnaissons-le, que le desservir, et cela, dans le désordre – attention, à partir de maintenant, il va y avoir énormément de spoilers. Tout d’abord, et en tête de gondole, le manque total de surprise : bigre, c’est fou que ce que ce long métrage est prévisible, ainsi, entre le héros, forcément jeune et beau gosse, dont on devine qu’il va en baver mais qui finira par s’en sortir, la femme de son patron, dont on comprends immédiatement que celle-ci finira tôt ou tard par succomber à ses charmes et justement, celui-ci qui possède tous les défauts de la Terre – violent, alcoolique, sans scrupules, cruel avec les animaux et les hommes, bref, un salaud, un vrai – et qui, forcément, ne l’emportera pas au Paradis, l’ensemble des protagonistes de cette œuvre sont de parfaits stéréotypes du cinéma américain de masse. Et encore, je n’ai mis en avant que les trois plus importants. Ensuite, les nombreuses incohérences du film ou les Deus ex machina qui le jalonnent : le héros saute dans un train, ça tombe bien, l’un des types sur lequel il tombe et polonais, comme lui ; le cirque achète un éléphant pour le moins stupide et qui ne comprends rien a rien, pas grave, il suffit de lui parler en polonais et tout s’arrange car… oui, et là, on ne peut qu’exploser de rire, c’est un éléphant polonais, ce qui, comme vous le devinez, est on ne peut plus logique, n’est-ce pas ; mais ce n’est pas tout, le grand méchant, à force de martyriser le pauvre pachyderme avec un harpon, on se doute bien qu’il finira écraser par les pattes de celui-ci (de l’éléphant, pas du harpon), et ben non, même pas, celui-ci (et tant pis pour le spoiler) le tuera avec ce même harpon ! Ajoutons à cela notre couple de jeunes tourtereaux qui ne prennent même pas garde à se cacher lorsqu’ils dansent langoureusement enlacés, l’éléphant qui s’en va faire un tour en ville sans que la police trouve à redire quoi que ce soit et la scène finale, tout bonnement absurde pour ne pas dire ridicule – subitement, les employés du cirque veulent la peau de leur patron et, au lieu de l’égorger tranquillement dans la nuit, non, en pleine représentation, ils ouvrent la cage aux fauves, tellement plus simple et, accessoirement, plus débile – et vous comprendrez à quel point De l’eau pour les éléphants est un formidable ramassis d’idioties en tous genres qui pourraient parfaitement le faire passer pour un navet.


Or, et aussi incroyable que cela puisse paraitre, le tout se regarde plutôt bien. Certes, ce n’est pas original, certes, on a l’impression, que dis-je, la certitude d’avoir déjà vu ce genre d’histoire des milliers de fois, certes, certaines scènes sont d’une débilité profonde, mais, est-ce ce fameux savoir-faire américain, est ce cette touche Hollywoodienne qui fait que finalement, on se laisse bercer par l’intrigue même si celle-ci ne casse pas des briques, mais en tous cas, et malgré tous ces défauts plus qu’évidant, au final, je n’ai absolument pas regretter d’avoir passé deux heures de mon temps à le regarder. Et puis, même sans surprises, l’histoire est sympathique, Christoph Waltz est franchement excellent en salaud et n’oublions pas que Robert Pattinson est parfait dans son rôle de jeune beau gosse idéaliste. Et après tout, un film sans prises de têtes, de temps en temps, ça ne fait pas de mal non plus, surtout par ces temps de grisaille, alors oui, les défauts sont légions, oui, il y aurait beaucoup à redire sur cette œuvre, mais bon, De l’eau pour les éléphants fait partie de ce genre de films vites vus et vite oubliés, mais finalement, dans l’ensemble, il ne s’en sort pas trop mal ; après, par petites doses, je suis d’accord mais pour la prochaine fois, j’espère tout de même quelque chose de bien plus intéressant. 

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