PROMÉTHÉE
– LE SARCOPHAGE
13
h 13 min – 21 Septembre 2019 : La navette Atlantis disparaît mystérieusement
des écrans de contrôle lors de son dernier vol.
13
h 13 min – 22 Septembre 2019 : Toutes les montres et les horloges de la planète
s’arrêtent. Au même moment, le mécanisme d’Anticythère, un étrange astrolabe
datant de la Grèce Antique, se met en marche alors qu’aucun scientifique
n’était parvenu à le déclencher jusqu’à présent.
13
h 13 min – 23 Septembre 2019 : La navette Atlantis réapparaît et atterrit à Cap
Canaveral, un survivant est à bord : le commandant de la mission, en état de
choc au milieu des cadavres déchiquetés du reste de l’équipage.
13
h 13 min – 24 Septembre 2019 : Un sous-marin nucléaire américain capte l’écho
sonar d’un U-boat de l’armée allemande disparu soixante-huit ans plus tôt...Un
chalutier voit apparaître devant lui la monumentale coque du Titanic, disparu
au même endroit, à 650 km au Sud-Est de Terre-Neuve.
Arsenal
maritime de Philadelphia, 1943. Derrière l’immense baie vitrée du laboratoire,
Albert Einstein observe avec attention l’USS Eldridge, un des fleurons de la
marine des Etats Unis. Ses collaborateurs attendent fébrilement un signal. Un
hochement de tête. Une main ferme sur un levier de commande. Une décharge
électrique d’une intensité phénoménale. Un éclair incandescent et l’ensemble
des observateurs voient disparaitre sous leurs yeux ébahis, le colossal bateau.
Einstein est ravi : le navire s’est volatilisé. Tout semble avoir fonctionné
comme il l’avait prévu. Enfin presque, puisque la dématérialisation du bâtiment
de guerre semble n’avoir fait aucun rescapé… Base de Camp Hero, 1983. Une unité
spéciale de l’armée est à pied d’œuvre : elle évacue du bâtiment principal les
corps sans vie des centaines de « cobayes
» humains qu’un bain d’acide devrait faire disparaitre définitivement. On
s’évertue ensuite à rendre totalement hermétique l’édifice devenant de fait un
véritable sarcophage... 2019, Jacksonville, Floride. Jeff Spaulding rencontre
sur le pouce un vieil ami de la NASA. Il tente ainsi d’en savoir un peu plus
sur le mystère de la mission Apollo XX et sur l’étonnant silence autour du seul
rescapé. Il voudrait aussi qu’il confirme l’intervention régulière
d’extraterrestres dans plusieurs événements et en particulier leur implication
dans les récentes catastrophes « de 13h13
». Son ami reste cependant muet. Il l’invite simplement à aller faire un
petit tour du coté de Camp Hero.
Peu
à peu, nous approchons de la moitié de cette année 2013 et il me semble pour le
moins évidant que la bande dessinée qui se démarque le plus, et ce, malgré une concurrence
féroce, des autres est indéniablement Prométhée
de Christophe Bec, car si la lecture du premier tome de cette saga fut lu en
octobre 2012, les autres volumes, eux, s’enchaînent a raison de, environ, un
par mois en moyenne depuis le début de cette année – au point même que j’en
soit venu a quasiment délaisser toutes nouveautés, remettant celles-ci a plus
tard. Il faut dire, pour expliquer cela, que j’ai particulièrement accroché à
cette série et que, même si l’on peut trouver qu’elle est pour le moins
particulière de par sa structure, je la trouve tellement captivante qu’il est,
du coup, fort difficile de s’en passer ; ainsi, à chaque fois, lorsque s’achève
un volume de celle-ci, la seule chose que l’on souhaite, c’est de connaitre la
suite le plus rapidement possible. Du coup, comment ne pas louer son auteur
principal, Christophe Bec, pour avoir réussi un tour de force loin d’etre
évidant ; après tout, des séries a rallonge, on en connait d’autres, mais
des aussi intéressantes, c’est plutôt chose rare dans le petit univers de la
bande dessinée. De même, en temps normal, je suis le premier à critiquer les
auteurs et éditeurs lorsque, pour de simples raisons mercantiles, ils
augmentent le nombre de tomes d’une série afin de la rentabilisée au maximum,
et ce, bien souvent au détriment de celle-ci, or, ici, si ce fait ne peut etre
nier, force est de constater que cela fonctionne plutôt bien et que même si
certains peuvent regretter cette façon de faire, pour le moment (j’ai lu cinq
tomes, sept sont sortis, un huitième bientôt), ne pèse aucunement sur la qualité
intrinsèque d’une série toujours aussi bonne depuis ses débuts. Mais bon, nous
ne sommes pas là pour parler de Prométhée,
la série, mais de son cinquième tome, et, justement, il est temps de s’y
atteler.
Intitulé
Le Sarcophage, ce cinquième volume de
Prométhée reste, bien évidemment,
dans la grande tradition de la série : au bout de cinq volumes, l’amoureux
de cette BD est en terrain connu et s’est depuis longtemps habitué à la façon
de procédé de l’auteur, qui, une fois de plus, ne distille que petit à petit
ses avancées scénaristiques et se plaisant a complexifier davantage une
intrigue générale qui met en avant tout un tas de protagonistes différents et
qui ne se connaissent pas (par moments même, séparées par des centaines voire
des milliers d’années) et dont on se doute bien qu’a un moment ou un autre, l’on
connaitra le lien qui les unis tous. Bref, pour ce qui est de la trame de fond,
rien de nouveau ou presque sous le soleil : avides de connaitre la suite,
l’on se jette sur ce nouvel album, on le dévore tout en étant captiver par l’intrigue,
puis, arrivé au bout, on se rend compte qu’on est encore plus embrouiller qu’avant
et que, non seulement le scénario n’a pas vraiment avancé, mais que, oh
surprise, on est encore plus pressés de connaitre la suite ! Pourtant, ce
cinquième tome, au vu de ses prédécesseurs, sort un peu des sentiers battus…
Bon
d’abord, Bec ayant définitivement abandonné les pinceaux, nous retrouvons donc Stefano
Raffaele pour ce qui est de la trame narrative principale, c’est-à-dire, l’enquête
de Jeff Spaulding qui représente le gros de ce cinquième tome, mais aussi, et
là, c’est plus surprenant, cinq autres dessinateurs – Peynet, Demarez, Vax,
Ruizge et Ferniani – chacun d’eux suivant leurs propres intrigues parallèles.
Cette façon de procédé pourrait etre pour le moins discutable, d’ailleurs, je
ne m’en cache pas : en tant qu’ancien amateur de Comics, j’ai toujours détesté
ces bande dessinées a dessinateurs multiples. Pourtant, et même si je suis très
loin d’etre fan de la chose, force est de constater que malgré le fait que le
travail artistique sur ce cinquième volume ait été effectué à douze mains, la
plus part du temps, et en dehors de quelques pages, cela ne dénote pas trop,
probablement parce que les styles sont plus ou moins proches. Enfin bon,
certes, ce n’est pas trop gênant mais quoi qu’il en soit, j’espère que les
prochains albums ne seront pas tous de la sorte pour ce qui est des dessins car
si avec deux ou trois dessinateurs, cela peut encore passé, six, cela commence à
faire beaucoup. Et puis, vu que je regrette les débuts avec Bec, cela n’arrange
pas forcément les choses.
Mais
ce n’est pas tout, l’autre nouveauté est plus d’ordre scénaristique, moins
visible, et pourtant, pour le moins importante lorsqu’on y pense : en
effet, et pour la première fois depuis les débuts de la saga, nous n’avons
droit à aucune catastrophe : les nombreux protagonistes discutent entre
eux, se déplacent pas mal – surtout notre ami Jeff Spaulding – et l’on apprend
encore un nombre pour le moins conséquent de complots et autres phénomènes
fantastiques, mais, sans le fer de lance de cette série, je veux bien évidement
parler des fameux phénomènes qui se déroulent quotidiennement à 13 h 13 min
depuis le 21 septembre 2019. Mais alors, ceux-ci ont-ils donc pris fin ?
En fait, pas le moins du monde car en fait, si une fois de plus, il se passe
tout un tas d’événements dans ce cinquième volume de la série (les plus
marquant étant, cette fois ci, la fameuse expérience de Philadelphie sensée
avoir eu lieu en 1943 et où un navire de la marine américaine aurait disparu
avant de réapparaitre plus tard, mais aussi, la mention du non moins célèbre
Projet Blue Book), ceux-ci ont lieu avant la fameuse heure fatidique ; une
première donc, un peu perturbante d’ailleurs, mais qui renforce l’impression
que j’ai eu que nous avions droit ici à un tome de transition, certes qui n’a
pas à rougir de ses prédécesseurs, mais de transition tout de même.
Mais
qui dit tome de transition dit que la suite risque de relancer grandement une
série qui pourtant, de mon point de vu, avait déjà atteint des sommets scénaristiques
pour le moins excellents, bref, cela promet grandement pour la suite… du moins,
si celle-ci est à la hauteur car la problématique principale d’une série comme Prométhée, c’est que si l’on part du
principe que l’on peut parfaitement admettre que son auteur souhaite prendre
son temps et ne faire avancer sans scénario qu’au compte-goutte, et cela, sans
rien dévoiler des fort nombreuses énigmes qui le parsèment, il faut un final
tout bonnement grandiose, un final qui, parfaitement maitriser et réussi, viennent
justifier que l’on s’en soit taper douze (il en est prévu treize tomes au
total) avant, et surtout, douze où l’on ne peut pas dire que ça bougeait énormément
avant… Bref, c’est une sacrée prise de risque pour Christophe Bec que cette façon
d’agir car au final, lorsque sortira finalement cet ultime tome de Prométhée, selon qui justifie nos
attentes ou pas, nous pourrons passer d’une série géniale a un parfait plantage…
mais bon, non seulement, nous n’en sommes pas encore là, et puis, quelque part,
je préfère etre optimiste, persuader que je suis que Christophe Bec sait
parfaitement jusqu’où il va nous amener…